vendredi 31 décembre 2010

Les voeux de Martine Aubry pour l'année 2011



Les intempéries, révélatrices du délabrement de notre réseau de transports

Le Parti socialiste déplore les difficultés rencontrées dans les transports, notamment ferroviaires. Les perturbations climatiques certes importantes mais largement prévisibles, ne peuvent servir d’excuses à ces nouveaux blocages.

En dépit du dévouement des personnels, qui œuvrent de leur mieux à acheminer passagers et bagages, le désengagement de l’Etat – que traduisent manques de personnels et de moyens -, l’abandon des missions de services publics au profit de certaines filières rentables, expliquent aujourd’hui l’incapacité opérationnelle à prévenir mais également à agir dès les premiers signes de dysfonctionnement comme ce fût le cas lors de l’épopée du train Strasbourg-Port Bou.
Nos infrastructures de transports représentent pourtant l’un des principaux atouts de notre pays ; nous ne pouvons nous permettre que de telles difficultés se réitèrent chaque hiver et plus largement, que notre réseau continue de se dégrader.
Le Parti Socialiste appelle à nouveau à la relance d’une politique globale des transports, qui fixe de véritables objectifs, offre les moyens de les atteindre et établisse clairement son financement comme sa gouvernance.

jeudi 30 décembre 2010

Éducation nationale : l’hémorragie continue

6000 postes en moins : c’est la saignée catastrophique opérée par le gouvernement depuis 2007 dans l’Education nationale. La nouvelle réduction, pour 2011 – 16 000 postes – est insoutenable, à l’heure où la France dégringole dans les enquêtes internationales (PISA), où la proportion des élèves qui ont de très graves difficultés de lecture et en mathématique augmente, où près de 150 000 jeunes par an sortent du système scolaire sans qualification ni diplômes.

Alors que près de 60000 élèves supplémentaires sont attendus cette année (48500 dans le secondaire, 9000 dans le primaire), le nombre d’élèves par classe va augmenter pour la première fois. C’est particulièrement grave dans l’enseignement primaire, déjà parent pauvre de notre système scolaire : la France y consacre 15% de moyens en moins que la moyenne des pays de l’OCDE, alors que l’on sait que c’est là qu’il faut agir pour lutter contre l’échec et réduire les inégalités. La scolarisation des moins de trois ans, comme l’aide spécialisée sont gravement atteints par cette politique à courte vue qui sacrifie l’avenir de nos enfants sur l’autel des économies budgétaires.

Le Parti socialiste fait des propositions pour redonner à l’Ecole les moyens de remplir ses missions essentielles : développer la scolarisation précoce, concentrer les moyens sur le primaire, passer aux cinq jours éducatifs, transformer le collège pour la réussite de tous, rénover la pédagogie et limiter les redoublements, améliorer l’enseignement prioritaire, mettre en place une nouvelle carte scolaire, et réussir ce projet en passant nouveau contrat avec les enseignants.

dimanche 26 décembre 2010

Le dessin du jour

météo
Le Monde

samedi 25 décembre 2010

Chiffres du chômage: les Français paient l’inaction du gouvernement

Alors que le Président de la République ne cesse d'annoncer depuis un an que le chômage va baisser, que le gouvernement ne cesse de s'octroyer des satisfécits inopportuns et déplacés sur sa prétendue capacité à stabiliser le chômage, les chiffres du nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi apportent un démenti cinglant à ces gesticulations.

Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi en novembre 2010 est en augmentation sur un mois de 33.600 personnes (+ 21300 pour la seule catégorie A). En un an, ce nombre est en augmentation de 5 %, soit +191.100 (+53.500 pour la seule catégorie A). C’est la conséquence logique du refus du gouvernement de mener une véritable politique de sortie de crise.

