jeudi 31 janvier 2013


Discours du président malien, Dioncounda Traoré, devant la tribune de l’Union Africaine à Addis Abeba


«… Et parce que la peur a changé de camp, voici que des voix crient à la croisade contre l’Islam. Voici qu’elles ramènent notre combat pour la liberté, la dignité et la paix à une guerre par procuration de l’Occident contre des musulmans sans défense. 

Qu’on nous dise pourquoi personne n’a entendu ces voix, au moment où le Mali, pays musulman à 95%, avait besoin de la compassion et de la solidarité de ses frères en Islam ? Qu’on nous dise où étaient les donneurs de leçon qui n’ont pas entendu les sanglots de la petite Aicha violée, comme beaucoup d’autres, sous la menace des armes ? 

Qu’on nous dise où étaient ces donneurs de leçons le jour où un couple victime d’une justice inique et expéditive était lapidé à mort soit disant pour adultère ? 

Où étaient donc ces voix lorsqu’à Aguel Hock des soldats de l’armée régulière malienne étaient égorgés par dizaines voici un an ? 

Qu’on nous dise, comme l’ont rappelé les oulémas de notre pays dans une belle unanimité, où étaient ces donneurs de leçons, quand par milliers, les Maliens étaient jetés sur les routes de l’exil et de la privation de la misère et de la désolation ? 

Où étaient– ils ceux qui crient aujourd’hui à l’holocauste quand les conquérants, de leur justice humiliante et mutilante, coupaient les bras de notre jeunesse, détruisaient les écrans de télé, écrasaient les écouteurs de téléphone et décrétaient que le football était haram ? 

Qu’on n’ajoute pas de grâce l’injure à la blessure ! 

Le Mali ne mérite pas un tel mépris car il a vécu le joug terroriste dans sa chair, dans son âme, dans le viol de sa conscience et de ses femmes. 

Le Mali ne mérite pas ce mépris, parce que comme toutes les sociétés de culture, c’est un pays de tolérance, d’humilité et de paix. Nous ne sommes pas en guerre contre l’Islam. Nous sommes en guerre contre le terrorisme, qui prospère de la vente d’otages innocents et des ristournes de la drogue. Nous sommes en guerre pour notre existence. Nous sommes en guerre contre l’obscurantisme. Nous sommes en guerre contre un projet d’arriération imposé à une terre qui est un creuset de civilisation. 

Au contraire, le plus grand tort à l’Islam, ce sont nos agresseurs qui l’ont causé, semant le doute dans l’esprit de ceux qui sont nés dans l’Islam, dont les pères sont nés dans l’Islam et qui, pendant des générations successives, ont été pétris aux valeurs, aux vraies valeurs de l’Islam. Car les caveaux de saints démolis à Tombouctou l’ont été au nom de l’Islam ! Car les coups de cravache donnés à Gao l’ont été au nom de l’Islam ! Car les couples lapidés à Kidal l’ont été au nom de l’Islam ! De quel Islam s’agit t-il ? 

En tout cas, pas celui du prophète Mohamed qui n’a jamais converti par la force, qui n’a jamais humilié son prochain, qui n’a jamais rendu veuve, orphelin ou handicapé au nom de la seule loi du plus fort. 

Non, l’alliance entre la mauvaise foi et les barres de cocaïne ne saurait être l’Islam, ne saurait être notre Islam. Notre Islam à nous continuera d’être le respect de l’être humain et de sa dignité, la protection du voisin, du faible et de l’orphelin, la promotion de la paix et de la concorde, jamais le plaisir de verser le sang. 

L’ethnicisation du faux jihad, les stratégies de constitution des réseaux dormants du terrorisme dans les villes, et il faut le déplorer, l’amalgame et le délit de faciès, peuvent donner lieu à des exactions et des règlements de compte. Le Gouvernement du Mali ne tolérera les exactions et les amalgames. Du reste, il a ordonné une enquête dont nous tirerons toutes les implications. 

La dignité du soldat et l’honneur de notre armée commandent qu’ils soient les premiers à suivre scrupuleusement les prescriptions de l’Etat de droit que nous avons pour ambition de bâtir. 

