Le Figaro
Régionales : les difficiles débuts en politique de Chamakh et Montagné
On ne s'improvise pas homme politique. Ces dernières semaines, à l'approche des régionales, plusieurs exemples l'ont une nouvelle fois montré. Celui de Marouane Chamakh d'abord. Début février, on apprend que l'attaquant bordelais rejoint la liste du MoDem en Aquitaine, menée par le député Jean Lassalle. Une nouvelle qui tombe au moment même où L'Equipe annonce le départ de l'international franco-marocain pour le club londonien d'Arsenal dans quelques semaines. Peu importe, répond-on dans le camp Lassalle, puisque le sportif figure en 13e position, une place non-éligible.
A 26 ans, Marouane Chamakh, donc, s'essaie à la politique. Ce qui l'a convaincu, affirme-t-il, c'est "l'authenticité" de Jean Lassalle. Un homme qu'il dit avoir rencontré presque par hasard, quelques jours seulement avant l'annonce de son ralliement à la liste MoDem. "On a beaucoup de points communs. Lui c'est le montagnard, moi c'est le campagnard du Lot-et-Garonne", ajoute-t-il début février. Mais en conférence de presse, les limites de la peopolisation resurgissent rapidement.
Après avoir vaguement expliqué les raisons de son engagement, Chamakh esquive les questions sur ses projets. "Pour ce qui est politique, je laisse la parole à Jean", répond-il aux journalistes. La scène amuse, ou dépite, c'est selon. Voilà un candidat aux régionales qui ne veut pas parler de politique. "Ce n’est pas une candidature bling-bling, il y a un cœur qui bat dans la poitrine de ce jeune homme !", défend malgré tout Jean Lassalle, pas mécontent d'avoir su enrôler l'une des vedettes du club phare de la région.
De l'image à la réalité
Autre exemple, celui de Gilbert Montagné. Il y a trois ans, il figurait parmi les nombreux soutiens people de Nicolas Sarkozy, au côté de Mireille Mathieu, Enrico Macias, Faudel, Doc Gyneco, Christian Clavier et d'autres. Aujourd'hui, le voilà candidat aux régionales en Auvergne, en septième position sur la liste UMP dans l'Allier. Samedi dernier, il était en campagne avec la tête de liste régionale, le secrétaire d'Etat Alain Marleix, à la Foire agricole de Saint-Pourçain-sur-Sioule, un modeste village viticole situé aux portes du Massif Central.
Aux bras de Marleix et de Dugléry (la tête de liste départementale), Montagné arpentait les allées de la halle au bétail, les pieds dans la paille, caressant ici ou là quelques vaches, félicitant ailleurs l'onctuosité d'un fromage local qu'on lui avait donné à goûter, la succulence d'une rondelle de saucisson dégustée ou l'arôme d'un verre de Saint-Pourçain, AOC depuis l'an dernier. Un Jacques Chirac au Salon de l'Agriculture n'aurait pas fait mieux. Pourtant, à certaines personnes qui observaient d'un peu plus loin l'attroupement, Gilbert Montagné ne semblait pas tout à fait dans son élément. "C'est plus pour se donner une image que la réalité du personnage", me disait un agriculteur face à la caméra.
Durant l'interview vidéo, Gilbert Montagné me semblait répéter des phrases toutes faites et, pour être tout à fait franc, plutôt creuses. "Déshandicaper l'Allier", "remédier au handicap majeur qui est le manque de croyance des fois au possible, au mieux-être" (sic), "redonner de la lumière à cette région"... Des phrases qu'il avait déjà sorties quasiment mot pour mot lors d'une visite sur le marché de Moulins quelques jours plus tôt, couvert par l'AFP. Pas sûr que ce genre de propos - que ce soit ceux de Montagné ou ceux de Chamakh -, attire beaucoup d'électeurs, et réconcilie les citoyens avec la politique. "Les électeurs veulent des propositions et des idées neuves, pas du bling-bling présidentiel...", résumait samedi à Saint-Pourçain un proche de Jean Mallot, la tête de liste socialiste dans le département.
1 commentaire:
D'après le Canard Enchaîné de mercredi 3 mars, Doc Gyneco, de son vrai nom Bruno Beausir pointe au Pôle Emploi d'Auteuil, (ce n'est pas à la Porte de La Chapelle) et touche 83,31 euros par jour, soit multiplié par 30 jours, près de 2500 euros par mois. Les chômeurs montluçonnais en ont-ils autant ?
On peut remarquer que le producteur du dernier disque du "Doc" est le frère du "Prince Jean", Pierre Sarkozy de Nagy-Bocsa.
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