Le plus inquiétant parmi ces mauvais chiffres concerne la situation des + de 50 ans. Le nombre de demandeurs d'emploi dans cette tranche d'âge augmente de 16,1% en un an, ce qui une nouvelle fois démontre l'incohérence de la réforme des retraites imposée par le gouvernement.

Parallèlement à l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi, la précarité se diffuse parmi les salariés avec l'augmentation des emplois précaires et de l'emploi à temps partiel. Un chiffre est révélateur de cette dérive, c'est l'augmentation de 20,4 % en un an des salariés qui cherchent un emploi à temps plein (catégorie 6 de la catégorie A,B,C).

Avec ce gouvernement qui n'a aucune politique en faveur de l'emploi, la France est malheureusement bien loin de la sortie de crise.

jeudi 23 décembre 2010

Services ruraux: la droite ose tout… c’est même à cela qu’on la reconnaît!


Une quarantaine de députés UMP ont déposé mardi 21 décembre une proposition de loi d’orientation sur les investissements et les services dans les territoires ruraux, proposant textuellement l’instauration d’un « bouclier rural », plagiant une proposition du Parti socialiste. Les signataires de cette proposition de loi – dont le député Jean Auclair qui avait sévèrement raillé le bouclier rural sur son blog le 10 novembre 2010 - ont copié sans complexe les propositions figurant dans la convention égalité réelle du Parti Socialiste : le développement des infrastructures numériques et routières, la défense des services publics et des critères d’accès aux services publics.

Le Parti Socialiste se félicite tout naturellement que la droite, manifestement à court d’idées devant son bilan désastreux, reprenne ses propositions.

Le problème, en l’espèce, c’est que la droite est seule responsable de la fragilisation sans précédent des territoires, de la fermeture en cascade de services publics, de l’abandon volontaire et assumé du monde rural. Le problème, c’est que la droite a choisi de sacrifier les territoires et les services publics locaux sur l’autel de l’austérité. Le problème, c’est que la droite a voté une réforme territoriale qui ne fera qu’accentuer les difficultés du monde rural en asphyxiant financièrement les collectivités territoriales.

Totalement incohérent avec la politique du gouvernement, ce plagiat est ridicule. Le monde rural mérite mieux que cette manifestation de malhonnêteté intellectuelle.

mercredi 22 décembre 2010

RCEA

Pour contrer le projet de l'État de mise en concession de la RCEA, le Conseil général de la Saône-et-Loire prépare ses propres propositions.
Celui de l'Allier, favorable à la concession sous conditions, creuse aussi d'autres pistes.

Le débat sur le projet de mise en concession de la RCEA proposé par l'État devrait prendre un nouveau virage, jeudi 6 janvier à Molinet. Date à laquelle Arnaud Montebourg, président PS du Conseil général de Saône-et-Loire, opposé à la transformation de la RCEA en autoroute payante, présentera sa contre-proposition.

« Nous sommes en train de la mettre au point, a annoncé le président du Département de la Saône-et-Loire à l'issue d'une réunion de travail, hier à Molinet, avec Jean-Paul Dufrègne, président PCF du Département de l'Allier. Notre contre-proposition, que nous présenterons lors de la réunion publique à Molinet, sera bien meilleure que celle de l'État. Elle sera réaliste et réalisable dans des délais humains».

Pour Arnaud Montebourg, le projet de mise en concession, c'est presque du passé : « On aura du mal à l'imposer politiquement et juridiquement. La concession est même, à nos yeux, mort-née ».

L'Allier n'enterre pas pour l'instant le bébé : « Nous sommes toujours sur notre position initiale : la mise en concession avec des conditions (gratuité pour le trafic local, maintien des échangeurs...), a précisé Jean-Paul Dufrègne. Mais le débat pose des questions qui pourraient remettre en cause cette proposition de mise en concession. On ne peut pas ignorer ce qui s'est dit dans les réunions publiques ni la proposition alternative qui va être faite par la Saône-et-Loire. Nos services regardent s'il y a d'autres pistes possibles. Le partenariat public-privé n'a pas été du tout étudié. Nous regardons quels sont les éléments qui pourraient mettre en avant d'autres alternatives, au cas où, la concession ne se fasse pas. Donc on a échangé sur nos propres réflexions avec la Saône-et-Loire ». Et vice-versa.

