Le Parlement européen débattait, le mercredi 18 janvier, en présence du premier ministre Viktor Orban, de la réforme constitutionnelle très controversée prévue par le gouvernement hongrois, qui a fait l’objet du déclenchement d’une procédure d’infraction accélérée de la part de la Commission européenne.
« Viktor Orban n’en est pas à son coup d’essai, rappelons nous la loi sur les médias qui mettait en péril la liberté de la presse l’an dernier », rappelle Sylvie Guillaume, eurodéputée socialiste membre de la commission LIBE.
« Habitué à l’arrogance vis à vis des institutions, des élus et surtout des valeurs démocratiques partagées de l’Union européenne, il a aujourd’hui une nouvelle fois fait preuve de son habileté oratoire et politique. Cela ne doit pas toutefois pas masquer la réalité: Viktor Orban et son gouvernement bafouent les principes fondamentaux qui s’appliquent à tous dans l’Europe, et cela n’est pas acceptable ».
« Nous ne nous laisserons pas prendre au piège de ceux qui voudraient faire croire que nous nous en prenons au peuple hongrois lorsque nous dénonçons ces abus. Nous défendons au contraire le droit des Hongrois-es à vivre, comme tous les autres Européen-ne-s, dans un Etat respectant l’indépendance des pouvoirs, les droits fondamentaux, et plus généralement les valeurs démocratiques ».
« Les valeurs réactionnaires, nationalistes, et surtout les mesures portant atteinte à l’indépendance des pouvoirs vis à vis de l’exécutif qui sous tendent la réforme constitutionnelle hongroise ne doivent souffrir aucune tolérance de notre part, insiste l’eurodéputée. Le premier pas fait par la Commission est à saluer, même s’il ne peut être suffisant, car l’enjeu n’est pas que juridique ».
« Alors même que le Conseil n’a aucune pitié pour les Etats défaillants sur le plan de leur déficit budgétaire, nous attendons la même intransigeance de la part de l’Union quand ce sont ses valeurs fondatrices qui sont en jeu. »
« La complaisance du PPE, qui cherche à banaliser et à minimiser la situation, est très dérangeante », conclut Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française. « Alors même que le populisme progresse dans toute l’Union sur la détresse due à la crise économique et sociale, nous ne laisserons pas la Hongrie être un nouveau laboratoire de régression démocratique. »
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