dimanche 28 février 2010

«Chômage : Nicolas Sarkozy, deux fois contredit par les faits, doit enfin agir», par Martine Aubry

C’est sans surprise, malheureusement, compte tenu de la situation économique de notre pays et de la passivité du gouvernement, que j’ai pris connaissance des chiffres du chômage.

Ils contredisent doublement et de manière cinglante le Président de la République, qui, le 25 janvier dernier sur TF1, avait annoncé une baisse du chômage dans les semaines qui viennent. Non seulement, il y a eu, en janvier, 19 500 chômeurs en plus mais on apprend aujourd'hui que la prétendue baisse de décembre, qui était venue "opportunément" ponctuer les propos du Président de la République au lendemain de sa déclaration, n'a pas eu lieu. Les chiffres de décembre ont été sévèrement révisés à la hausse (+34 000) ce qui inverse totalement la tendance initialement annoncée (-18 500).

Cette peu glorieuse tentative de récupération serait risible si nous n’étions pas devant une réalité particulièrement inquiétante : si rien n'est fait, tout laisse à penser que nous risquons d’avoir 200 à 300 000 chômeurs en plus cette année. La crise sociale n'est pas terminée.

Ces chiffres sont d’autant plus inquiétants que la consommation a connu un recul important (-2,7%) en janvier. Cette baisse de la consommation est la conséquence de la contraction du pouvoir d’achat qui touche les salariés et les retraités. Retraités qui ont lancé hier un cri d’alarme en manifestant partout en France pour le niveau de leur retraite, et leur difficulté grandissante à faire face aux dépenses de santé qui sont de moins en moins bien remboursées.

Face à cette situation, le gouvernement reste inactif. Je demande des mesures urgentes pour soutenir la consommation et éviter une rechute économique et pour aider les Français confrontés à la crise sociale :
- une Allocation Solidarité Crise qui prolonge de six mois l’indemnisation chômage pour les 600 000 chômeurs en fin de droit qui vont se retrouver sans ressource en 2010 ;
- une hausse du SMIC et des petites pensions, comme s’y était engagé le Président de la République, pour soutenir le pouvoir d’achat et la consommation ;
- la possibilité pour tout jeune ayant été salarié, quel que soit son âge, de toucher un revenu d’insertion.

Pour l’emploi, notamment des jeunes, je demande le rétablissement des emplois aidés, notamment des emplois jeunes et la relance des contrats d’apprentissage qui ont fortement baissé en 2009.

Au-delà, face aux licenciements massifs, il faut agir pour la formation des chômeurs et pour la réindustrialisation des sites fermés, comme le font les régions de gauche, trop souvent avec un soutien absent ou insuffisant de l’Etat. Il faut soutenir les PME victimes de l’étranglement du crédit et de la pression des donneurs d’ordre et avancer vers un vrai pilotage industriel, comme je l’ai demandé lundi dernier en présentant les propositions du Parti socialiste pour une nouvelle politique industrielle.

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