Le Département de l'Allier n'exclut pas de changer son fusil d'épaule : « Nous sommes en évolution sur ce projet et nous serons ouverts à d'autres propositions dans le cas où la concession serait remise en cause. Si c'était le cas, il n'est pas question que ce projet de mise à 2 x 2 voies de la RCEA, ne se fasse pas. Car on ne peut pas accepter qu'on nous dise qu'on va repartir comme avant et que les aménagements seront faits au rythme des crédits de l'État ».

Si l'Allier et la Saône-et-Loire « partagent leurs réflexions », Arnaud Montebourg compte rallier l'État et l'Allier à son contre-projet : « Nous nous tournerons vers eux pour que, eux-mêmes changent de position. Et que nous repartions à l'issue du débat, début février, avec une position commune. Que le débat se conclue sur une autre proposition que celle avec laquelle il s'était ouvert ».

Pour participer au débat public: www.debatpublic-rcea.org

mardi 21 décembre 2010

Quand l'UMP se met au service des établissements catholiques


Le budget 2011 devait appliquer à l’enseignement public comme aux établissements privés des suppressions de postes. Un amendement à la loi de finances, contre l’avis d’un ministre dépassé, attribuera aux établissements privés sous contrat quatre millions d’euros ce qui leur permettra de créer 250 postes. Ces quatre millions sont retirés de crédits réservés à la rémunération des personnels administratifs et au fonctionnement des services de l’enseignement public.

Petits arrangements entre amis

Les élus UMP aiment les petits arrangements entre amis. Le budget 2011 devait appliquer à l’enseignement public comme aux établissements privés des suppressions de postes. Un amendement à la loi de finances, contre l’avis d’un ministre dépassé, attribuera aux établissements privés sous contrat quatre millions d’euros ce qui leur permettra de créer 250 postes. Ces quatre millions sont retirés de crédits réservés à la rémunération des personnels administratifs et au fonctionnement des services de l’enseignement public. La rigueur ne s’applique qu’au service public d’éducation qui voit ses moyens réduit de presque 14 000 postes. Lui seul sera confronté à des difficultés alors qu’il accueille tous les élèves dans tous les quartiers.

La mansuétude de l’UMP est à sens unique. Elle épargne les établissements privés et met en difficulté l’Ecole de la nation, celle qui rassemble sans distinction d’origine, de fortune et de croyance les élèves de notre pays.

L’UNSA Education est indignée par ce mauvais coup perpétré contre l’Ecole publique. L’UMP s’est mis au service des établissements catholiques. Les intérêts électoraux sont, pour ce parti, au-dessus de l’intérêt général.

Communiqué de l'Unsa Education du 20 décembre 2010.

lundi 20 décembre 2010

Il y a 150 ans

20 décembre 1860 :

La Caroline du Sud fait sécession


Suite à l'élection d'Abraham Lincoln à la présidence des Etats-Unis, la Caroline du Sud, farouchement opposée à l'abolition de l'esclavage, est le premier Etat des Etats-Unis à se rebeller contre le pouvoir fédéral et à se retirer de l'Union.

Bientôt la Géorgie, l'Alabama, la Floride, le Mississipi, la Louisiane et le Texas rejoindront le mouvement sécessionniste et formeront les Etats confédérés.

Le pays divisé entre les nordistes, partisans de l'abolition de l'esclavage et les sudistes, qui craignent que la libération des Noirs entraîne la ruine de l'économie, sombrera dans la guerre civile en avril 1861.

dimanche 19 décembre 2010

Le dessin du jour

samedi 18 décembre 2010

Hébergement d’urgence : Apparu rénove plus vite que son ombre



Les centres d’hébergement, ça a longtemps été des dortoirs, la violence, le vol. Ça a changé. Ça fait dix ans. Maintenant, 95% des centres, ce sont des chambres individuelles ou à deux, qui sont totalement humanisées.»