Et nous savons que chaque traitement extrajudiciaire des cas de collaboration présumée des populations locales avec les terroristes fait l’affaire de ces derniers. 

C’est pourquoi, le Gouvernement du Mali, prenant au sérieux ces risques et soucieux de ne pas compliquer davantage la résolution d’une crise qui menace les fondements de la nation, n’a de cesse de mettre et l’armée et les groupes diffus contre toute atteinte aux droits humains. 

Et comme le prévoit la Feuille de route adoptée par le Gouvernement le 25 janvier et présentée au Parlement, de vastes campagnes seront menées dans le sens de l’apaisement. 

L’armée sera systématiquement et continuellement formée au respect du droit humanitaire et des droits constitutionnel des citoyens parce que nous la voulons une armée républicaine. 

Bien entendu, nous restons déterminés à appliquer la loi à tout soldat malien contrevenant aux principes de la République. 

Nous en appelons naturellement à la prudence et au bon sens de tous. Car le contexte est favorable à la désinformation et au sensationnel. Les forces du mal n’ayant plus d’autre possibilité que d’opposer les opinions publiques aux forces de libération. 

Si malgré nous, le temps est à la guerre, nous préparons activement la paix. Notre main reste tendue à ceux qui réalisent qu’il est encore temps de faire amende honorable, malgré tout le tort qui a été porté à notre pays, à notre sous région et à notre région. Mais le dialogue inter-malien n’aura vocation ni à confesser ni à charger. 

Pour la stabilité de notre pays et la dignité de ses enfants, nous ne saurions donner de traitement préférentiel à aucune ethnie en particulier ni stigmatiser de groupes spécifiques. 

Qu’on nous fasse seulement confiance, car les Maliens sont les premiers à comprendre jusqu’où la réconciliation est impérative pour la survie de chacune de leurs communautés et de l’ensemble national, sans distinction d’ethnie. 

Du dialogue inter-malien dont les animateurs sont en train d’être repérés pour leur sagesse et leur lucidité, il est attendu tout simplement qu’il mène les Maliens, sans distinction d’ethnie, de sexe, d’âge et de religion vers le même but et la même foi. 

Cet important dispositif permettra de recueillir et de partager les enseignements de la grave crise que nous avons connue pour que nos cités soit mieux administrées, notre démocratie et notre capital social mieux consolidés. 

Ce pays reviendra parmi vous, jouant pleinement son rôle dans l’intégration africaine. Il était là en 1963 comme une jeune nation forte de ses promesses et de ses espérances. Il sera là avec vous en 2013 en tant que nation reconstituée pour fêter le 50è anniversaire de l’organisation continentale. 

C’est cela notre mission historique en tant que Président et Gouvernement de Transition. Et pour la mener à bien, nous avons encore besoin de votre solidarité, de vos conseils et de votre accompagnement. Mais le Sahel a prouvé sa grande vulnérabilité par sa pauvreté qui fait d’elle la proie facile du crime organisé. 

Nous ne couperons définitivement la tête des barons de la drogue, des terroristes doctrinaires autoproclamés de l’Islam qu’en concédant un investissement sans précédent pour le développement de cette zone grise aujourd’hui mais avec tout le potentiel pour être demain un havre de paix et de prospérité.

A cet égard, tous les pays du Sahel, ceux qui connaissent aujourd’hui les tourments comme ceux qui en sont épargnés, sont logés à la même enseigne.Car jamais les vases n’ont autant communiqué que dans cette partie du monde. 

La paix dans le monde est tributaire de la paix dans le Sahel qui crie son besoin de Plan Marshall pour que le binôme Paix et Développement produise les fruits attendus et protège le reste du monde des graves menaces que cette zone peut entraîner pour tous. 

Ce cri n’est pas le premier. Puisse t-il être le dernier et être entendu ! »

lundi 28 janvier 2013


Conférence-débat

« Ethique, conflits d’intérêts : comment gérer une mairie de façon exemplaire ? »

 avec Jean-Luc Trotignon, Délégué National de l’association de lutte anticorruption  ANTICOR
et 
Eric De Montgolfier, Procureur Général près la Cour d’Appel de Bourges.

