lundi 31 octobre 2011

Un accord a minima qui ne prend pas la mesure de la gravité de la crise

Par Martine Aubry
Encore une fois les dirigeants européens ont agi au pied du mur sans proposer une vision d’avenir ambitieuse et cohérente.

L'accord trouvé cette nuit était nécessaire, mais il est très tardif, bancal et ne s’attaque pas aux causes profondes de la crise.

L’accord sur la restructuration de la dette grecque repose en grande partie sur une participation des créanciers privés aux contours flous et surtout s’accompagnera d’une poursuite des politiques d’austérité qui ont cassé la croissance en Grèce et menacent sa solvabilité.

La recapitalisation des banques qui accompagne cet accord risque de se faire au détriment de l’économie réelle, des crédits distribués aux PME et aux ménages.

Le renforcement du Fonds européen de stabilité financière est nécessaire, mais les décisions de bric et de broc prises en ce sens sont insuffisantes pour casser la spéculation contre les dettes d'Etat, et inquiétantes pour la souveraineté de l’Europe. En effet, un Fonds spécial adossé au FMI et reposant sur la participation des pays émergents pourrait être mis en place. Les Européens ont été incapables de s’entendre pour trouver les ressources nécessaires en interne, ce qui aurait été possible, comme nous le proposons, par l’émission d’euro-obligations, la possibilité donnée à la Banque centrale européenne d’acheter les titres du FESF par exemple ou, comme je l'ai proposé à plusieurs reprises, la transformation du FESF en une banque publique européenne aux cotés de la BCE et de la BEI.

Le plus inquiétant est la poursuite des mêmes politiques d’austérité sont poursuivies. Pourtant, l’Europe est en panne de croissance et la menace d’une récession n’est maintenant plus écartée par les économistes. Sans retour de la croissance, les comptes publics continueront de se dégrader faute de rentrées fiscales, ce qui entretiendra la défiance des marchés financiers.

J'appelle l’Europe à mener de front redressement de la croissance et des comptes publics. Pour cela, il faut des ressources nouvelles ; cela passe par la création sans délai d’une véritable taxe de 0,05% sur l’ensemble des transactions financières à l‘échelle de l’Europe ou, à défaut d’un accord d’ensemble, à l’échelle d’un groupe pionnier autour de la France et l’Allemagne. Cette taxe ne peut rester une promesse sans lendemain, ou sans cesse retardée et réduite à la portion congrue, comme on peut aujourd'hui le craindre.

Des avancées urgentes sont également nécessaires en faveur d’une harmonisation fiscale contre le dumping, d’un budget européen ambitieux et d’un véritable gouvernement économique européen de nature à reprendre le dessus sur les marchés. La zone euro doit adopter rapidement les nécessaires mesures de soutien à l’activité et aux investissements préparant la croissance et les emplois de demain, et permettant de réduire durablement les déficits publics.

L’Europe doit également mener une réforme financière d’ampleur, qui mette fin aux pratiques dangereuses. Il faut interdire les instruments financiers qui permettent de spéculer sur la dette des États, limiter les rémunérations des traders, encadrer les agences de notation, séparer les activités de dépôt et de banque d’affaire et créer une agence européenne de notation publique et indépendante.

Les États doivent rester garant en dernier ressort du système financier et bancaire, mais ils ne doivent pas le faire sans conditions et contreparties strictes : en cas d’intervention, ils devront prendre des participations au capital des banques pour s’assurer que chaque euro d'argent public soit un euro pour servir l’économie, les entreprises et les ménages. Et les États doivent y rester le temps nécessaire pour que les moyens mis en œuvre soient remboursés au dernier euro.

dimanche 30 octobre 2011

Le dessin du jour

n3.jpg

samedi 29 octobre 2011

Pénurie de profs : les mauvais calculs de Luc Chatel

 (Wiaz)Revenant sur les propositions de François Hollande en matière d’éducation lors de la convention UMP, Luc Chatel s’est gaussé : "C’est impossible de recruter 60.000 profs supplémentaires en cinq ans". Le ministre de l'Education nationale a ainsi argué que le vivier de jeunes titulaires d’un master universitaire (bac +5) était insuffisant. Ils seraient 40.000 par an à se présenter effectivement aux épreuves des différents concours. Et Luc Chatel d’expliquer : "Nous en prenons 13.000 sur 40.000, M. Hollande veut d’abord mettre fin au 1 sur 2, cela veut dire qu’il ne va pas en recruter 13.000 mais 26.000. Et ensuite, il veut recruter 60.000 profs supplémentaire sur cinq ans, c'est-à-dire 12.000 par an. Donc, il veut en recruter 40.000 par an, c'est-à-dire 100% des candidats".

D’une part, François Hollande n’a jamais déclaré qu’il voulait à la fois doubler les recrutements actuels ET leur ajouter 12.000 postes supplémentaires chaque année. Il serait donc question d’environ 25.000 ou 26.000 recrutements annuels, ce qui était la norme avant 2007 et non de 40.000 postes. De plus, ils ne concerneraient pas seulement des enseignants mais plus largement des professionnels de l’éducation, des infirmières, des psychologues, etc.