INTOX

Le 1er décembre, sur LCI, Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, faisait le point sur la politique d’accueil des sans-abris. «On promet à tous ceux qui appellent le 115, le numéro d’urgence, une place d’hébergement», affirmait-il, pointant toutefois une difficulté : «Le problème, c’est que les gens les plus cassés, ceux qui sont dans la rue depuis deux, cinq ou dix ans n’appelleront pas le 115.» Son interviewer, Christophe Barbier, le relance : «Ils disent souvent qu’il y a de la violence [dans les centres d’hébergement].» Apparu opine, mais balaye le sujet : «Oui, certains ont une image des centres qui n’est plus ce qu’elle était. Les centres d’hébergement, ça a longtemps été un dortoir, quarante lits, la violence, le vol. Ils n’ont pas envie d’y retourner. Tout ça, ça a changé. Ça fait dix ans. Maintenant, 95 % des centres, ce sont des chambres individuelles ou à deux, qui sont totalement humanisées.»

DESINTOX

Des chambres individuelles ou doubles dans 95 % des centres ? Des structures «totalement humanisées ?» Le propos d’Apparu a fait tousser dans les associations. «C’est faux», tranche Sylvaine Villeneuve, chargé de communication de la Fnars (fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). D’abord parce que les personnes logées en urgence pendant l’hiver se retrouvent parfois dans de simples gymnases mis à disposition par les mairies.

Mais même dans les centres d’hébergement à proprement parler, qui sont ouverts toute l’année, les conditions décrites par Apparu sont loin d’être systématiquement assurées. Le ministre affirme que tout a changé depuis «dix ans». Le dernier bilan global de la situation nuance cette vision. En septembre dernier, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) a rendu public un rapport sur les établissements d’accueil des personnes en difficulté. Fin 2008, la France proposait 10 200 places d’hébergement d’urgence (offertes à la nuitée). Celles-ci étaient réparties entre les centres d’hébergement d’urgence (CHU), dédiés à l’accueil de courte durée, et les centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), qui accueillent pour des plus longues durées des personnes en difficulté, et qui proposaient également 4 700 places d’urgence (sur un total de 41 000 places).

Selon la Drees, les dortoirs et chambres collectives (jusqu’à quatre lits) représentaient encore 18 % des places des CHRS (3 % de dortoirs, 15 % de chambres partagées). Un chiffre qui monte à 40 % (19 % de dortoirs et 21 % de places en chambres partagées) dans les autres centres (dont les CHU). On est loin des 95 % des chambres individuelles ou doubles. Depuis cette date, objecte le ministère, des moyens ont été débloqués, et des travaux de rénovation ou de construction des CHU et CHRS ont été engagés, notamment dans le cadre du plan de relance. Une circulaire du 5 mars 2009 en fixe les normes : «Le principe doit être la chambre individuelle, ou double pour les couples, et l’unité de vie pour les familles. Les projets prévoyant une capacité de 2 personnes par chambre feront l’objet d’un examen et d’une dérogation éventuelle par le préfet de région.» Les services d’Apparu assurent que les projets recensés permettront, d’ici 2012, la transformation de 20 700 places. Une bonne moitié, soit plus de 360 projets - concernant 11 300 places - ont déjà trouvé un financement. Ce qui ne signifie pas forcément une traduction sur le terrain.

