mercredi 25 janvier 2012

La régulation bancaire et financière doit être à l’ordre du jour du prochain sommet européen

L’Europe ne pourra pas sortir durablement de la crise sans des mesures fortes de régulation bancaire et financière. Car, pour mettre fin à la crise, il faut commencer par s’attaquer à ses causes : la finance qui domine tout, avec une rentabilité destructrice exigée des entreprises, avec des produits financiers opaques qui menacent l’économie réelle, avec la voracité des fonds de pension, avec l’évasion fiscale et les paradis fiscaux.
C’est pour cela que François Hollande a désigné la dérive de la finance comme l’une des causes principales de la crise actuelle et sa remise au service de l’économie et du progrès comme un enjeu fondamental des mois à venir. Le Parti socialiste demande aux Européens d’agir enfin. Le sommet européen du 30 janvier prochain doit se saisir du sujet. Un traité imposant des règles d’austérité à toute la zone euro ne permettra pas à l’Europe de sortir de la crise et de retrouver le chemin de la croissance.
En seize sommets, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont été incapables de proposer de véritables solutions de sortie de crise.
Ils ont enfermé l’Europe dans le piège de l’austérité budgétaire.
Des aides sans contreparties ont été apportées aux banques.
Les spéculateurs continuent de mettre en cause la souveraineté économique et monétaire de l’Europe.
Quant aux agences de notation, alors qu’elles n’avaient pas vu arriver la crise des subprimes, elles décident aujourd’hui de la crédibilité des dettes souveraines et des politiques des Etats, justifiant des plans d’austérité qui ne font qu’amplifier la crise économique, le chômage, et contribuent ainsi au recul des recettes publiques, donc à l’aggravation des déficits.
Une telle situation n’est plus acceptable. Si des mesures d’ampleur ne sont pas prises pour y mettre un terme, l’Europe continuera de s’enfoncer dans la récession économique, le chômage de masse et la dégradation des comptes publics.
Face à un tel constat, l’introduction de mesures fortes de régulation bancaire et financière est indispensable. C’est ce que propose François Hollande avec la création d’une agence publique de notation, le renforcement du fonds européen de stabilité financière et du Mécanisme européen de stabilité pour qu’ils aient réellement les moyens d’intervenir sur les marchés en étant adossés à la Banque centrale européenne, la création d’euro-obligations afin de mutualiser une partie des dettes souveraines et de financer les grands projets européens, la séparation des activités de crédit des banques de leurs opérations spéculatives, l’interdiction des produits financiers toxiques, c’est-à-dire sans lien avec les nécessités de l’économie réelle, la suppression des stocks-options et l’encadrement des bonus, l’adoption d’une taxe efficace sur toutes les transactions financières, l’interdiction des activités dans les paradis fiscaux.

Communiqué du Bureau National

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