D’autre part, et c’est là le plus important, si l’on est aujourd’hui confronté à une pénurie de candidats au métier d'enseignant, c’est en raison de la réforme dite de la "masterisation"mise en place par l’actuel gouvernement, qui a notamment porté le niveau de diplôme exigé pour se présenter à ces concours à bac + 5 au lieu de bac +3.

Lors de la session 2008 des concours, avant la réforme, on comptait plus de 100.000 candidats aux concours du professorat. Les trois quarts des lauréats de concours de professeur des écoles n’avaient qu’une licence. Et c’est justement dans le primaire que François Hollande voudrait regonfler les rangs des professeurs en priorité. Ce que préconisent d'ailleurs la Cour des Comptes et l’OCDE.

Recruter 60.000 personnes dans l'Education nationale est donc parfaitement possible : il suffirait, pour commencer, de rouvrir ces métiers aux titulaires d’une licence. Ce qui permettrait par la même occasion de remettre un peu en route l’ascenseur social: la hausse du niveau a surtout découragé les jeunes les plus modestes, qui peinent à financer des études longues.

Véronique Radier – Le Nouvel Observateur

Le principe des Pinocchios de l'Obs :

Un Pinocchio = Une simple erreur, une imprécision.

Deux Pinocchios = Une erreur manifeste, un mensonge par omission

Trois Pinocchios = le mensonge prémédité, avec intention de nuire.

nouvelObs.com, journal d'actualité en temps réel

samedi 22 octobre 2011

Le blog part en vacances pour une semaine

TGV: René SOUCHON et la Région Auvergne défendent le tracé Ouest-Sud

Le débat qui nous réunit n’est pas seulement de savoir comment la LGV POCL se fera. Il s’agit aussi de savoir pourquoi elle se fera. La réponse à cette question est pour moi sans ambiguïté. Le POCL n’est pas seulement un projet ferroviaire : c’est aussi et surtout un projet de territoire.

Personne ne perd de vue le fait que le POCL servira à doubler la ligne actuelle Paris Lyon. C’est un fait. Mais cette fonctionnalité importante ne doit pas occulter un enjeu plus fondamental : celui de l’aménagement et du développement équilibré du territoire pour le 21ème siècle.

Ce projet de ligne à grande vitesse peut constituer une chance historique, car la grande vitesse ferroviaire sera demain la vitesse standard en train sur les parcours moyennes et longues distances.

Un accès rapide et régulier à Paris est bien sûr essentiel pour l’attractivité des territoires.

Mais ce n’est pas, ou plutôt ce n’est plus le seul paramètre. Le POCL pourrait être une occasion manquée pour l’ensemble du Massif Central, en fonction du tracé choisi.

Le Massif Central, c’est la surface de l’Irlande ou du Portugal, un territoire de 3,8 millions d’habitants.

Faire de l’aménagement du territoire, c’est permettre à ce Massif Central de se développer, notamment à travers les régions qui en constituent le cœur : l’Auvergne et le Limousin.

Le POCL doit donc irriguer au mieux ces territoires et les mettre en relation avec Paris, Lyon et le reste de l’Europe.

A cet enjeu de court et moyen terme s’en ajoute un autre de plus long terme : où passera, après la réalisation du POCL, le barreau Est – Ouest à grande vitesse prévu par la Loi Grenelle ?

L’association ALTRO défend à travers Transline un tracé qui relie la façade atlantique à Poitiers/Limoges/Lyon /Turin et l’Europe de l’est.

Nous devons avoir conscience que le tracé qui sera choisi pour le POCL induira partiellement le tracé du futur barreau Est/Ouest.

Le Massif Central et l’Auvergne peuvent demain, à l’horizon maximum de 2050, se trouver au cœur d’une croix ferroviaire grande vitesse européenne Nord/Sud et Est/Ouest. Mais, l’Auvergne risque aussi d’être simplement tangentée par la ligne Nord/Sud du POCL et le futur barreau Est/Ouest qui pourrait très bien aller de Tours à Lyon via Saincaize, en évitant le Massif central et l’Auvergne.

L’enjeu de ce débat public n’est donc pas simplement de savoir quel est le tracé qui permettra d’aller le plus vite de Paris à Clermont-Ferrand et de Clermont-Ferrand à Lyon, mais de savoir si, ensemble, nous pourrons concevoir un système, certes plus coûteux, mais dont l’effet sur le développement sera le plus pertinent.

Le choix de la Région Auvergne se porte vers le tracé Ouest Sud. Les élus régionaux, et je les en remercie, ont pris leurs responsabilités vis-à-vis des Auvergnats. C’est un choix courageux, ambitieux, responsable.

Premièrement, le scénario Ouest Sud est le seul à garantir la réalisation d’une gare nouvelle « nord Auvergne ». C’est un point essentiel. Cette gare serait une plateforme ferroviaire de dimension européenne. Elle serait un outil essentiel pour le développement de la grande plaque urbaine clermontoise, un espace de 600 000 habitants. Le scénario Ouest Sud, grâce à la Gare nouvelle, est celui qui permettrait de créer le plus de valeur ajoutée pour toute l’Auvergne. Les données complémentaires publiées par RFF il y trois semaines, mais qui ne figurent pas dans le dossier support, montrent un gain de performance économique très important notamment pour Vichy et Moulins avec le Ouest Sud. Ce « gain moyen par actif » est évalué à 198 € par exemple pour Moulins contre 53€ pour le scénario Médian Sud.

