samedi 22 septembre 2012


Le super-combo de Copé

« Cela viendra compenser les 20 milliards d'euros de hausses des dépenses publiques que François Hollande a annoncé dès le début de son quinquennat, et notamment les 60 000 postes dans l'éducation nationale qui coûteront en année pleine 7,5 milliards d'euros».
Jean-François Copé, le 19 septembre sur LCP, à propos des économies réalisées notamment grâce aux abandons de certains projets culturels)
Cope Intox
Jean-François Copé est plein de ressources. Alors qu'il affirmait, mercredi sur LCP, que le gouvernement ne misait pour redresser les comptes publiques que sur 20 milliards d'euros d'impôts nouveaux, il se voit retorquer que François Hollande a tout de même annoncé 10 milliards d'euros d'économies. «Donnez moi un seul exemple», demande Copé... à qui la journaliste Françoise Fressoz répond en donnant l'exemple des projets culturels non financés dont Aurélie Filippetti a annoncé l'abandon. Pas de quoi déstabiliser Copé qui affirme : «Cela viendra compenser les 20 milliards d'euros de hausses des dépenses publiques que François Hollande a annoncé dès le début de son quinquennat, et notamment les 60 000 postes dans l'éducation nationale qui couteront en année pleine 7,5 milliards d'euros. Vous connaissez bien les questions économiques, il y a là un tour de passe-passe».


Desintox
Et en tour de passe-passe, Copé s'y connait. Qui réalise un joli combo de trois intox en une phrase...

La première intox concerne (comme l'ont relevé nos confrères des Décodeurs) le coût des 60.000 postes crées dans l'éducation nationale. Pendant toute la durée de la campagne, la droite et la gauche ont soigné leur présentation de la mesure pour en atténuer le coût (la gauche) ou au contraire gonfler exagérément la facture (la droite). La mesure prévoit la création chaque année pendant de cinq ans de 12.000 postes, pour un coût supplémentaire chaque année de 500 millions. Sur la totalité du quinquennat, le coût est donc de quelque 7,5 milliards d'euros (500 millions d' euros la première année, 1 Md la deuxième, 1,5Md la troisième, etc...). Il est possible, en prenant la dernière année (quand tous les postes auront été crées), d'évoquer un coût en année pleine de 2,5 milliards d'euros... Mais il est farfelu, comme Copé le dit de parler de 7,5 milliards en année pleine.
La deuxième intox consiste, non seulement à gonfler le coût des 60 000 postes, mais à faire croire qu'il s'agit d'une dépense supplémentaire. C'est inexact. François Hollande a été très clair sur le fait que les postes dans l'éducation nationale (ainsi que les 5000 postes crées dans la police et la justice) seront compensés par autant de suppressions dans les autres ministères "non prioritaires". En clair, le nombre de fonctionnaires d'Etat restera stable sur la quinquennat.
Enfin, la dernière intox concerne les 20 milliards de dépenses nouvelles non financées que François Hollande aurait décrétées dès son arrivée, et qu'il convient aujourd'hui de compenser, selon Copé. La droite agite compulsivement ce chiffre depuis l'élection de Hollande... en ayant le plus grand mal à en donner le détail de manière convaincante.  On trouve ainsi dans cette liste l'allocation rentrée scolaire (mais la droite oublie de préciser qu'elle doit être financée via la réforme du quotient familial), la hausse du SMIC (mais la droite impute aussi à Hollande la partie mécanique, et donc inévitable, de la hausse du salaire minimum), ou le retour partiel à a retraite à 60 ans... laquelle est également financée par une hausse des cotisations. Nous avions expliqué ici en quoi ce chiffre était contestable.

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