mercredi 31 août 2011

Un numéro de téléphone payant pour connaître la pharmacie de garde

Nous venons d’apprendre la création d’un numéro dédié permettant aux patients de localiser la pharmacie de garde de leur secteur.

Décharger le SAMU d’une telle tâche est une initiative louable, qui évitera aux permanenciers de perdre un temps précieux.

Cependant, il apparaît que le numéro dédié est un numéro payant, qui vient s’ajouter à la nouvelle taxation des mutuelles et à la longue liste des franchises médicales supportées par les patients (1 euro par consultation, 0,50 euro par boîte de médicament et par acte paramédical, …).

En tant que professionnel de santé et élu local, Frédéric Kott, considère que cette nouvelle taxe n’est pas acceptable. Il vient d’écrire au Préfet pour demander à l’Etat de se saisir de ce dossier afin que l’accès à l’information en matière de santé demeure gratuit et accessible à tous.

mardi 30 août 2011

13,5% de la population en dessous du seuil de pauvreté

Selon l'Insee, la crise a touché l'ensemble des Français, mais a surtout affecté les plus modestes.

Euros JAUBERT/SIPA

En 2009, 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois, contre 7,84 millions en 2008 (13% de la population), détaille l'Institut de la statistique dans l'étude "Niveaux de vie en 2009" publiée mardi 30 août.

2009 est "vraiment la première année pleine où se ressentent les effets de la crise" amorcée en 2008, a commenté Jean-Louis Lhéritier, chef du département "Ressources et conditions de vie des ménages" à l'Insee.

Pourtant, "malgré la crise, l'évolution du niveau de vie médian est restée positive", a-t-il souligné: la moitié des Français vivait avec moins de 19.080 euros par an (1.590 euros par mois), en hausse de 0,4% par rapport à 2008.

Niveau de vie en baisse

Cette progression est toutefois restée très limitée, après une hausse de 1,7% entre 2007 et 2008, a souligné Jean-Louis Lhéritier, qui impute ce ralentissement à la crise.

Ainsi, si cette dernière a "touché tous les ménages, elle a davantage affecté les plus modestes", a-t-il ajouté, ce qui creuse encore les inégalités.

Outre l'augmentation du nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (représente 60% du niveau de vie médian), l'Insee note que "le niveau de vie des 10% des personnes les plus modestes (premier décile) est inférieur à 10.410 euros annuels, en baisse de 1,1% par rapport à 2008".

Le "niveau de vie" se calcule en divisant les revenus du ménage par le nombre de personnes qui le composent mais en tenant compte des économies d'échelle (un seul réfrigérateur...) et du fait que les enfants consomment moins que les adultes. Cette notion, qui permet de comparer des ménages de taille différente, ne doit pas être confondue avec le revenu ou le salaire.

Intensité de la pauvreté

Pire, "alors que l'évolution moyenne annuelle relevée entre 2005 et 2008 pour chacun des quatre premiers déciles était d'environ +2%, la tendance s'inverse entre 2008 et 2009 : en euros constants, les quatre premiers déciles diminuent", poursuit l'étude.

Qui plus est, les personnes pauvres le sont encore plus qu'en 2008 : l'intensité de la pauvreté (l'écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté) passe de 18,5 à 19%, note encore l'Insee.

A l'autre bout de l'échelle, "les déciles de niveau de vie supérieurs augmentent" et le niveau de vie des 10% les plus aisés est supérieur à 35.840 euros annuels, soit 0,7% de plus qu'en 2008, ce qui marque néanmoins "un ralentissement dans la progression de ce décile".

Sans grande surprise, les chômeurs, plus nombreux du fait de la crise, ont grossi dans les rangs des plus modestes: ils représentent 9,8% des personnes appartenant aux deux premiers déciles contre 8,5% en 2008.

Les non-salariés victimes de la crise

Leur taux de pauvreté a cependant baissé car "plus âgés et plus qualifiés que les chômeurs de 2008, le montant de leur allocation chômage est plus élevé", explique l'Insee.

Parmi ceux qui occupent un emploi, les non-salariés ont particulièrement pâti de la crise avec un niveau de vie médian qui recule de 0,8% (à 22.400 euros) quand celui des salariés augmente de 1,4% (21.150 euros).