Le Ouest Sud profiterait à l’ensemble des territoires d’Auvergne. Et ceci sans exception. Ce n’est pas le cas des autres tracés.

Deuxièmement, le scénario Ouest Sud est le seul à rendre possible le passage en Auvergne du barreau Est-Ouest que je viens d’évoquer. Ce scénario permettrait de plus d’offrir d’avantage de destinations vers l’Ouest, le Sud Ouest, le Centre. Il permettrait un accès direct vers Bruxelles, Turin, Londres, Genève…

Troisièmement, le tracé Ouest Sud permet également à l’Auvergne de renforcer ses liens avec Rhône Alpes. Cette région est notre premier partenaire économique. La réalisation d’une relation directe à grande vitesse entre Clermont-Ferrand et Lyon, via Roanne, est pour nous essentielle.

J’entends les arguments critiques au sujet du tracé Ouest Sud. Il serait le plus cher, le moins rentable avec le plus d’impact environnemental. Sur ce dernier point, il me semble qu’un tracé couplé avec l’A71 permettrait de limiter l’impact sur les milieux naturels tout en réduisant les coûts. La préservation des milieux naturels est pour nous une priorité.

Je sais que cette question des tracés est un sujet sensible qui s’écarte souvent de l’analyse cartésienne . Nous sommes ici dans le cadre d’un débat. Les avis des uns et des autres vont diverger. A quoi servirait de débattre si nous étions tous d’accord ? Et ceux qui font le choix de ne pas se prononcer prennent un risque : celui que d’autres décident à leur place.

La Région Auvergne assume pleinement son positionnement en faveur du tracé Ouest-Sud : c’est une position qui va au-delà des clivages politiques. La Région verse au débat son propre cahier d’acteur. Il est co-signé par les Communautés d’agglomérations de Montluçon, Vichy Val d’Allier, Clermont-Ferrand et du Conseil Général du Puy-de-Dôme. Nous sommes déterminés et sur la base d’arguments d’équilibre du territoire, d’économie et de développement durable, je remercie toutes les collectivités qui militent avec nous pour ce tracé.

Je pense évidemment aux collectivités auvergnates que je viens de citer, mais je pense également aux Régions Centre et Limousin qui soutiennent également ce tracé.

Il ne serait pas acceptable que l’on condamne le Massif Central et l’Auvergne au nom du seul principe de rentabilité. La LGV POCL peut constituer l’occasion d’un décollage économique. Le Massif Central a trop longtemps été le grand oublié de l’aménagement du territoire. La LGV POCL doit être l’outil de son renouveau pour le siècle à venir.

Nous avons une grande responsabilité devant les générations futures. J’espère qu’ensemble nous aurons la sagesse nécessaire pour induire des choix porteurs d ‘avenirs, parce qu’ils seront fondés sur l’intérêt général de la Région.

René Souchon

vendredi 21 octobre 2011

Pinocchios de l'Obs : le nez de l'UMP s'allonge

nouvelObs.com, journal d'actualité en temps réel

Lors de la convention du parti, la majorité s'est livrée à une attaque en règles du programme socialiste. Jusqu'à travestir la réalité des chiffres.

La convention UMP sur le projet socialiste ALEXANDER KLEIN / AFP La

Avalanches de Pinocchios à l'UMP. A l'occasion de sa convention, mardi 18 octobre, la majorité a redessiné et largement surestimé le coût du projet PS, annonçant sa stratégie pour la campagne présidentielle : plus c'est gros, plus ça passe.

255 milliards d'euros de dépenses publiques supplémentaires sur cinq ans. Voilà à combien grimperait la facture socialiste si l'on en croit le parti présidentiel. Comment parvient-il à un tel résultat ?

Tout d'abord en additionnant des choux et des carottes. Par exemple le financement des "300.000 emplois d'avenir" proposés par Martine Aubry, inclus dans le projet socialiste, et celui des 200.000 "contrats de génération" proposés comme alternative par François Hollande. Evalués par l'UMP respectivement à 20 et 40 milliards sur cinq ans, ces deux mesures additionnées coûtent 60 milliards, selon le passage "à la loupe" de l'UMP.

En réalité, François Hollande, qui reprendra certaines mesures du programme du PS mais pas forcément toutes, envisagerait de créer entre 50.000 et 80.000 contrats d’avenir pour les jeunes des quartiers difficiles, en complément des contrats de génération. Le total du coût de ces deux mesures est compris entre 41 et 46,5 milliards d'euros, selon le chiffrage de l'Institut de l'entreprise (en année de croisière). Soit 13,5 milliards de moins que le chiffrage de l'UMP.

L'UMP n'a pas fait dans la dentelle. Les cadres du parti ont relégué aux oubliettes les nuances du programme de François Hollande. Exemple : l'allocation d'autonomie aux étudiants. La mesure est estimée à 60 milliards d'euros selon Terra Nova. Le "think tank", proche du PS, a pris pour hypothèse une allocation pour tous les étudiants sans condition de revenus. Habilement, le parti de la majorité a repris ce chiffre en omettant de préciser que François Hollande n'avait pas retenu cette proposition. Si l'allocation est distribuée sous condition de revenu, la mesure coûterait 1,31 milliards d'euros par an selon l'Institut de l'entreprise (en année de croisière). Soit 6,5 milliards sur 5 ans si l'on extrapole.

