lundi 15 février 2010

Un recul du PIB historique en 2009

L'année 2009 a décidément été bien difficile pour les Français. Le PIB a connu un recul historique depuis la fin de la seconde guerre mondiale (-2,2%) et 412.000 emplois ont été détruits sur l’année (-56.500 au quatrième trimestre). Rappelons que les prévisions de croissance du gouvernement étaient dans la loi de finances initiale comprise entre +0.2% et +0.5% et dans la loi de finances rectificatives de -1.5%. Le gouvernement n’a pris conscience de l’ampleur de la chute du PIB qu’au cours de l’été (prévision de -3% en juin revue à -2.25% en septembre).

Le rebond du quatrième trimestre (+0,6%) ne doit pas faire illusion. L’investissement des entreprises continue de reculer (-1,2%), la progression de la consommation des ménages (+0,9%) s’explique par les achats d’automobiles (+8%), liés à l’arrivée à échéance de la prime à la casse, le solde du commerce extérieur se détériore (-0,7%) pour atteindre un déficit quasi-historique malgré le recul des échanges en 2009, notamment des importations d’énergie (39,8 milliards d’euros de déficit), et la production industrielle recule de nouveau en décembre (-0.8% pour l’industrie manufacturière).

Les conditions d’une reprise solide ne sont donc toujours pas réunies. Le plan de relance du gouvernement s’est avéré incapable de redynamiser les moteurs de la croissance interne. Seule la prime à la casse a eu un effet positif sur la consommation des ménages, mais il n’est que provisoire et souvent suivi d’une rechute des achats d’automobiles. Les constructeurs s’attendent d’ailleurs à une année 2010 difficile. La consommation risque de se tasser suite à l’augmentation du chômage et à la désinflation.

Dans ce contexte, le plan de purge budgétaire d’une ampleur jamais connue par la France annoncé par le gouvernement dans le programme de stabilisation transmis à la commission européenne est une véritable erreur. N’agissant que sur la seule diminution des dépenses publiques, sociales et des collectivités locales, il risque de faire replonger l’économie française et de démanteler les services publics et le système de protection sociale, qui ont pourtant permis d’amortir les effets de la crise.

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