L'Institut estime cependant que les prestations sociales (RSA) ou les mesures ponctuelles comme la prime de Noël "atténuent quelque peu la baisse des niveaux de vie" des plus modestes.

Enfin, le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,3% à 19.030 euros annuels et leur taux de pauvreté est stable, à 9,9%.

Le Nouvel Observateur - AFP

lundi 29 août 2011

Dans le prochain MNV

Le Centre Hospitalier de Montluçon fonctionne sous la pression d’une dérive financière des politiques de santé orchestrée par le Gouvernement Sarkozy.

Selon ceux qui soutiennent cette politique, notre Hôpital ne pourrait survivre qu’en mettant en œuvre un plan social sans précédent.

Nos préconisations sont à l’opposé:

Ø Une "recapitalisation" par l'Etat du CH de Montluçon est indispensable. Face à l'urgence de la situation, elle doit être immédiate et non pas comme effet d'annonce en 2012 à quelques semaines des élections !

Ø Les convergences d'action entre l’Hôpital et la Clinique privée doivent être faites sur un mode "gagnant-gagnant" qui profite aux deux établissements, sans spolier systématiquement l'établissement public d'activités considérées comme "rentables".

Ø L'accès aux soins de tous les patients doit être garanti sans dépassements d'honoraires lorsque la spécialité n'est plus pratiquée au Centre Hospitalier.

Ø Les effectifs actuels doivent être maintenus, pour permettre aux médecins et aux personnels de poursuivre leur travail avec l'abnégation que toute la population leur reconnaît.

Le « plan de retour à l’équilibre » actuellement en cours doit être mené à son terme, sans qu’une nouvelle cure d’austérité ne mette en péril notre Hôpital en lui retirant des moyens nécessaires à sa mission.

Nous refusons toute privatisation de fait de services hospitaliers et nous alertons sur les dangers d'une réduction de moyens de la médecine d'urgence.

Claudy Aubert Dassé (Les Verts), Isabelle Bruny, Juliette Werth, Frédéric Kott (PS), Abdou Diallo (PRG)

samedi 27 août 2011

Troisième mois de hausse du chômage

Les faits apportent une nouvelle fois la preuve de l’échec total de la politique économique du président sortant. Si la droite a laissé filer les déficits, ces derniers n’auront même pas contribués à relancer la croissance et l’emploi. Pour le mois de juillet, le nombre de demandeurs d’emploi augmente de + 36.100 pour la catégorie A (+ 76200 sur un an) et de + 24.300 pour la catégorie A,B,C (+ 170.100 sur un an). C’est le troisième mois consécutif de hausse, alors que M. Sarkozy avait annoncé aux Français une amélioration de l’emploi. En fait, depuis que M. Sarkozy est au pouvoir, le nombre de Français inscrits au Pôle emploi a augmenté de + 896.500 ! Au delà de l’échec, ces chiffres soulignent la gravité des fautes économiques et politiques commises ces dernières années.

Absence de véritable plan de relance, suppression de 100.000 postes de fonctionnaires, multiplication des heures supplémentaires qui ont agi comme une machine infernale à détruire de l’emploi sur fonds public ou encore austérité salariale : l’emploi n’a jamais été une priorité pour ce gouvernement. Tout juste élu, sa priorité aura été de mettre en place le paquet fiscal, multipliant de coûteux cadeaux aux plus riches, au lieu de mettre en place un véritable paquet pour l’emploi, en améliorant les salaires, la consommation et le soutien aux PME.

Aujourd’hui, en enchainant les plans d’austérité et en menant la politique demandée par les agences de notations, le gouvernement continue d’agir contre la croissance et contre l’emploi. Une politique, en somme, contre les Français.

Les socialistes proposent la mise en place d’une politique économique créatrice d’emploi, basée sur l’investissement et la consommation, sur l’amélioration des salaires, sur un partage plus juste et plus efficace des revenus et sur la création d’emplois nouveaux pour la jeunesse.

vendredi 26 août 2011

Plan Fillon : la santé toujours plus chère !