Vendredi 1er février 2013
à 18h

Salle Salicis - Rue Lavoisier
Montluçon
ENTREE LIBRE

dimanche 27 janvier 2013

Centre Hospitalier de Montluçon

 

A quelques jours de la publication du rapport de l’IGAS, alors que notre Hôpital est structurellement en difficulté après avoir subi la dérive financière des politiques de santé, nous rappelons nos préconisations.

Des convergences d'action avec la Clinique sont inévitables, ne serait-ce que pour faire face à la pénurie de praticiens, mais le respect des conditions suivantes est nécessaire pour une pleine réussite de cette redynamisation de l'offre de soins:

1.      Une "recapitalisation" du Centre Hospitalier par l'Etat. Elle aurait dû être effectuée depuis longtemps alors que les Gouvernements de Droite ont poussé l’Hôpital à contracter des emprunts considérables.

2.     Un partenariat qui profite aux deux établissements, en cessant de spolier systématiquement l'établissement public des activités considérées comme « rentables » ou « de pointe ».

3.      L'accès aux soins de tous les patients doit être garanti sans dépassements d'honoraires.

4.      Les effectifs nécessaires doivent être maintenus, pour permettre aux médecins et aux  personnels hospitaliers de poursuivre leur travail avec l'efficacité que toute la population leur reconnaît.


Frédéric KOTT

samedi 26 janvier 2013

Le salaire des enseignants français à la loupe


Cette semaine, l’article sur le salaire des enseignants a été écrit avec Estelle HERBAUT, une de nos spécialistes à l’OCDE sur ce sujet plus que sensible dans le débat public. D’un point de vue méthodologique, nous comparerons ici le salaire annuel brut des enseignants de l’enseignement public tel que défini par les barèmes officiels (salaire statutaire). Ces données n’incluent donc pas les primes et autres allocations dont ne bénéficient pas tous les enseignants. Enfin, les salaires sont convertis en dollars US (USD) sur la base des taux de parité de pouvoir d’achat (PPA) qui égalisent les pouvoirs d’achat des différentes monnaies.
Diverses caractéristiques du système de rémunération influencent l’attractivité du métier d’enseignant. Parmi elles, les plus importantes sont le niveau général de rémunération (mesuré par les salaires d’entrée dans la profession et par les perspectives d’évolution au cours de la carrière), les différences de rémunération entre les enseignants, le niveau de leur salaire en comparaison avec d’autres professions et l’évolution des salaires dans le temps.
Comment se situe la France sur ces 4 aspects au regard des comparaisons internationales?
  • Niveau général de rémunération : salaire d’entrée dans la profession et perspectives d’évolution au cours de la carrière
La France a un niveau de salaire nettement inferieur à la moyenne des pays de l’OCDE en début et milieu de carrière…
Le niveau de salaire des enseignants en début de carrière par rapport à d’autres professions et sa progression probable jouent un rôle prépondérant dans la décision d’un diplômé de devenir enseignant.
En France, les enseignants débutants et après 15 ans d’exercice sont bien moins rémunérés par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. Ceci est vrai pour tous les niveaux d’enseignement : au niveau du primaire, les salaires sont inférieurs de 15 % environ à la moyenne de l’OCDE et dans le secondaire, l’écart est d’environ 10 %. Il faut toutefois souligner que la réforme des salaires des enseignants en 2011 (non incluse dans cette statistique) a entraîné une légère réduction de cet écart pour le salaire des enseignants débutants.
Au sein de l’OCDE et même entre pays voisins, les salaires des enseignants présentent ainsi des écarts significatifs mettant en évidence des choix politiques divergents qui peuvent avoir un impact sur l’attractivité du métier. Par exemple, les enseignants du primaire avec 15 ans d’exercice reçoivent en Espagne 10 000 USD de plus qu’en France ou en Italie (et 5 000 USD de plus qu’au Portugal). Le même écart s’observe entre le Canada, où le salaire de base est de 54 978 USD, et les États-Unis où il s’établit à 45 226 USD. Enfin, le salaire statutaire des enseignants allemands est supérieur de plus de 10 000 USD à celui des enseignants belges, et de plus de 20 000 USD à celui des enseignants français (voir le graphique 1).

