Nouvelle illustration du tour de vis sur les visas des étudiants étrangers, le cas d'un jeune architecte-ingénieur équatorien de 29 ans menacé d'expulsion alors qu'il est responsable de deux projets urbains d'importance.
Diego Romero Ortega, un jeune architecte-ingénieur équatorien de 29 ans vivant depuis dix ans en France, est menacé d'expulsion et empêché de travailler alors qu'il était responsable de deux projets urbains d'importance à Lyon et Bordeaux, qui s'en trouvent ralentis.
Sa demande de permis de travail a été rejetée sur le fondement de la circulaire Guéant du 31 mai 2011 restreignant ces permis pour les étudiants étrangers diplômés.
La communauté urbaine de Lyon est montée lundi au créneau pour le défendre, par la voix de son vice-président (EELV), Gilles Buna: "On souhaite que le ministre de l'Intérieur fasse preuve de compréhension" étant donné le "caractère irremplaçable" du jeune homme, a-t-il plaidé lors d'un point presse.
Gérard Collomb, président PS du Grand Lyon, a écrit aux préfets du Rhône et de Paris en ce sens. Pour M. Buna, la circulaire est "une connerie gouvernementale".
Diego Romero Ortega est le chef de projet de l'équipe chargée de la réalisation du parc Sergent Blandan, futur poumon vert de 17 ha à Lyon, dont la première tranche doit être livrée en 2013. A Bordeaux, il est un des chefs de projet d'Euroatlantique, l'aménagement prévu autour de la gare de la ville.
Le jeune homme a fait ses études d'ingénieur à l'Insa à Lyon, puis a suivi l'école nationale d'architecture de Lyon. Il a obtenu une certification de maîtrise d'ouvrage à Paris en alternance, travaillant depuis 2010 aux deux projets.
Ainsi, il était en CDD à l'agence de paysagistes Base de septembre 2010 à avril 2011. Début août dernier, alors que l'agence lui proposait un CDI, il a demandé à passer du statut étudiant au statut salarié, a-t-il relaté à l'AFP.
Début décembre, la préfecture de Paris lui a opposé un refus d'autorisation de travail, au motif que le métier de chef de projet n'est pas en tension. Il a cependant réussi à obtenir il y a quelques jours un récépissé lui permettant de rester sur le territoire français jusqu'en mai, mais sans travailler.
"Je suis pacsé avec une Française depuis près d'un an et demi. Mon frère, marié à une Française, a obtenu la nationalité française", explique le jeune homme, qui compte faire valoir ces arguments en mai.
Pour son employeur, "la situation nous pose de gros soucis de transmission du savoir, alors que Diego connaissait parfaitement les projets". "C'est injuste et inadmissible, la loi est anti-productive pour les entreprises", estime Bertrand Vignal, co-gérant de Base.
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