Le parti présidentiel ne s'est pas montré plus prudent sur le chiffrage de la réforme des retraites, bien que rien ne soit clairement arrêté au Parti socialiste. Pour l'UMP le retour de l'âge légal à 60 ans et du départ à taux plein à 65 ans coûterait 87 milliards d'euros après cinq ans.

Le parti présidentiel a ajouté des mesures qui ne figurent pas dans le programme du PS ni dans celui de François Hollande. Par exemple, cette idée selon laquelle le PS voudrait "supprimer le quotient familial", affirmation résultant de la confusion avec le quotient conjugal dont la suppression est proposée dans la réforme de l'impôt sur le revenu imaginée par… l'économiste Thomas Piketty, dans son livre "Pour une révolution fiscale".

Jouant le côté "fair play", le rapport fait mine de ne pas avoir compté certaines "dépenses pourtant considérables". Parmi elles, "le renchérissement du coût du crédit lié à la création d'euro-obligations, qui pourrait s'élever à 6 à 8 milliards d'euros par an" (sic). Les stratèges de l'UMP ne prennent ainsi pas en compte la diminution le coût global du crédit induite par l'effet d'échelle que créerait les eurobonds, qui permettrait à la Grèce d'emprunter à des taux abordables sans que ce coût ne soit supporté par les pays bien notés comme la France ou l'Allemagne.

Enfin, nombre d'interventions des ténors de l'UMP lors de la convention de mardi ont eu de quoi surprendre.

Par exemple : l'intervention du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire qui a déclaré: "La proposition de taxe sur les transactions financières : c'est nous !". Une affirmation qui mérite deux Pinocchios sur l'échelle du mensonge du Nouvel Observateur. Car c'est en fait James Tobin, prix Nobel d'économie, qui a eu l'idée en premier, avant que la proposition ne soit reprise par l'association altermondialiste Attac puis par le Parti socialiste.

Plus surprenante également l'intervention de Thierry Mariani qui a déclaré : "On nous dit : certains, ils (les étrangers, N.D.L.R.) sont là depuis 10 ans, ils doivent pouvoir voter. Mais si vous êtes là depuis 10 ans, ça veut dire que vous auriez pu devenir français au bout de cinq ans et que vous avez fait le choix de ne pas le devenir." Une tentative de distorsion de la réalité qui vaut également deux Pinocchios à Thierry Mariani. Un rapport parlementaire précise que le temps de traitement d'une demande est de 23 mois en moyenne.

Difficile également de ne pas noter la sortie de Nadine Morano, ministre de l'Apprentissage qui a assuré à la salle conquise que le mot "apprentissage" ne figurait pas dans le projet PS. Il y est inscrit sept fois (pages 12, 21, 23, 24 et 35). Un Pinocchio de plus pour la ministre.

Nombre d'autres erreurs/mensonges ont été répertoriées par nos confrères de Libération (Désintox) et du Monde, nous vous invitons à les parcourir.

Vous pouvez nous faire part de vos trouvailles à l'adresse pinocchio@nouvelobs.com.

Gepetto – Le Nouvel Observateur

Le principe des Pinocchios de l'Obs :

Un Pinocchio = Une simple erreur, une imprécision.

Deux Pinocchios = Une erreur manifeste ou un mensonge par omission

Trois Pinocchios = l'erreur grossière, le mensonge prémédité, avec intention de nuire.

jeudi 20 octobre 2011

Le dessin du jour

del20.jpg

mercredi 19 octobre 2011

Nos enfants ne sont pas des menaces !


La mise en place d’un outil de « repérage des élèves présentant des risques pour les apprentissages » par le ministère de l’Education nationale en maternelle est inacceptable.
Imposer aux enseignants un dépistage faussement scientifique des enfants de 5 ans, sur la base de grilles d’évaluation comportementales, est aussi inefficace que dangereux. Classer les élèves, en les étiquetant « à risque » ou « à haut risque » est d’autant plus stigmatisant et arbitraire que les documents du ministère ne proposent, pour remédier aux difficultés, que des « entraînements » ritualisés dont le contenu n’est pas précisé.
Le Parti socialiste s’associe aux parents d’élèves et aux syndicats qui dénoncent unanimement ce dispositif qui rappelle fâcheusement la volonté de la droite, il y a cinq ans, d’imposer un « carnet de comportement » à la maternelle pour prévenir la délinquance des enfants de trois ans. Il demande son abandon immédiat et rappelle que la lutte contre la difficulté scolaire ne passe ni par le fichage, ni par le flicage, mais par la formation des enseignants, un encadrement par un personnel suffisamment nombreux, la présence des RASED dans les établissements et la mise en place d’un suivi réellement individualisé des élèves. Il s’engage, dans son projet pour 2012, à mettre en œuvre des moyens réels d’assurer la protection des enfants et des familles.

mardi 18 octobre 2011

Message de Martine Aubry

Au lendemain du second tour de nos primaires citoyennes, je veux vous adresser du fond du cœur tous mes remerciements.

Merci à vous qui vous êtes mobilisés, en métropole et dans les outremers, pour faire campagne à mes côtés. Grâce à vous, nous avons conduit une campagne de conviction et de proximité, au contact des Françaises et des Français. Je suis fière de ce travail accompli ensemble. Merci de la force que vous m’avez donnée.