Ainsi, le CHU de la Mie de Pain, un des plus grands d’Ile-de-France, figure parmi les projets les plus ambitieux (34 millions d’euros). Mais pour l’heure, il propose toujours 432 places en dortoirs. «Les travaux commenceront au printemps», annonce Sébastien Prot, responsable de la structure. Livraison prévue en 2013 ou 2014. La situation de la Boulangerie, autre centre parisien est plus sombre. L’établissement, ouvert de 20 heures à 9 h 30, propose 386 places en dortoirs. Mais il n’y a pas de travaux à l’horizon. Interrogé par Libération, le ministère reconnaît que le chiffre de 95 % cité par Apparu ne concerne pas la situation actuelle, mais les projets en cours ou à venir. A condition que les financements, assurés jusqu’à présent par le plan de relance aujourd’hui expiré, trouvent un prolongement. Ce qui n’est pas le cas, affirment les associations.

vendredi 17 décembre 2010

Banlieue : l’échec de la politique de la droite

Les premiers éléments du rapport de l'observatoire national des zones urbaines sensibles (ONZUS) sont édifiants. Chômage des jeunes en hausse, situation à l’école qui ne progresse pas, atteintes aux personnes en augmentation : ce sont autant de revers cinglants à la politique menée par le gouvernement en banlieue.

Près d’un jeune sur deux les zones urbaines sensibles est au chômage. Même les personnes diplômées ne parviennent plus à obtenir un emploi dans des conditions satisfaisantes.

Alors que fin 2006, le taux de chômage des jeunes hommes en ZUS s’élevait à 36,9%, il est passé à 43% actuellement. C’est la conséquence directe de l’échec du gouvernement à sortir ces quartiers de la logique de ghettoïsation.

Conséquence directe de cette situation, les atteintes aux personnes progressent de 7%, ce qui signe le double échec du gouvernement qui est incapable de prévenir l’accroissement de la violence de notre société par une politique de progrès partagé et qui, du coup, échoue à garantir la sécurité des Français.

Répondre à cette situation, c’est conduire une politique d’égalité réelle, comme le propose le Parti socialiste. Cela implique un Etat stratège présent territorialement aux côtés des villes qui sont en première ligne. Cela passe par une politique de la ville active qui permette aux quartiers sensibles de rattraper leur retard en termes d'emploi, de formation, de désenclavement, de sécurité, de logement et de qualité de vie. Cela passe par des politiques, notamment des politiques éducatives, qui donnent vraiment plus de moyens à ceux qui en ont le plus besoin.

Et cela par une politique de rééquilibrage des richesses, qui permette à tous les Français de vivre décemment.

jeudi 16 décembre 2010

5.074 demandeurs d'emploi dans le bassin de Montluçon




5.074 demandeurs d'emplois de catégorie A étaient recensés le 31 octobre dans le bassin d'emploi de Montluçon, soit le même chiffre (5.077) qu'un an plus tôt. Après la forte hausse des années 2008-2009, le nombre de demandeurs se stabilise entre 4.800 et 5.000 d'un mois sur l'autre. La part des personnes au chômage depuis plus d'un an reste forte (43,4 %). Toutes catégories, 7.358 demandeurs d'emplois sont dénombrés dans le bassin, dont 1.562 sont au chômage depuis plus de deux ans. En catégorie A, la part des jeunes est de 19,3 %, celle des femmes de 47,9 %, celle des seniors de 21 %. Dans l'ensemble de l'Allier, le nombre de demandeur d'emploi augmente de 0,7 % sur un an (13.927 personnes). Le taux de chômage départemental est de 9,5, soit une évolution plus défavorable que celle de l'ensemble de l'Auvergne, où il est de 8,3 (9,3 en France).

mercredi 15 décembre 2010

"République irréprochable" ?

La fédération de l’Allier du Parti Socialiste demande que le dépôt de plainte de Frédéric Le Marrec permette de faire la lumière sur la manière dont a été organisé le déplacement du Président de la République dans l'Allier. Ce syndicaliste a porté plainte pour détention arbitraire après avoir été retenu par les forces de l’ordre pendant cinq heures à la gendarmerie du Mayet-de-montagne. Il a ainsi été empêché de participer à une manifestation publique contre la politique du gouvernement le 25 novembre dernier.

