Le « bilan d'exécution budgétaire 2009 » de Pôle emploi, examiné par son conseil d'administration mardi 15 juin 2010, fait apparaître un résultat financier 2009 en déficit de 118,2 millions d'euros. La majorité des membres du conseil a émis un avis négatif sur ce bilan : l'État a versé en 2009 à Pôle emploi 187 millions d'euros de moins que prévu dans la convention tripartite signée avec l'Unédic et Pôle emploi. Les « prestations sous-traitées » représentent près d'un tiers des dépenses d'intervention, soit 272,7 millions d'euros.
Un an après la fusion des services du placement et de l'indemnisation des chômeurs, l'intégration à marche forcée de l'ANPE et de l'UNEDIC au sein de Pôle Emploi se déroule toujours dans des conditions désastreuses. Agents surmenés, sous-traitance de l’accompagnement des chômeurs à des opérateurs privés inexpérimentés, temps réduit pour chaque demandeur d’emploi, radiation pour des broutilles et aujourd’hui désengagement financier de l’Etat : le gouvernement se veut méthodique dans son objectif de démantèlement du service public de l’emploi.
Le Royaume-Uni, le Danemark et les Pays-Bas consacrent 3 fois plus d'argent par chômeur que la France pour accompagner le retour à l'emploi. Investir dans le service public de l'emploi contribue à doper le marché du travail, diminuer le chômage, stimuler la consommation et donc à favoriser la relance économique. Au cours de l’année 2009, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (catégories A, B, C) a véritablement explosé (+ 18,2 %, soit 587.800 demandeurs d’emploi). C’est l’année choisie par le gouvernement pour faire des économies sur l’accompagnement des chômeurs.
Le Parti socialiste condamne fermement ce désengagement manifeste de l’Etat. Le plan d’austérité imaginé par le gouvernement se met petit à petit en place : les retraites seront uniquement financées par les salariés, les chômeurs seront abandonnés.
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