 … mais l’écart avec les autres pays de l’OCDE s’atténue au fur et à mesure que la carrière avance.
Autre différence, le salaire évolue à des rythmes radicalement différents au sein des pays de l’OCDE, mettant en évidence la diversité des choix politiques pour attirer et retenir les enseignants dans ce métier. Ainsi, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne mettent particulièrement l’accent sur les enseignants débutants en offrant des salaires élevés dès l’entrée dans la profession mais une progression moindre au cours de la carrière. À l’inverse, en Corée, au Japon et au Mexique, les enseignants en fin de carrière gagnent au moins deux fois plus que les enseignants débutants.
La France est plutôt dans la seconde catégorie puisque l’évolution du salaire pendant la carrière compte parmi les plus importantes. À niveau de qualification égal, les enseignants à l’échelon maximum gagnaient, en 2010, près de 2 fois plus que les enseignants débutants (contre 1.6 fois en moyenne dans les pays de l’OCDE). La France a donc choisi de mieux rémunérer ses enseignants en fin de carrière. Cependant, 34 années d’ancienneté sont nécessaires pour atteindre l’échelon maximum en France, contre seulement 24 années en moyenne dans les pays de l’OCDE.
  • Différence de rémunération entre enseignants
Les écarts de salaire observés en France entre enseignants du primaire et du secondaire sont dans la moyenne de l’OCDE…
Dans la plupart des pays de l’OCDE, le salaire augmente avec le niveau d’enseignement. Ainsi, en France, les enseignants du lycée avec 15 ans d’exercice gagnent 9 % de plus que ceux du primaire (contre 8 % en moyenne dans les pays de l’OCDE). À titre indicatif, en Belgique et en Pologne, les enseignants du deuxième cycle du secondaire (équivalent du lycée) gagnent environ 30 % de plus que les enseignants du primaire. Seuls l’Australie, la Grèce, l’Irlande, le Portugal, le Royaume-Uni et la Slovénie se distinguent en rémunérant les enseignants de la même façon quel que soit le niveau auquel ils enseignent.
… mais le temps de présence devant les élèves est bien plus élevé pour les enseignants du primaire par rapport à ceux du secondaire.
Si les écarts de salaire de sont pas extrêmement marqués en France, ils sont cependant plus conséquents quand on analyse le temps de présence devant les élèves des enseignants du primaire et du secondaire. En France (ainsi qu’en Grèce, en Israël et en République tchèque), les enseignants donnent au moins 30 % d’heures de cours de plus par an (devant les élèves) dans l’enseignement primaire que dans le premier cycle de l’enseignement secondaire (équivalent du collège). Cela conduit à une différence de rémunération par heure de cours entre ces deux niveaux d’enseignement particulièrement marquée : c’est d’ailleurs en France qu’elle est la plus élevée de l’OCDE puisqu’une heure de cours au collège est rémunérée 50 % de plus qu’une heure de cours dans le primaire.
Plus encore, entre enseignants du secondaire, la rémunération varie significativement en France suivant le niveau de qualification.
L’écart de salaire en fonction du niveau de qualification est aussi particulièrement marqué en France : en fin de carrière, un professeur agrégé gagne 24 % de plus qu’un professeur certifié enseignant au lycée, alors qu’il enseigne moins d’heures devant les élèves qu’un professeur certifié. Seuls le Mexique et la Slovénie (dans le premier cycle du secondaire) présentent un écart plus important.
  • Niveau de salaire des enseignants en comparaison avec d’autres professions
Les enseignants français gagnent beaucoup moins que les actifs occupés diplômés de l’enseignement supérieur.
Qu’en est-il de l’attractivité de la rémunération des enseignants, au regard de la situation sur le marché du travail de chaque pays ? Pour se faire une idée, il est possible de comparer le salaire des enseignants à ceux des actifs occupés diplômés de l’enseignement supérieur. Les enseignants du primaire en France gagnent l’équivalent de 73 %  du salaire des diplômés de l’enseignement supérieur, soit moins que la moyenne de 82 % au sein de l’OCDE, ce qui peut les dissuader de s’orienter vers ce métier si des compensations autres que le salaire ne sont pas proposées.
À titre indicatif, ce salaire relatif est particulièrement bas, par exemple, en Autriche, en Islande et en Italie (moins de 60 %), alors qu’au Canada, en Corée, en Espagne, au Luxembourg et au Portugal, les enseignants du primaire gagnent autant, voire davantage, que les actifs occupés diplômés de l’enseignement supérieur.
  • Évolution du salaire des enseignants sur les 10 dernières années
Compte tenu de la hausse des prix, les salaires statutaires en prix constants ont diminué depuis une dizaine d’année en France.
C’est bien la statistique la plus alarmante pour la  France : le salaire des enseignants avec 15 ans d’exercice a régressé en France entre 2000 et 2010, alors que dans le même temps, il a augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE. Les mesures mises en place en 2011 pour augmenter les enseignants débutants n’inverseront pas cette tendance qui est calculée pour les enseignants ayant 15 ans d’exercice. On peut imaginer que ce résultat explique en partie la désaffection observée ces dernières années dans les concours d’entrée dans la profession.