Les 400 agents des forces de l’ordre déployés dans la région du Mayet à cette occasion ne semblaient donc pas suffisants pour faire taire toute voix discordante et assurer le confort du Président de la "République irréprochable" !

La fédération de l’Allier condamne également les propos tenus à la radio et dans la presse écrite par le Préfet de l'Allier, qualifiant les "gauchistes" de "minables" et indiquant que "les réactions à cet évènement lui inspiraient du mépris". Que l'actuel Préfet de l'Allier, en rupture avec la tradition préfectorale, ait une conception partisane de sa fonction choque nombre de nos concitoyens bourbonnais. Mais qu'il se livre à de tels écarts de langage et insulte ceux qu'il considère comme des adversaires politiques n'est simplement pas admissible.

mardi 14 décembre 2010

L'éditorial de Laurent Joffrin



Hortefeux ou boutefeu ? La position adoptée par le ministre de l’Intérieur dans l’affaire de Bobigny est proprement extravagante. Elle rend de surcroît le plus mauvais service qui soit à la police française. Faut-il rappeler les faits incriminés ? Pour camoufler une faute par eux commise, les agents condamnés ont inventé une histoire et falsifié des procès-verbaux pour accuser un innocent, qui risquait, si cette fable n’avait pas été découverte, de passer dix ou quinze ans derrière les barreaux. Les policiers sont les garants de l’application de la loi. S’ils l’enfreignent au détriment d’un innocent, outre qu’ils deviennent des délinquants, ils minent la confiance du public envers les forces de l’ordre. Certes la police effectue un travail essentiel dans des conditions d’une grande difficulté, surtout dans les zones urbaines sensibles. Certes les policiers peuvent être choqués, dans certains cas, de voir leurs enquêtes déboucher sur un élargissement des prévenus, même si celui-ci dérive la plupart du temps de l’application de la loi par les juges. Mais si une faute de cette nature - qui consiste à fabriquer un faux coupable pour éviter des ennuis - n’est pas sévèrement sanctionnée, la suspicion envers l’appareil policier devient générale. Surtout dans des quartiers où les rapports entre police et population sont dangereusement tendus. François Fillon l’a d’ailleurs tardivement compris, puisqu’il a désavoué l’homme de la place Beauvau.

Le ministre de l’Intérieur est solidaire de ses fonctionnaires quand ils font leur travail. Mais s’il déplore la punition des moutons noirs, il met sur le même plan l’immense majorité des policiers qui respecte la loi et la petite minorité qui s’en affranchit. Il porte atteinte à l’ordre républicain, alors qu’il est chargé de le défendre.

lundi 13 décembre 2010

105 ans après, la laïcité, une exception française, socle de notre pacte républicain

ll y a 105 ans, le parlement de la République adoptait la grande loi du 9 décembre 1905 portant "séparation des églises et de l’Etat", principe qui trouve aujourd’hui son fondement constitutionnel à l’article 1er de notre Constitution, lequel dispose que « la France est une République (…) laïque (qui) assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction (…) de religion » et « respecte toutes les croyances ».

Plus d’un siècle après le vote de la loi du 9 décembre 1905, chacun peut vérifier combien la singularité de la laïcité qu’elle a instituée, véritable exception française, s’est révélée garante du pacte républicain et de notre "vivre ensemble" :


Exception française, que les socialistes entendent revendiquer pleinement et tout autant défendre, car si bien des démocraties, à commencer au sein de l’Union, s’affichent laïques, notre conception, elle, dissocie sans ambiguïté l’universalisme des principes, réservé à la sphère publique, et l’expression des convictions religieuses, renvoyée aux particularismes de la sphère privée. C’est cette primauté des lois et des principes de la République qui, nonobstant le respect de la liberté de culte, exclut – entre autres - toute rupture de l’égalité homme-femme, toute remise en cause d’une éducation nationale et l’édiction de programmes communs d’enseignement, ou encore, toute prise en compte de quelque dogme que ce soit, s’agissant des questions de santé ou de bioéthique.