Nicolas Sarkozy prévoit dans son plan de relance une taxation plus lourde des complémentaires santé, y compris les contrats dits responsables. Au-delà de cette augmentation, que les mutuelles seront obligées de répercuter sur les assurés, le Parti socialiste déplore la stratégie du gouvernement consistant à faire participer davantage les complémentaires santé au financement des dépenses de santé, au détriment de l'Assurance Maladie et donc de la solidarité nationale.
Par ailleurs, en taxant les sodas, le tabac et les alcools, le gouvernement montre que son objectif est bien de faire contribuer davantage les catégories populaires et les classes moyennes plutôt que les plus riches, mis à contribution de manière symbolique. Cette taxation n’a aucun sens en l’absence de politique de santé publique structurée et ambitieuse. La lutte contre l’obésité est une exigence que le gouvernement continue d’ignorer, comme il l’a toujours fait en refusant les amendements socialistes à l’Assemblée nationale. Une taxe ne saurait tenir lieu de politique de santé publique !
Le pari de la relance a définitivement échoué. Celui de la croissance et des progrès du pouvoir d’achat aussi. La situation sociale se traduit presque cinq après l’élection de Nicolas Sarkozy, par l’érosion du pouvoir d’achat, pour la majorité des ménages salariés et retraités, un développement de la précarité, une accentuation de l’injustice sociale et fiscale et une incapacité à concevoir sérieusement le dialogue social.
Au moment où la crise économique et sociale s'amplifie, le chômage monte, la hausse des cotisations des complémentaires santé va fragiliser un peu plus l'accès des Français à la santé. Les franchises médicales, les dépassements d’honoraires, les déremboursements conduisent inexorablement le système de santé français de moins en moins accessible au plus modestes.

jeudi 25 août 2011

Les bricolages de Monsieur Fillon

Les contre-vérités du Premier ministre ne changent rien à la réalité : alors que N. Sarkozy avait annoncé que la crise était finie, le gouvernement est confronté aujourd’hui à sa propre incurie. Il est obligé d’adopter dans l’urgence des mesures d’austérité pour éponger un déficit qu’il a lui-même creusé.

François Fillon vient d’avouer le double échec de sa politique : il a cassé les finances publiques et il a cassé la croissance.

Le Premier ministre ne fera pas oublier que la droite a créé 70 milliards de niches fiscales nouvelles depuis 2002 et que, selon la Cour des comptes, c’est sa politique qui est responsable des deux tiers du déficit public.

Le Premier ministre a aujourd’hui annoncé que ce sont les Français qui paieront la facture de sa politique aussi dispendieuse qu’inefficace.

Car derrière l’arbre de sa réformette fiscale se cache la forêt des sacrifices qui seront demandés aux Français.

Sur 11 milliards d’économies, l’essentiel sera supporté par les Français, par la poursuite de la casse de la protectionsociale et des services publics et de nouvelles taxes qui abimeront leur pouvoir d’achat.

La seule mesure pour faire contribuer les plus riches sera la taxe sur les hauts revenus, qui n’est en fait qu’une micro taxe pour les méga-riches. Une comparaison simple : cette taxe rapportera 200 millions alors que l’allègement de l’ISF coûte 2 milliards au budget de l’Etat. Le Gouvernement ne reprend aux riches qu’un dixième de ce qu’il leur offre avec l’allégement de l’ISF.

Avec la hausse des taxes sur les contrats d’assurance et les complémentaires santé, le Gouvernement ponctionnera trois fois plus les salariés que les ultra-riches soumis à sa micro-taxe.

De même, les annonces du Gouvernement vont renchérir le coût de la santé. La diminution de l’abattement pour frais professionnels sur la CSG et la hausse des taxes sur certaines boissons vont peser lourdement sur le pouvoir d’achat de la majorité des Français.

La détaxation des heures supplémentaires n’est pas complétement remise en cause alors qu’elle est particulièrement nocive pour l’emploi.

Enfin, M.Fillon semble oublier que cette crise est avant tout bancaire et financière et que rien n’a été fait pour réguler ce secteur. Il ne propose aucune mesure de régulation. Il ne propose pas davantage de mesures pour relancer la croissance et l’emploi.

Hier comme aujourd’hui, les choix de ce gouvernement aggravent la crise au lieu de la combattre, ces mesures vont aggraver la récession, faire augmenter le chômage et ne permettront pas de diminuer les déficits.

