dimanche 13 juin 2010

Sarkozy voit la France à travers Neuilly et l'UMP

Vous étiez ministre du budget au moment du passage de la retraite à 60 ans, considériez-vous que cela creuserait le déficit ?

Laurent Fabius : Ce que je sais, c'est qu'au moment où nous avons décidé le passage du droit à la retraite de 65 à 60 ans, l'âge moyen de décès des ouvriers et des catégories populaires était inférieur à 65 ans. Concrètement, cela signifie que de nombreux salariés, en particulier dans les couches les plus modestes aux travaux les plus durs, étaient décédés avant de pouvoir bénéficier d'une retraite.

C'était une injustice énorme. Et c'est l'honneur de la gauche d'y avoir mis fin.

Ce que je sais aussi, c'est que le système des retraites, lorsque nous l'avons géré, était équilibré. Ce que je sais enfin, c'est que, comme le soulignent tous les syndicats, si on recule ce droit de partir à 60 ans, ce sera au détriment de millions de personnes modestes.

Notre système de retraite ne paie-t-il pas e fait que les 60 ans aient été appliqués sans discernement ?

Laurent Fabius :Les reculs me paraissent particulièrement graves en ce qui concerne le droit au départ à 60 ans, car cela va pénaliser des millions de personnes modestes. Autre recul : le passage de 65 à 67 ou 68 ans pour le départ effectif en retraite sans décote. On en parle moins, mais si cette mesure, comme on le dit, est décidée, elle signifiera pour des centaines de milliers de personnes, en particulier des femmes qui n'ont pas de carrière complète, une pénalisation très grave.

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