Merci à vous qui avez porté votre choix sur moi lors de ces primaires. Vous avez été plus d’1,2 million à me faire confiance lors du second tour et à vous reconnaître dans le projet que j’ai porté. C’est un honneur et une responsabilité que je n’oublie pas.

Et je veux aussi remercier, au-delà, tous ceux qui sont venus voter. J’ai voulu et organisé ces primaires et c’est pour moi une immense joie qu’elles aient été un succès.

Je renouvelle mes félicitations à François Hollande. Grâce aux primaires, il est le candidat le mieux désigné de l’histoire de la gauche et dispose d’une dynamique favorable sans précédent.

Pendant les semaines et les mois qui viennent, nous serons tous à ses côtés pour faire gagner la gauche et permettre, enfin, le changement dans notre pays.

Dès hier soir, j’ai porté le message du rassemblement. C’est ma responsabilité de Première secrétaire. C’est l’honneur des socialistes de savoir débattre et confronter leurs idées pour être collectivement plus forts ensuite.

Parce que c’est le sens de la démocratie, j’ai été pleinement candidate aux primaires et je serai pleinement, aujourd’hui et demain, au service du candidat.

La France ne peut se permettre cinq années de plus de présidence Sarkozy. Cinq années qui seraient la continuation de la politique de division, d’inégalité, d’inefficacité et de distribution de privilèges que nous constatons depuis 2007. Cinq années qui feraient encore davantage reculer notre pays aux plans economique et social, écologique et territorial, démocratique et moral.

Comme disait Victor Hugo en 1848, « l'avenir n'est plus demain, il commence dès aujourd'hui ». Cet avenir, à nous de le construire, tous ensemble.

Vous pouvez compter sur moi et je sais que je peux compter sur vous.

A bientôt,

Martine Aubry

lundi 17 octobre 2011

Les résultats définitifs

Les primaires citoyennes
#

François Hollande désigné candidat à l'issue des primaires citoyennes.

A l'issue d'un processus démocratique inédit qui a mobilisé près de 3 millions de Français, François Hollande a été désigné candidat à l'élection présidentielle au second tour des primaires citoyennes avec 56,6%. Après être intervenu au siège du PS et à son QG, voici le message qu'il a diffusé hier soir sur Internet :

«Ce soir, j'ai reçu un mandat du peuple de gauche. J'y consacrerai toutes mes forces, toute mon énergie. J'ai la volonté de réussir le changement. Je ferai en sorte d'y parvenir en convainquant de la justesse de ma démarche, de la force de notre approche.
Vive la République et vive la France !
»

Martine Aubry a obtenu 43,4% des voix et a immédiatement apporté son soutien : «François Hollande est notre candidat, je mettrai toute mon énergie et toute ma force pour qu'il soit le nouveau président de la République» a-t-elle déclaré.



François HollandeFrançoisHollande1 607 268 voix
56.57%Martine AubryMartineAubry1 233 899 voix
43.43%
Votes blancs et nulsVotesBlancs et nuls18 990 voix



Le 2ème tour des Primaires citoyennes


L' invité du jour: Frédéric Kott et François Cassany

dimanche 16 octobre 2011

Les résultats à Montluçon

Martine AUBRY: 493 voix (36,68 %)
François HOLLANDE: 851 voix (63,32 %)


Photo La Montagne

Primaires: lieux de vote

  • Salle Salicis pour les électeurs montluçonnais de la rive gauche sauf pour les électeurs des 2 bureaux de Jean Renoir (les Iles et les Hauts de Buffon).
  • Salle C26 à l'espace Boris Vian pour les électeurs montluçonnais de la rive droite (plus les électeurs des 2 bureaux de Jean Renoir), de Teillet Argenty, de Lavault Sainte Anne et de Lignerolles.
  • Mairie de Chamblet pour les électeurs de Néris les Bains.
  • Mairie de Désertines pour les électeurs de Saint Victor.



  • samedi 15 octobre 2011

    Ces Français qui renoncent à une mutuelle

    Je paie 1 440 euros de mutuelle par an, soit un dixième de mon revenu. Or, je n'ai jamais bénéficié de l'équivalent en remboursements, et de très loin. Car pour dépenser une telle somme en frais de santé, il faudrait qu'il m'arrive quelque chose de grave, qui serait en réalité intégralement remboursé par la Sécurité sociale. Je sais que c'est raisonner selon le principe de la roulette russe, mais je n'ai plus les moyens de voir les choses autrement."

    A 62 ans, Dominique Vitalyos se dit, comme nombre de Français, étouffée par le poids croissant des dépenses de santé et en particulier par la hausse des cotisations des complémentaires. Si elle affirme adhérer aux valeurs mutualistes, elle a décidé de jeter l'éponge et de résilier la souscription à sa mutuelle. "J'ai fait ce que j'ai pu. Aujourd'hui, je ne peux plus, ni pour moi ni pour les autres", souffle-t-elle.

    Depuis cinq ans, les tarifs des contrats de santé des complémentaires n'ont en effet cessé de grimper. Jeudi 13 octobre, c'est une augmentation de 4,7 % que la Mutualité française a annoncée pour 2012 afin de répercuter l'alourdissement de la taxation des contrats décidée par le gouvernement, dans le cadre de son plan de rigueur, afin de renflouer les caisses de la Sécurité sociale.

