« Cela viendra compenser les 20 milliards d'euros de hausses des dépenses publiques que François Hollande a annoncé dès le début de son quinquennat, et notamment les 60 000 postes dans l'éducation nationale qui coûteront en année pleine 7,5 milliards d'euros».
Jean-François Copé, le 19 septembre
sur LCP, à propos des économies réalisées notamment grâce aux abandons de
certains projets culturels)
Jean-François
Copé est plein de ressources. Alors qu'il affirmait, mercredi sur LCP, que le
gouvernement ne misait pour redresser les comptes publiques que sur 20 milliards
d'euros d'impôts nouveaux, il se voit retorquer que François Hollande a tout de
même annoncé 10 milliards d'euros d'économies. «Donnez moi un seul
exemple», demande Copé... à qui la journaliste Françoise Fressoz répond en
donnant l'exemple des projets culturels non financés dont Aurélie Filippetti a
annoncé l'abandon. Pas de quoi déstabiliser Copé qui affirme :
«Cela viendra compenser les 20 milliards d'euros de hausses des dépenses
publiques que François Hollande a annoncé dès le début de son quinquennat, et
notamment les 60 000 postes dans l'éducation nationale qui couteront en année
pleine 7,5 milliards d'euros. Vous connaissez bien les questions économiques, il
y a là un tour de passe-passe».
Et
en tour de passe-passe, Copé s'y connait. Qui réalise un joli combo de trois
intox en une phrase...
La première intox concerne (comme l'ont relevé nos confrères
des Décodeurs) le coût des 60.000 postes crées dans l'éducation nationale.
Pendant toute la durée de la campagne, la droite et la gauche ont soigné leur
présentation de la mesure pour en atténuer le coût (la gauche) ou au contraire gonfler exagérément la facture (la
droite). La mesure prévoit la création chaque année pendant de cinq ans de
12.000 postes, pour un coût supplémentaire chaque année de 500 millions. Sur la
totalité du quinquennat, le coût est donc de quelque 7,5 milliards d'euros (500
millions d' euros la première année, 1 Md la deuxième, 1,5Md la troisième,
etc...). Il est possible, en prenant la dernière année (quand tous les postes
auront été crées), d'évoquer un coût en année pleine de 2,5 milliards d'euros...
Mais il est farfelu, comme Copé le dit de parler de 7,5 milliards en année
pleine.
La deuxième intox consiste, non seulement à gonfler
le coût des 60 000 postes, mais à faire croire qu'il s'agit d'une dépense
supplémentaire. C'est inexact. François Hollande a été très clair sur le fait
que les postes dans l'éducation nationale (ainsi que les 5000 postes crées dans
la police et la justice) seront compensés par autant de suppressions dans les
autres ministères "non prioritaires". En clair, le nombre de fonctionnaires
d'Etat restera stable sur la quinquennat.
Enfin, la dernière intox concerne les 20 milliards
de dépenses nouvelles non financées que François Hollande aurait décrétées dès
son arrivée, et qu'il convient aujourd'hui de compenser, selon Copé. La droite
agite compulsivement ce chiffre depuis l'élection de Hollande... en ayant le
plus grand mal à en donner le détail de manière convaincante. On trouve ainsi
dans cette liste l'allocation rentrée scolaire (mais la droite oublie de
préciser qu'elle doit être financée via la réforme du quotient familial), la
hausse du SMIC (mais la droite impute aussi à Hollande la partie mécanique, et
donc inévitable, de la hausse du salaire minimum), ou le retour partiel à a
retraite à 60 ans... laquelle est également financée par une hausse des
cotisations. Nous avions expliqué ici en quoi ce chiffre était contestable.
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