Avec une arrogance déplacée au regard de l’austérité qu’il impose aux Français, François Fillon a vite oublié ses propres appels à l’unité nationale. Il appelle l’opposition à la rigueur intellectuelle, nous l’appellons à la justice fiscale et à l’efficacité économique.

mercredi 24 août 2011

Le dessin du jour

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mardi 23 août 2011

Victoire des forces de l’opposition libyenne

Alors que la chute du régime dictatorial du colonel Kadhafi se confirme, nous nous réjouissons de cette victoire des forces de l’opposition libyenne.
Depuis le début, le Parti socialiste a affirmé son soutien à une intervention militaire sous mandat de l’ONU pour protéger les populations civiles de la répression de la dictature libyenne. Cette intervention était absolument nécessaire à la protection des populations civiles, en particulier la population insurgée de Benghazi, qui n’étaient pas en mesure de se protéger elles-mêmes. La responsabilité de la communauté internationale était d’assurer cette protection conformément au droit international.
Le Parti socialiste appelle la France, l’Europe et l’ensemble de la communauté internationale à apporter tout le soutien nécessaire au peuple libyen au moment où il s’engage sur la voie de la transition démocratique et de la reconstruction du pays.
Le départ du colonel Kadhafi et la fin de son régime doivent marquer l’arrêt de toute répression politique, le respect des droits de l’Homme et des libertés, ainsi que des droits des différentes composantes de la société libyenne et le respect de l’intégrité et de la souveraineté de la Libye.
La France doit maintenant jouer un rôle moteur pour que l’Europe, en lien avec l’Union africaine, la Ligue arabe et l’ONU, accompagne le peuple libyen dans la mise en place d’institutions démocratiques, l’organisation d’élections libres, et de coopérations pour le développement et la stabilité du pays et de la région.
Après la Tunisie et l’Egypte, la perspective d’une Libye libre et démocratique est un formidable espoir pour tous les peuples de la région. Elle laisse aussi envisager une période nouvelle de coopération euro-méditerranéenne. Le Parti socialiste fera tout pour favoriser une politique de voisinage ambitieuse. Nous devons être à la hauteur de cette grande révolution.

lundi 22 août 2011

La leçon d'économie du Professeur Banqueroute

Avec sa tribune, le Premier Ministre François Fillon assène aux Français, qui subissent durement la crise, la leçon d'économie du Professeur Banqueroute.

François Fillon est le chef d’un Gouvernement et d’une majorité qui ont mis la France en faillite : la dette, désormais de 1800 milliards, a été multipliée par 2 en 10 ans de gouvernements de droite.

C’est cette vérité qu’il tente aujourd’hui de masquer aux Français. François Fillon appelle à l’union nationale pour payer les factures de sa gabegie fiscale mais depuis 2007 il a surtout fait l'union des plus riches pour se partager les cadeaux fiscaux.

Au plus fort de la crise, les Français n’attendent pas du Premier Ministre de publier des tribunes politiciennes, mais lui demandent un budget efficace et juste : François Fillon doit donc moins polémiquer avec l’opposition et plus agir au service des Français.

Les manœuvres de l’UMP sont un danger : François Fillon et Nicolas Sarkozy font perdre du temps à la France et à l'Europe, alors qu'ils devraient poser de grands actes contre une grande crise. Ils devraient avoir le courage de reconnaître leurs erreurs et de revenir sur leur politique fiscale qui a plombé les finances de la France. Le Parti socialiste a déjà affirmé trois propositions claires : la suppression de tous les cadeaux fiscaux dans un budget rectificatif dès la session extraordinaire de septembre ; la mise en place d’un vrai gouvernement économique européen, et non pas la structure sans pouvoir ni budget qui se réunira deux fois par an sous l’égide de M.Van Rompuy. Et enfin, il est nécessaire de créer des euro-obligations qui sont indispensables pour stopper le chantage des marchés contre les Etats et la propagation de la crise dans la zone euro. Contrairement à ce qu’affirme M.Fillon, ces euro-obligations ne seront pas une menace pour les finances de la France, mais une digue pour protéger la France et les autres pays de l’UE contre la propagation de la spéculation.

samedi 20 août 2011

La famille Limani a été libérée

Communiqué RESF 03

Les derniers jours ont été forts éprouvants pour cette famille. Arrêtée mardi matin dans un hôtel montluçonnais, les parents et leurs deux enfants ont été transférés au centre de rétention de Nîmes.

