Définitivement incapable de tirer les leçons de son bilan catastrophique en matière éducative, l’UMP souhaite pousser encore plus loin le démantèlement de l’école de la République et l’organisation, dès le plus jeune âge, d’un tri scolaire et social.
Le parti présidentiel suggère d’interdire à tout élève d’entrer au collège sans savoir lire, écrire ou encore compter. Envisage-t-il sérieusement de faire redoubler 40% des élèves de CM2, c'est-à-dire le nombre de ceux qui ont des lacunes sérieuses en lecture, écriture et calcul ? Comment croire à leur volonté de mettre en place un accompagnement personnalisé des écoliers en difficulté, alors que la suppression de postes par dizaines de milliers, la quasi-disparition des Rased, et plus encore, la destruction la formation des enseignants, a privé l’école des moyens de faire réussir tous les élèves ? En réalité, leurs propositions sur l’apprentissage à 14 ans et sur la réorganisation du collège en témoignent, il ne s’agit pour l’UMP que de préparer les esprits à la mise en place d'une scolarité à deux vitesses, fondée sur une sélection précoce.
De même, « l’autonomie » promue par la droite n’est rien d’autre que la mise en œuvre d’un grand marché scolaire inégalitaire. Si une évolution du métier d’enseignant doit être discutée et négociée, si les établissements et leurs équipes pédagogiques doivent retrouver du pouvoir d’agir, on ne voit pas comment la dégradation du statut, la création d’inégalités et de concurrence entre les corps ou l’augmentation du temps de travail pourraient participer à « la revalorisation » des enseignants que l’UMP prétend appeler de ses vœux. Ce n’est pas le métier des chefs d’établissement d’évaluer les compétences pédagogiques des enseignants. En outre, leur donner le pouvoir de recruter leurs équipes ne garantirait en rien que les enseignants les plus expérimentés soient affectés là où ils sont le plus nécessaires.
François Hollande et le Parti socialiste ont fait des propositions pour garantir la réussite de chaque jeune : nous conclurons un nouveau pacte éducatif entre les professeurs et la nation, accorderons une priorité à l’école primaire, refondrons les rythmes scolaires et les programmes, mettrons en place une personnalisation accrue des enseignements en améliorant l’encadrement et revaloriserons – réellement – le métier d’enseignant. Rien de tout cela ne pourra se faire sans moyens, et encore moins, comme le gouvernement le fait depuis 5 ans, en dégradant les conditions de travail des enseignants et les conditions d’études des élèves.
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