    LES TAXES ONT AUGMENTÉ CINQ FOIS EN SEPT ANS

    "Depuis quelques années, les taxes sont systématiquement répercutées sur les consommateurs", regrette Mathieu Escot, chargé de mission santé à l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Entre 2005 et 2011, les taxes sur les contrats de mutuelles ont été gonflées cinq fois par le gouvernement, soit 740 % d'augmentation et un montant moyen de 75 euros par an et par personne.

    A cela, il faut ajouter l'augmentation des dépenses de santé, le vieillissement de la population et les désengagements de l'assurance maladie, répercutés de la même façon sur les tarifs des mutuelles. Au final, la note est salée pour les Français, avec une facture moyenne passée de 35 euros par mois et par assuré en 2005 à 50 euros cette année.

    "En intégrant ces autres facteurs, nous tablons sur une hausse de 8 % du tarif des contrats de mutuelle l'an prochain, plutôt que les 4,7 % annoncés", estime Mathieu Escot.

    "DÉMUTUALISATION"

    Conséquence de cette inflation : la "démutualisation". Aujourd'hui, 4 millions de Français n'ont pas de couverture complémentaire. Pour certains, c'est un choix rationnel, découlant d'un calcul entre les sommes dépensées pour financer une mutuelle et les besoins de remboursement. "En additionnant les consultations de médecine générale et les frais dentaires, ophtalmologiques et pédiatriques, notre budget santé est bien inférieur à celui d'une complémentaire santé. Pour deux adultes et deux enfants, nous avons ainsi dépensé 230 euros en 2009, 920 euros en 2010 et 410 euros pour 2011, détaille Vincent Schreiber. Et en cas d'intervention grave à l'hôpital, nous serions remboursés intégralement par la Sécurité sociale."

    Mais pour une grande majorité de personnes, l'absence de couverture mutuelle est une fatalité, faute de revenus suffisants pour la financer. "Nous vivons à trois avec 1 400 euros par mois, aides incluses, mais nous n'avons pas droit à la CMU, explique Guillaume Walch. Je limite donc mes visites chez le médecin, le dentiste ou l'ophtalmologue car je préfère consacrer l'argent économisé à ma famille. Aujourd'hui, la santé est devenue une variable d'ajustement budgétaire pour les bas revenus."

    Le problème, ce sont ainsi les foyers trop pauvres pour cotiser à une mutuelle, mais pas suffisamment pour toucher la Couverture maladie universelle (CMU), qui rembourse intégralement les dépenses de santé et dont bénéficient 3,8 millions de personnes. "Chaque jour, je rencontre des patients qui abandonnent une mutuelle qu'ils ne peuvent plus financer, se désole Mady Denantes, médecin généraliste à Paris. On se retrouve alors face à des situations dangereuses pour la santé lorsqu'ils doivent reporter des bilans de santé, des radios ou des échographies faute de pouvoir payer leur part."

    Les seniors sont les plus touchés par ce phénomène. Leurs cotisations sont en effet plus chères — puisque les tarifs dépendent de l'âge — avec 100 euros en moyenne par mois, soit 6 % de leurs revenus. Un poids dans le budget deux fois et demi plus élevé que pour la population générale. Selon les calculs de l'UFC-Que Choisir, même sans nouveaux transferts de remboursement de la Sécu vers les complémentaires, les taux d'effort de cette population pour se financer une complémentaire devrait s'élever à 8,9 % en 2020.

    MOINDRE COUVERTURE

    De manière plus insidieuse, l'augmentation des tarifs des mutuelles se traduit aussi par le choix de se rabattre sur des contrats moins protecteurs. La moitié des assurés sont ainsi couverts par un contrat de mutuelle individuel, qu'ils choisissent de souscrire, à l'inverse des contrats d'entreprise. "Face aux augmentations répétées, beaucoup de Français descendent en gamme, et font l'impasse sur l'optique, les frais dentaires ou les dépassements d'honoraires, explique Mathieu Escot. C'est un vrai problème, qui va déboucher sur une population moins bien soignée."

    Le système est par ailleurs injuste, selon les professionnels de santé. "Le gouvernement fait basculer les coûts de l'assurance maladie, système solidaire par essence, vers les complémentaires, dont les tarifs ne sont pas adaptés aux revenus de chacun, regrette le Collectif interassociatif sur la santé, qui représente les patients. Au final, c'est la santé qui en pâtit."

    jeudi 13 octobre 2011

    Le dessin du jour

    ca12.jpg

    mercredi 12 octobre 2011

    Les résultats définitifs

    2.665.013 personnes ont voté, dont 2.650.259 se sont exprimées.

    François Hollande totalise 1.038.207 voix et obtient 39,2% des suffrages.

    Martine Aubry recueille 806.189 voix (30,4%), Arnaud Montebourg 455.609 voix (17,2%), Ségolène Royal 184.096 voix (6,9%), Manuel Valls 149.103 voix (5,6%) et Jean-Michel Baylet 17.055 voix (0,6%).