Jeudi, le tribunal administratif a annulé l'obligation à quitter le territoire français (OQTF) pour Monsieur Limani : il a donc pu sortir avec ses deux garçons.

Il est important de noter que le jugement administratif s'appuie sur les textes d'application des lois. Ce jugement va dans notre sens : les OQTF étaient illégales.

L'absurdité n'ayant pas de limite, Madame Limani est restée en détention une nuit supplémentaire en attendant son jugement par le juge des libertés et de la détention. Ce dernier a également abouti à sa libération.

Vendredi, en fin de matinée, la famille était donc libre et réunie mais complètement démunie dans une ville inconnue. Ce n'est que par la solidarité des réseaux militants que les Limani ont pu être accompagnés pour leur logement et leurs transports une fois sortis du centre de rétention.

Un peu d'humour

Révolutionnaire

Ci dessous un lien vers un site pour visionner un "procédé révolutionnaire" !!!!

vendredi 19 août 2011

L'éditorial de Laurent Joffrin

Crise : l'autre stratégie pour en sortir

Equité sociale, maîtrise de la finance, réhabilitation du rôle des Etats... C'est le modèle dont les puissants ne veulent pas, parce qu'il porte atteinte à leurs intérêts.

Il y a dans cette crise une vaste entourloupe en cours, masquée par le tumulte des marchés et la noria des réunions d'urgence : les idées qui nous gouvernent depuis trente ans s'effondrent sous nos yeux, mais ceux qui les défendent sont toujours en place et font prévaloir leurs vues.

Dans le brouillard de l'événement, sous les apparences de la dure nécessité, les féodalités financières et les classes dirigeantes imposent progressivement aux gouvernements un programme de fer qui préserve leurs intérêts, alors même que leur influence sur la planète apparaît maintenant à tous pour ce qu'elle est : une désastreuse sacralisation de l'argent fou.

D'expédients en mesures transitoires, de replâtrage en improvisation, les gouvernements conscients des enjeux mais incapables de s'unir sur une stratégie se dirigent lentement vers les solutions préconisées par les maîtres de l'argent : maintien du pouvoir des marchés, refus des réformes de structure de la finance et de la banque, coupes dans les dépenses publiques pour rembourser la dette. Autrement dit, protection des possédants et austérité pour les peuples.

On concède une mesure d'équité, on annonce de courageuses réformes pour plus tard, on trouve ici une rustine nouvelle ou là une béquille de fière apparence. Mais, en fait, les dogmes les plus usés sont toujours actifs : moins d'Etat, moins d'impôts, moins de salaires, plus de bonus. Le système financier qui a conduit la planète à la plus grande crise depuis 1929 restera en place.

Pourtant d'autres solutions existent, qui n'ont rien de farfelu ni de démagogique, avancées par des forces politiques importantes et par des experts reconnus.

Elles sont diverses, parfois contradictoires, elles émanent de courants idéologiques variés et ne sont pas toujours réunies dans un plan opérationnel et cohérent. Mais en les examinant sérieusement, on peut dégager une stratégie alternative à celle du monde de la finance, stratégie qui demande elle aussi des efforts, qui comporte sa part de risque, mais qui a le mérite de satisfaire à la fois à une meilleure équité et de tenir compte du nouvel état de la planète.

La première en urgence consiste, selon l'expression consacrée, à "monétiser les dettes souveraines", c'est-à-dire à financer une part des dépenses de l'Etat avec des prêts consentis par la Banque centrale européenne. Techniquement, la BCE déciderait d'acheter aux Etats les obligations qu'ils émettent pour se financer. Autrement dit, au lieu d'emprunter sur les marchés, les Etats emprunteraient auprès de la Banque, qui accorderait des conditions plus favorables. Comme la BCE achète ces titres en créant de la monnaie, on parle de "monétiser la dette".

Economiste chez Natixis, un temps conseiller du PS, Patrick Artus en est l'opiniâtre avocat. Sous des formes variées, on retrouve cette proposition dans le discours de la gauche américaine ou encore chez les experts du mouvement vert ou chez les économistes critiques. Certes, l'innovation risquerait de conduire Jean- Claude Trichet, le président de la BCE obsédé par le risque inflationniste, à une immolation par le feu. Mais elle soulagerait les finances publiques, elle rassurerait les créanciers, certains d'être remboursés, et elle éviterait aux peuples une austérité socialement insupportable.