Entre 2000 et 2010, les salaires de base des enseignants français en milieu de carrière ont ainsi diminué d’environ 8 % en prix constants (voir le graphique 2). À l’inverse, sur la même période, les salaires ont augmenté dans la quasi-totalité des autres pays de l’OCDE : pas loin de 20 % d’augmentation en moyenne car de nombreux pays ont décidé d’investir massivement dans le salaire des enseignants pour retenir les meilleurs d’entre eux dans la profession. En dehors de la France, cette tendance à la baisse n’est observée qu’au Japon et en Suisse, deux pays qui offrent cependant toujours des salaires parmi les plus élevés de l’OCDE (ce qui n’est pas le cas de la France).
  • Au-delà des salaires, que faire pour attirer et retenir les enseignants ? 
La désaffection à l’égard du métier d’enseignant est un problème qui touche aujourd’hui un grand nombre de pays de l’OCDE dont la France. Le salaire peut incontestablement jouer un rôle de levier pour attirer les étudiants vers ce métier, encore plus en France où le salaire d’entrée dans la profession peut être décourageant. Cependant, l’augmentation significative des salaires ne suffira pas à régler, à elle seule, toutes les difficultés inhérentes au système français si la formation initiale des enseignants et leur affectation dans les établissements difficiles ne sont pas intégrées dans la réflexion (voir article : http://educationdechiffree.blog.lemonde.fr/2012/12/03/peut-on-exporter-en-france-le-modele-de-formation-des-enseignants-finlandais/).
De nombreuses politiques ont été mises en place ces dernières années dans les pays de l’OCDE pour rendre plus attractif le métier d’enseignant par d’autres biais que l’augmentation des salaires. Parmi ces politiques, citons 3 exemples.
Tout d’abord, le Royaume-Uni qui, pour pallier la désaffection, a mis en place en 2000 un système de bourses destinées à subventionner les études de l’ensemble des futurs enseignants. Ce même pays a également créé une prime de 4 000 GBP (« Golden Hello ») pour l’entrée dans la carrière de tous les jeunes enseignants.
Autre évolution, la Finlande, la Grèce, l’Islande ou encore le Portugal récompensent l’ancienneté dans la carrière par une réduction du volume horaire d’enseignement. Dans ces pays, on remplace les heures d’enseignement par d’autres tâches comme, par exemple, du tutorat pour les jeunes enseignants.
Enfin, et ceci serait sûrement la mesure la moins importable en France au vu du système actuel, de nombreux pays comme les États-Unis, la Suède ou même Singapour (pour quitter l’OCDE) ont des systèmes de rémunération très décentralisés et orientés par des récompenses au mérite. Ainsi, en Suède, le gouvernement fixe le salaire minimum que chaque enseignant devra recevoir et les enseignants négocient directement leur salaire avec le chef d’établissement sur la base de critères d’évaluation prédéfinis.
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