mercredi 16 février 2011

La France dernière de l'OCDE pour l'encadrement des élèves

Le Monde.fr

Des enseignants manifestent dans les rues de Marseille contre les réformes que prône le gouvement pour l'éducation et la suppression de 16 000 postes.

Des enseignants manifestent dans les rues de Marseille contre les réformes que prône le gouvement pour l'éducation et la suppression de 16 000 postes.AFP/BORIS HORVAT

Après la justice, c'est au tour de l'éducation nationale de marquer un recul dans les classements internationaux. Selon une note du Centre d'analyse stratégique (CAS), organisme rattaché à Matignon, notre pays est celui qui possède le plus faible nombre de professeurs par élève parmi les 34 membres de l'OCDE.

Avec 6,1 enseignants pour 100 élèves ou étudiants, la France est bonne dernière, loin derrière la Suède, connue pour son fort taux de fonctionnaires, mais aussi très en dessous de la Grèce ou du Portugal, où le taux d'encadrement monte à 9 professeurs pour 100 élèves ou étudiants. Plus précisément, si la France est dans la moyenne pour le collège et le lycée, avec un taux de 7,1 enseignant pour 100 élèves, elle dégringole pour le primaire et l'enseignement supérieur, où on ne compte que 5 enseignants pour 100 étudiants ou élèves.

CESSER LE NON-REMPLACEMENT SYSTÉMATIQUE D'UN FONCTIONNAIRE SUR DEUX

"Entre 2003 et 2008, l'éducation nationale et la recherche contribuent pour les deux tiers aux départs à la retraite des fonctionnaires des ministères civils. Le taux de remplacement des personnels titulaires de l'éducation nationale et de la recherche est passé de 110 % en 2003 à 63 % en 2008 (de 122 % à 71 % pour les personnels enseignants de ces ministères)", peut-on lire dans la note.

Entre 2007 et 2010, 50 000 postes d'enseignant ont été supprimés dans le primaire et le secondaire. Les effectifs doivent être réduits d'autant d'ici à 2013. Mais le rapport du CAS préconise de cesser la systématisation du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux :"Partant d'un taux d'encadrement plutôt faible dans le primaire et le supérieur par rapport aux autres pays de l'OCDE, l'ajustement à la baisse des effectifs doit nécessairement être différencié par niveau d'éducation", explique le rapport, qui note également que le salaire des enseignants français est "faible en comparaison internationale".

QUALITATIF ET QUANTITATIF

Lors de ses vœux aux personnels de l'éducation, le 19 janvier, Nicolas Sarkozy a continué de défendre les suppressions de postes, expliquant : "Dans la société française nous devons réfléchir autrement qu'en quantité, mais en qualité". Selon le chef de l'Etat, "il y a 600 000 enfants de moins et il y a 45 000 enseignants de plus" qu'au début des années 1990. "La réponse ne peut pas être celle uniquement du nombre des effectifs, la réponse c'est celle de la qualité de formation et de la qualité de rémunération".

Des chiffres relativisés par le même Nicolas Sarkozy lors de son émission sur TF1, le 11 février : "Depuis 20 ans, il y a 500 000 élèves en moins et 34 000 enseignants en plus", avait alors expliqué le chef de l'Etat. Qui n'avait pas souhaité répondre sur ce sujet, se contentant d'expliquer qu'il était temps "d'arrêter de se focaliser sur le quantitatif et de se mettre sur le qualitatif". Environ 16 000 postes ne seront pas renouvelés à la rentrée 2012 dans l'éducation.

Le Monde.fr

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