Les orthodoxes, bien sûr, crieront au scandale. Les crédits ouverts sont autant de liquidités nouvelles. On crée de la monnaie ? Voici revenu le spectre horrifique de la planche à billets et de l'inflation ! Sauf qu'Artus a depuis longtemps répondu à cet argument : il y a inflation si les liquidités nouvelles créent, par excès de la demande sur l'offre, des tensions sur les marchés de biens et de services qui pousseraient les prix vers le haut. En période de récession ou de croissance lente, cette éventualité est improbable : une partie des capacités de production est inemployée ; si la demande augmente, l'offre peut suivre sans tension sur les prix.

Il y a un risque ? Certes. Mais rappelons que l'autre solution, celle des banquiers, consiste à exiger une livre de chair des classes moyennes et populaires et à programmer une récession de plusieurs années, qui ruinera encore plus sûrement les finances publiques, comme on le voit en Grèce...

Cette médication de court terme, dont il faut évidemment user avec prudence, permettrait seulement d'amortir le choc de la dette. Elle devrait être relayée par une réforme fiscale audacieuse, qui permettrait d'accroître la contribution des classes riches, si longtemps favorisées par le reaganisme planétaire, et assurerait aux Etats les moyens de faire face à leurs engagements. Là aussi les propositions existent. On en trouve de fort judicieuses chez Obama ou encore dans les projets des candidats socialistes à l'élection présidentielle française. Berlusconi soi-même vient de taxer un peu plus les riches... C'est le sabotage politique des conservateurs - les Tea Party américains par exemple - qui empêche leur mise en oeuvre. Ces mesures devraient évidemment être couplées avec une réforme des marchés financiers : séparation entre banques de spéculation et banques civilisées, réduction des paradis fiscaux, taxation légère des transactions financières dont on parle depuis vingt ans sans jamais rien faire, etc.

Tout cela débouche sur un modèle de développement différent : équité sociale, maîtrise de la finance, promotion de l'industrie et de la technologie sous contrainte écologique, réhabilitation du rôle des Etats démocratiques, seuls légitimes à décider d'une stratégie collective. Un modèle dont les puissants ne veulent pas, parce qu'il porte atteinte à leurs intérêts. Ainsi le destin des peuples se joue peut-être dans leur dos, dans la torpeur de l'été, au fil des discussions discrètes qui réunissent politiques et représentants de l'oligarchie. Laissera-t-on faire ?

Laurent Joffrin - Le Nouvel Observateur

mercredi 17 août 2011

Liberté pour la famille Limani

Rassemblement

jeudi 18 août à 18h

à Montluçon, devant la sous préfecture


Mardi 16 août au matin, la famille Limani albanaise du Kosovo, dont un enfant de 14 ans et son frère de 17 ans lourdement handicapé, a été arrêtée à Montluçon.

Récemment déboutée de sa demande auprès de l'OFPRA (office français de protection et réfugiés apatrides), la famille était sous le joug d'une OQTF (obligation à quitter le territoire français) depuis le 12 août. Ils avaient théoriquement un mois de répit mais la préfecture de l'Allier en a décide autrement en venant les chercher à leur hôtel.

mardi 16 août 2011

Sarkozy aligne la France sur les conservateurs allemands contre la solidarité européenne

Face à la crise historique que traverse la zone euro, la rencontre entre Nicolas Sarkozy et Angela Merkel marque un nouveau sommet d’impuissance.

Incapables de proposer une réponse commune ambitieuse contre la spéculation et la récession, les conservateurs français et allemands ne savent coordonner que l’austérité qu’ils imposent aux peuples d’Europe. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel forment désormais le « couple de la croissance zéro » pour la France et l’Allemagne.
Le soi-disant pacte de compétitivité Sarkozy-Merkel n’est en réalité qu’un pacte d’austérité.
Cette rencontre est en fait un recul pour la France et un revers pour Nicolas Sarkozy. Le plus inquiétant c’est que le président de la République en est désormais réduit à aligner la France sur les conservateurs allemands, qui refusent toute véritable solidarité européenne. Nicolas Sarkozy a dû ainsi abandonner toute idée d’euro-obligations et de renforcement du Fonds européen de stabilité financière, et s’est aligné sur l’exigence d’une soi-disant « règle d’or » imposée à toute l’Europe.