    Opération de vote le 9 octobre 2011 à Nantes pour le premier tour de la primaire socialiste  (c) Afp

    mardi 11 octobre 2011

    Propositions des socialistes pour le Conseil européen sur la crise bancaire

    Après un été économique meurtrier, la santé des banques détentrices de dettes souveraines exposées s’est considérablement dégradée. Le retournement des perspectives de croissance, consécutif à la généralisation des politiques d’austérité en Europe, compromet désormais les rentrées fiscales nécessaires pour résorber les dettes publiques. Les valeurs bancaires des établissements détenant des dettes souveraines exposées ont chuté. Le FMI estime que les besoins de recapitalisation des banques européennes s’élèvent à 200 milliards d’euros. Pour les seules banques françaises, le chiffre s’élève à 15 milliards.

    Le Président de la République française et la Chancelière allemande se sont réunis le 9 octobre pour évoquer la situation des banques françaises et allemandes. Cette rencontre était préalable au Conseil européen qui devait se tenir les 17 et 18 octobre. Il a d’ores et déjà été reporté au 22 et 23 octobre, faute de propositions concrètes et à cause des divergences de vue persistantes entre le Président de la République et la Chancelière allemande.

    Parce qu’on ne réduira pas les déficits sans croissance, le Parti socialiste condamne, avec les syndicats qui ont manifesté le 12 octobre, les politiques d’austérité qui menacent l’Europe d’une nouvelle récession. Il appelle à étendre les missions du Fonds européen de Stabilité Financière. Celui-ci doit pouvoir mobiliser l’épargne européenne par l’émission d’euro-obligations. Les ressources levées doivent permettre de financer les dettes souveraines. Dans les circonstances exceptionnelles que subit la Grèce, le FESF doit être autorisé à recapitaliser les banques, notamment celles qui participeraient à la restructuration de la dette grecque, en échange de contreparties. Parmi ces contreparties, les activités de dépôt et d’affaires doivent être séparées, les ventes à découvert sur les opérations non commerciales doivent être interdites, de même que les CDS sur les dettes souveraines, et les Etats doivent disposer de sièges dans les Conseils d’administration.

    L’entrée de la puissance publique dans le capital doit pouvoir être envisagée.

    L’accord du 21 juillet dernier, vanté par le Président de la République, en appelle à une recapitalisation par simple recours au marché boursier, alors même que celui-ci attaque les valeurs bancaires. Cet accord avait malheureusement condamné les Eurobonds, écarté l’extension du rôle du FESF et imposé le renforcement de l’austérité en Europe. Le Conseil européen doit reconsidérer sérieusement ses positions. Faute de quoi, il condamnerait les Etats à lever, pays par pays, l’emprunt nécessaire pour recapitaliser les banques et éviter le retour de la récession.

    lundi 10 octobre 2011

    PRIMAIRES CITOYENNES - RÉSULTATS DE L'ALLIER

    Inscrits : 261 029
    votants : 11841
    Exprimés : 11630

    Arnaud MONTEBOURG : 2212 voix - 19.02%
    Martine AUBRY : 2993 voix - 25.74%
    Jean Michel BAYLET : 130 voix - 1.12%
    Manuel VALLS : 452 voix - 3.89%
    François HOLLANDE : 5074 voix - 43.62%
    Ségolène ROYAL : 769 voix - 6.61%

    Sur RMB

    Les résultats du 1er tour des primaires citoyennes

    Les résultats du 1er tour des primaires citoyennes

    dimanche 9 octobre 2011

    Les résultats à Montluçon

    Arnaud MONTEBOURG: 16,99 %
    Martine AUBRY: 25,81 %
    Jean-Michel BAYLET: 1,2 %
    Manuel VALLS: 3,43 %
    François HOLLANDE: 45 %
    Ségolène ROYAL: 7,27 %

    samedi 8 octobre 2011

    Le dessin du jour

    ca14.jpg

    Prix nobel de la paix

    Pour la première fois de son histoire, le prix Nobel de la paix a été attribué conjointement à trois femmes : la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf et la militante libérienne, Leymah Gbowee, ainsi que la journaliste du Yemen, Tawakkol Karman.

    Le Parti socialiste exprime son profond respect envers ces lauréates. Elles sont à juste titre récompensées pour l’universalité de leurs engagements. A la tête de mouvements pacifiques, elles ont respectivement contribué de manière déterminante à la paix et à la réconciliation au Liberia, et au soulèvement démocratique au Yémen.

    Le Parti socialiste soutient vigoureusement leurs combats courageux en faveur des droits des femmes, de la démocratie et de la paix. Ils résonnent toujours en Afrique et dans le monde arabe, et sont un exemple pour le reste de l’humanité.

    vendredi 7 octobre 2011

    Le dessin du jour

    1085928787

    jeudi 6 octobre 2011

    Le texte à signer avant de voter

    « Je me reconnais dans les valeurs de la Gauche et de la République, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire. »

    mercredi 5 octobre 2011

    Objectif zéro triche pour la primaire



    Ordinateurs et transmissions sécurisées, stylos électroniques, huissiers... : les socialistes veulent éviter les soupçons de fraude qui ont entaché le congrès de Reims.

    Par LAURE BRETTON


    Jean-Pierre Mignard, le président de la Haute autorité de la primaire (HAP), le répète a qui veut l'entendre: «la lutte contre la fraude, c'est le cœur de notre travail», concède-t-il.