Garante, aujourd’hui comme hier, de notre pacte républicain et de son "vivre ensemble" comme l’attestent tant la possibilité avérée pour les collectivités territoriales qui le souhaitent de permettre la construction de mosquées dans les limites rigoureuses fixées par la loi de 1905, que l’adhésion de l’immense majorité de nos compatriotes de confession ou de tradition musulmane, à la laïcité, réalité que ne saurait occulter ni quelques comportements fondamentalistes minoritaires – fussent-ils volontiers montés en épingle - ni et encore moins les attitudes et propos à caractère islamophobe – fussent-ils insidieux - auxquels se livre de façon régulière le pouvoir en place.

La loi de 1905 est d’abord une loi de liberté, individuelle comme collective, qui, d’une part, à tout citoyen ou résident français, « assure la liberté de conscience », celle de croire autant que de ne pas croire, et, d’autre part, garantit « le libre exercice des cultes ». Elle est tout autant une loi d’égalité dès lors qu’elle impose aux institutions publiques, leurs autorités comme leurs agents, une neutralité totale vis-à-vis de toutes les croyances qu’édicte la règle suivant laquelle « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ». Elle est enfin une loi de fraternitépermettant l’expression de nos différences dans un même creuset républicain.


Cette modernité du principe de laïcité appelle de l’Etat qu’il continue à assumer sans faillir ses obligations propres, à commencer par celle de neutralité vis-à-vis de l’ensemble des cultes.


Pour les socialistes, il est du devoir de l’Etat et, par delà lui, de tout citoyen, de défendre la laïcité – une laïcité pour tous ! – et de veiller scrupuleusement au respect de ce principe constitutionnel, consubstantiel de notre identité républicaine, héritage de tous les Français « sans distinction d’origine (…) ou de religion », et, par delà eux, bien commun de tous ceux qui vivent sur le territoire de la République.

dimanche 12 décembre 2010

Le dessin du jour

Neige : de l'Intérieur, Hortefeux n'a pas vu la « pagaille »

Dessin de Na! sur la neige.

samedi 11 décembre 2010

"Démocratie française"

Un syndicaliste détenu "préventivement" lors d'une visite de Sarkozy dans l'Allier

Le 25 novembre, Nicolas Sarkozy est dans l'Allier, au chevet du monde agricole. Depuis la défaite de la majorité aux élections régionales, huit mois plus tôt, le chef de l'Etat multiplie les déplacements en milieu rural. La visite d'une exploitation agricole d'Isserpent, suivie d'une table-ronde organisée avec des agriculteurs au Mayet-de-Montagne, se déroule sans accroc. Le président passe en revue une troupe de charolaises impassibles, serre quelques mains et conclut en promettant de "protéger la ruralité".

Rien à voir avec l'ambiance hostile qui avait accompagné les déplacements présidentiels à Sandouville (Seine-Maritime), en octobre 2008, à Châtellerault (Vienne), en mars 2009, ou encore à Saint-Lô (Manche), le 12 janvier 2009. Cette dernière visite, émaillée de heurts entre policiers et manifestants, avait provoqué l'ire de M. Sarkozy et entraîné les mutations du préfet de la Manche et du directeur départemental de la sécurité publique.

Un précédent suffisamment marquant pour mettre les forces de l'ordre de l'Allier sur les dents : au Mayet-de-Montagne, une commune de moins de 2 000 habitants, 300 à 400 représentants de la force publique sont mobilisés. Face à eux, un petit groupe d'une quinzaine de personnes a prévu de manifester son hostilité au chef de l'Etat et à la réforme des retraites. L'un d'eux n'en aura pas l'occasion : Frédéric Le Marrec, un militant du syndicat SUD de 42 ans, passera les cinq heures de la visite de Nicolas Sarkozy dans les locaux de la gendarmerie.

