mercredi 18 janvier 2012

Sommet libéral



Le sommet qui se tient aujourd’hui n’aura de social que le nom. Sur la forme, il sera une preuve supplémentaire que la démocratie sociale en France reste une juxtaposition de mots vides de sens. Sur le fond, compte tenu des sujets qui seront sur la table, TVA sociale et pacte de compétitivité, il serait plus juste de parler d’un sommet libéral. Il faut bien sûr attendre de connaître les arbitrages que rendra Nicolas Sarkozy, et les éventuelles surprises qu’il garde dans sa manche, mais le candidat de l’UMP a manifestement choisi de durcir le jeu. A l’heure où mille chômeurs supplémentaires s’inscrivent chaque jour à Pôle Emploi, il ne semble pas décidé à caresser le modèle social français dans le sens du poil. Entre le président protecteur de tous les Français et le candidat flingueur, Nicolas Sarkozy a choisi. C’est la stratégie du feu de broussailles à foyers multiples. Il va mettre le feu partout, en espérant aveugler ses adversaires et convaincre les Français qu’il n’y a qu’un seul capitaine des pompiers capable de les sauver. Son tempérament l’incite à jouer les matadors. Acculé dans les bas-fonds des enquêtes d’opinions, il n’a, a-t-il conclu, pas d’autre choix stratégique que l’offensive qui clive. Le revers de cette option : en assumant clairement sa philosophie libérale originelle, Nicolas Sarkozy va contredire les 100 discours anticrise à tonalité gaullo-sociale qu’il a prononcés depuis 2008. Il prend aussi le risque que ce dernier virage qu’il amorce le ramène au point de départ d’un quinquennat tout en zigzags.

Par Paul Quinio

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