Le gouvernement a une obsession : faire comprendre aux français qu’ils coûtent trop cher et qu’ils ne travaillent pas assez. Pour cela tous les moyens sont bons, notamment l’utilisation de chiffres qui ne traduisent absolument pas la réalité. Et pour cause, pour connaître le coût du travail en France dans le cadre de l’évaluation de notre compétitivité par rapport à celle des Allemands, Eric Besson a chargé le « Centre d'observation économique et de recherche pour l'expansion de l'économie et le développement des entreprises », cabinet de conseil proche du patronat et peu enclin à contredire le discours du Medef, de lui remettre un rapport sur la question.
Le rapport remis au gouvernement utilise des analyses de l’Insee qui faisaient apparaître un coût du travail Français nettement plus élevé que celui des Allemands (jusqu’à 4 euros d’écart dans l’industrie) envoyées à Eurostat fin 2010. Alors que dès le 21 janvier 2011 une erreur majeure de calcul avait été décelée et qu’Eurostat ne prenait plus en compte ces données concernant la France, ce que l’institut de la statistique avait elle même convenu, ce rapport a malgré tout été publié. Alors qu’il était pertinemment conscient que l’erreur de calcul faussait radicalement le rapport de compétitivité entre la France et l’Allemagne (la nouvelle méthode de calcul devant témoigner d'un niveau relativement proche entre les deux pays), le gouvernement a préféré donner une large couverture médiatique à ce rapport en expliquant sans vergogne que les Français n’étaient pas assez compétitifs.
Avec une telle sous-estimation retenue dans un rapport diffusé massivement par le gouvernement et repris largement dans la presse, à un moment où le gouvernement connaissait le caractère caduque des chiffres qu’il utilisait, le Parti socialiste ne peut que dénoncer ce qui s’apparente à une regrettable tentative de manipulation de l'opinion publique.
Le Parti socialiste appelle le gouvernement à se féliciter de la bonne productivité horaire des salariés français au lieu de sans cesse nier cette réalité dans le seul but de pouvoir appliquer son programme d’austérité salariale et de baisse des cotisations patronales.
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