Son récit au Monde.fr est confirmé par des sources proches de la gendarmerie, qui ont souhaité rester anonymes mais entendent dénoncer "des méthodes d'un autre âge". Frédéric Le Marrec a par ailleurs porté plainte contre X... pour "arrestation arbitraire", le 6 décembre, auprès du commissariat de Vichy, qui dément avoir enregistré une telle plainte.

"LES GENDARMES N'AVAIENT PAS GRAND-CHOSE À ME DIRE"

Educateur spécialisé dans un foyer pour adolescents du Mayet-de-Montagne, Frédéric Le Marrec prend son poste à 6 h 30, ce 25 novembre. A 9 h 30, il quitte le foyer en compagnie d'un autre militant pour rejoindre ses amis manifestants. Devant son lieu de travail, deux gendarmes l'attendent, qui le prient de les accompagner à la gendarmerie. Là, il est interrogé par deux fonctionnaires venus de Moulins au sujet d'un collage d'affiches en faveur du Nouveau Parti anticapitaliste, la nuit précédente. D'ordinaire, explique un policier consulté à ce sujet, "ce genre de dossiers, qui débouche au pire sur une contravention, est traité en moins d'une demi-heure".

Très vite, une fois réglée cette affaire de collage, "les gendarmes n'avaient plus grand-chose à me dire, raconte Frédéric Le Marrec. Et comme je n'étais pas officiellement en garde à vue, j'ai voulu m'en aller. Lorsque j'ai commencé à rassembler mes affaires, ils m'ont dit : 'On vous déconseille de partir'". Voulant "éviter tout incident", le militant prend son mal en patience. Au bout d'un moment, il reçoit cette mystérieuse confidence : "Le préfet vous en veut." Peu après 14 heures, Frédéric Le Marrec quitte la gendarmerie. L'hélicoptère de Nicolas Sarkozy a décollé quelques minutes auparavant.

"SI À 9 H 30 IL VA PISSER, IL FAUT QUE JE LE SACHE"

D'après les témoignages des sources proches de la gendarmerie obtenues par Le Monde.fr, il semble bien que le préfet de l'Allier, Pierre Monzani, ait joué un rôle dans ce dossier. Le 24 novembre, lors de la réunion organisée avec les responsables de la sécurité pour préparer la venue du chef de l'Etat, le préfet cite nommément Frédéric Le Marrec : "Si à 9 h 30 il va pisser, il faut que je le sache", lance ce proche de Brice Hortefeux. Une consigne apparemment prise très au sérieux par les gendarmes.

Selon ces sources, le militant est connu localement : "Il est grand, il porte toujours un bonnet, c'est une figure du Mayet-de-Montagne. Il a activement participé au conflit sur les retraites, prenant part à des blocages et des tentatives de blocage de dépôts d'essence et à un tractage sur des rails." Rien qui justifie ces longues heures d'une rétention"extrêmement limite au niveau de la légalité : Le Marrec n'est pas connu comme quelqu'un de violent, ses actions ont toujours été mesurées sur Le Mayet-de-Montagne. Apparemment, on a juste désigné cet homme comme un fauteur de troubles potentiel et on s'est occupé de lui de façon préventive".

Le préfet dément avoir évoqué le cas de Frédéric Le Marrec lors de cette réunion préparatoire : "Je ne connais pas ce monsieur. De façon générale, ce serait contre-productif de désigner une cible particulière à mes troupes, puisque celles-ci doivent se concentrer sur tous les dangers potentiels." Selon lui, le militant "veut se faire de la publicité dans le milieu syndicaliste" et a été particulièrement bien traité pendant sa rétention à la gendarmerie : "Le café que lui ont servi les gendarmes devait être bon pour qu'il s'attarde autant à la gendarmerie." La plainte a été transmise au procureur de la République.

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