    «L'enjeu essentiel (pour la HAP), c'est la garantie du sérieux du vote et la sincérité du scrutin»des 9 et 16 octobre prochains, ajoute-t-il au sortir d'une session de formation/braninstorming/motivation avec les «délégués départementaux de la HAP» au siège du PS, samedi. Mignard parle même «d'obligation morale» face aux électeurs.

    Côté garanties, histoire de ne pas ternir cette «assez belle ouverture démocratique», dixit Mignard, la HAP et les équipes des candidats, réunis au sein du Comité d'organisation de la primaire (Cnop) ont donc tout prévu ou presque. D'abord de leur propre chef. Pas question de plomber la désignation du candidat socialiste après trois présidentielles perdues. Mais aussi en suivant les recommandations de la Cnil qui, sous les coups de boutoirs de la droite, a réclamé plus de sécurité sur l'utilisation des listes électorales.

    Objectif: empêcher le bon vieux bourrage des urnes

    Pour les deux soirées électorales, la troïka de la HAP (Jean-Pierre Mignard, Catherine Barbaroux et Rémi Pautrat) sera enfermée à Solférino avec «10-12 grands experts» chargés de valider les résultats venant des fédérations départementales. Le siège du parti accueillera aussi, dans des pièces séparées et toutes dotées d'un ordinateur relié à l'interface interne, des représentants des six candidats. Les résultats remonteront vers le QG central par trois biais, rendant, a priori, infime le risque de triche électorale. «A part le bon vieux bourrage des urnes sur place, je ne vois pas ce qui pourrait arriver», glisse l'un des permanents du PS chargés d'organiser le scrutin. Mais, selon lui, le battage médiatique entourant cette primaire inédite devrait dissuader les fraudeurs.

    Dès le dépouillement terminé dans un bureau de vote, son président téléphone à Paris via un système Audiotel sécurisé mis en place par le PS. Les chiffres s'affichent automatiquement et simultanément sur l'intranet de la primaire mais aussi, avec un tout petit décalage, sur le site internet de la primaire (www.primairescitoyennes.fr) auquel a accès le grand public (et donc les journalistes). C'est le stade des «résultats estimés». Pour les valider, la HAP attend les données transmises par chaque bureau à l'aide d'un stylo électronique, présenté comme l'arme absolue contre les fraudes. (Du coup, certaines fédérations voudraient bien que la location de ces petits bijoux technologiques, pour 300.000 euros, se transforme en achat pur et simple histoire d'être irréprochables - aussi - lors du prochain congrès du PS, prévu à l'automne 2012). On sera alors au stade des «résultats validés» (ou non) par la HAP. «S'il y a un litige, tout le monde le voit: sur l'interface ou le site des primaires», souligne-t-on au siège du PS.

    Des protections contre les attaques informatiques

    En cas de doute, d'incohérence entre les résultats téléphonés et scannés, la HAP renvoie le tout à sa commission départementale et attend 1-des explications 2-de nouvelles données. Pas la peine de tenter une prise d'otages pour faire modifier un chiffre défavorable: à aucun moment les membres de l'Autorité ne peuvent entrer dans le système informatique... «Rien n'est négociable à Solférino», insiste un organisateur. Vient ensuite, en troisième partie de soirée, le temps de la transmission des PV en bonne et due forme, à l'ancienne.

    Depuis décembre dernier, un «Monsieur Primaire», Axel Cavaleri, est chargé, en plus de l'installation des bureaux de vote et de la formation des assesseurs bénévoles, de réfléchir au moindre grain de sable qui pourrait venir enrayer la machine. Une attaque informatique contre le site des primaires (c'est déjà arrivé cet été), un bug style «an 2000», une coupure de courant géante... Tout a été envisagé. Les systèmes de remontée des données ont par exemple été totalement découplés: si l'un tombait en rade, il en resterait deux pour que la primaire ne déraille pas. Pour lui, à deux semaines du but après dix mois de développement, «tout est bien isolé pour qu'on ait le filet de sécurité maximum».

    Coût total de l'opération: 4 millions d'euros

    Toutes ces précautions ont entraîné pas mal de frais supplémentaires, notamment pour rémunérer les 200 huissiers chargés de surveiller la mise sous scellés des listes d'émargement au soir du premier tour, leur réouverture au deuxième tour puis leur destruction dès la primaire terminée. La saisie informatique des listes électorales a également coûté cher. Jean-Pierre Mignard parle de «vingt emplois» créés par le PS pour s'en occuper.

    Le plan de com réclamé par la HAP fin août est aussi venu alourdir la note et, dans la foulée du succès d'audience du débat retransmis sur France Télévisions, il a fallu réimprimer des bulletins de vote pour faire face à un déferlement éventuel d'électeurs. Au total, chacun des six candidats disposera de 5,6 millions de bulletins à son nom, dispatchés dans les 9.600 bureaux de vote. Enveloppe globale pour l'instant: près de 4 millions d'euros, soit presque un doublement de la facture initiale. Le jeu en vaut la chandelle, a estimé samedi Catherine Barbaroux, de la HAP. Les Français savent aujourd'hui qu'ils peuvent participer à l'aventure qui sera, «un succès». Pour Mignard, le «plancher» d'un million de votants est désormais acquis. «Deux millions serait un grand triomphe. Au-delà, les mots nous manquent.»

    compteur de visites - adresse ip