mercredi 9 février 2011

L'éditorial de Laurent Joffrin

Confrérie

Le syndrome du jet privé a encore frappé. Après MAM, François Fillon est épinglé pour avoir bénéficié - cette fois directement - de la complaisance intéressée d’un dictateur aux méthodes brutales et à la fortune louche. Cette manie qu’ont certains puissants de se faire inviter partout sans se soucier de la qualité morale de ceux qui les invitent, ni des conséquences symboliques de ces facilités ambiguës, finit par éclater au grand jour. A vrai dire, ils ne sont pas les seuls : le jeu croisé des services rendus anodins mais dispendieux concerne toutes sortes de professions, à commencer par les journalistes. Pour cette raison, le Premier ministre et sa ministre des Affaires étrangères doivent se dire qu’on les attaque pour des broutilles, qu’il y a là une opération, qu’on pourrait dénoncer ces pratiques dans tous les milieux, y compris dans les rangs de l’opposition. Défense légitime, mais défense faible. Ce voyage «no cost» traduit un phénomène plus sérieux. Les connivences qu’on a observées à Paris dans l’affaire Bettencourt, se retrouvent à l’échelle internationale. Les gouvernants se fréquentent et s’entraident dans les petites et les grandes choses, comme les membres d’une confrérie suprême qui finit par mépriser les critères éthiques du commun des mortels et se soucie comme d’une guigne de l’ennuyeuse question des droits de l’homme. Et quand les pourvoyeurs de ces passe-droits sont des présidents voleurs et des tortionnaires galonnés, on comprend que l’opinion s’émeuve.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Plus économique et plus rapide que Air sarko one avec MAM Airlines, passez le mur du Fillon. MAM Airlines first class toutes destinations dans les pays du Maghreb.

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