Le président français et la chancelière allemande n’ont fait que des annonces vagues concernant la taxe sur les transactions financières et le gouvernement économique européen, sans aucune mesure précise pour en faire des réalités.

L’inaction et le renoncement des droites européennes mènent nos pays au désastre économique et social. Notre continent a besoin d’une véritable ambition politique, alors que les conservateurs ne proposent que des politiques d’austérité qui cassent toute relance sans rétablir l’équilibre des comptes publics.

L’Europe n’a pas besoin de manoeuvres politiciennes, elle a besoin de soutien à l’activité économique, à l’emploi, à la croissance. Notre continent a besoin de mesures fortes de régulation, d’un budget européen renforcé et d’une gouvernance efficace, d’euro-obligations, d’une véritable taxe de 0,05% sur les transactions financières en Europe, du contrôle des agences de notation et d’une agence publique.

La lutte contre l’endettement est aussi une priorité anti-crise. En France, à l’inverse de la politique de cadeaux fiscaux menée depuis dix ans, cela demande un budget 2012 qui fasse immédiatement contribuer les plus aisés et les revenus du capital.

dimanche 14 août 2011

L’économie française en pleine rechute

L’autosatisfaction du gouvernement et du Président de la République n’aura pas résisté longtemps à la réalité de la situation économique : la France n’est pas sortit de la crise et la croissance a été nulle au deuxième trimestre.

L’investissement des entreprises a fortement ralentit (de +1,9% au premier trimestre à +0,7% au deuxième), la consommation des ménages subit le coup de l’aggravation du chômage et de la politique d’austérité sans précédent menée par le gouvernement et recule fortement (-0,7%). Les exportations stagnent (+0,0%). Seul le repli des importations (-0,9%) évite le retour à une croissance négative.

Ces résultats du deuxième trimestre ainsi que les estimations de la Banque de France pour les trimestres à venir rendent évident que la prévision de croissance de 2% pour 2011 ne sera pas atteinte. Celle pour 2012 devient encore plus irréaliste.

Le gouvernement ne peut nier sa responsabilité et avancer des explications partiales, elle est accablante : la politique d’austérité sans précédent et l’incohérence de la politique industrielle ont cassé la reprise sans réduire les déficits. Et que dire des actions menées au niveau européen et international ? Au-delà des discours de bonnes intentions, seules des demi-mesures ont été adoptées et l’Europe s’enfonce dans une crise sans précédent.

Il est plus que temps de réagir !

Nous devons:

  • Mettre fin à la politique d’austérité sans précédent engagée par le gouvernement, qui n’a eu pour seul effet que de casser la reprise et de dégrader les comptes publics, à l’inverse des effets recherchés.

Le Parti socialiste propose depuis plusieurs mois des mesures tant nationales qu’européennes. Pour retrouver le chemin de la croissance et créer à nouveau des emplois, seul moyen de rétablir les recettes publiques et donc lutter contre les déficits, nous devons :

  • Mener une politique industrielle cohérente et ambitieuse dont l’objectif n’est pas la réduction du coût du travail, qui ne fera que nous enfermer sur des secteurs à faible valeur ajoutée, mais de permettre la montée en gamme de notre production et la constitution de filières solides.
  • Lancer enfin une politique de l’emploi qui permettra aux millions de Français touchés par le chômage de retrouver le chemin du travail, ce qui commence par la création de 300.000 emplois d’avenir et une politique de répartition plus juste des revenus pour soutenir la consommation

  • Le gouvernement doit réviser ses prévisions de croissance pour 2012 et annoncer immédiatement les mesures prises pour réduire le déficit : annulation de l’allègement de l’ISF et ses 2 milliards d’euros de cadeaux aux plus aisés, suppressions des exonérations sur les heures supplémentaires et l’ensemble des cadeaux fiscaux de manière à, dès 2012, soutenir la croissance et lutter contre l’endettement et le déficit. Le Parti socialiste propose une réforme fiscale ambitieuse qui fasse contribuer les plus aisés et les revenus du capital au financement des investissements d'avenir et des solidarités et à la réduction de l'endettement.
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