lundi 22 février 2010

Précarité dans l’enseignement supérieur

Valérie Pécresse s'était engagée à dénombrer les personnels précaires de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le sujet n’étant manifestement pas au cœur de ses priorités, des chercheurs l’ont devancée et dévoilé une enquête de grande ampleur au sujet de la précarité dans le secteur.

Les conclusions de cette étude exploratoire sont édifiantes, même si elles ne surprendront pas ceux qui connaissent les laboratoires et universités de l'intérieur. La précarité, devenue un mode « normal » de gestion des personnels, explose. Pour des milliers d’enseignants et de chercheurs, elle n’est plus seulement un passage obligé avant une intégration à brève échéance dans un emploi stable : la précarité est bien souvent le seul horizon de leur carrière.

Cette situation est inacceptable et inefficace. Les conséquences sont évidemment très graves pour les précaires eux-mêmes, dont la vie et le travail sont profondément affectés par les mauvaises conditions de rémunération et l'absence de perspectives sérieuses. Au-delà, l’ensemble du système d'enseignement supérieur et de recherche pâtit d’une dégradation qui dissuade de nombreux étudiants d’aller vers ces métiers et qui prive les laboratoires et les universités du personnel stable dont ils ont besoin. Pourtant, le gouvernement persiste dans son obstination dogmatique, en refusant de créer des emplois de titulaires, après en avoir supprimé l’an passé.

Le 25 janvier, Nicolas Sarkozy s'est dit « prêt à envisager la titularisation progressive des contractuels » dans la Fonction publique. Ce propos doit être suivi de conséquences concrètes.
Le Parti socialiste demande qu'une enquête soit immédiatement confiée à l'Inspection Générale de l'Administration de l'Education Nationale et de la Recherche afin qu'elle recense tous les personnels contractuels, et que le gouvernement mette en place un plan de titularisation pour les personnels précaires. Dans l’immédiat, l’Etat doit être exemplaire : les droits sociaux des contractuels et vacataires doivent être respectés, et les salaires, versés en temps et en heure.
Nous proposons le vote d'un plan pluriannuel de l'emploi scientifique qui seul permettra de résoudre les problèmes actuels et de donner un avenir aux laboratoires publics et aux universités.

2 commentaires:

christyvette a dit…

Les actions sont-elles à la hauteur du scandale ?

Je dénonce l'incompétence des uns et le clientélisme des autres.
POUR PREUVE,la manière dont la loi DUTREIL adapte les directives européennes.


Le Président de la République lui-même a reconnu comme profondément anormale la situation des contractuels.

Vous le savez, beaucoup de nos contractuels de l’éducation, parfois admissibles au concours ont par la durée fait preuve de leur adaptation validée par la reconduite de CDD successifs, voire par l’attribution de fonctions de professeur principal pour certains.

Beaucoup répondent positivement aux paramètres susceptibles de faire partie des grilles d’évaluation. Le concours réservé qui fit ses preuves ratifiait ces acquis…

Ne peut-on pas apporter de suite un peu d’équité.

La loi DUTREIL du 26 Juillet 2005, comporte une contrainte de continuité qui interpelle par son arbitraire en n’autorisant pas d’interruption entre les fatalement multiples CDD permettant d’assurer la durée minimale de six ans qu’elle impose par ailleurs pour obtenir un CDI.

il y a eu scandale pour moins que cela avec le CPE, les vocations d'enseignants seraient-elles méprisées?

Cette clause est à l’évidence aberrante vu la difficulté de pouvoir effectuer tous les remplacements de manière synchronisée entre la fin de l'un et le début de l'autre si l'administration soumise aux aléas des besoins ne le propose pas.

Se crisper sur la continuité est donc un véritable non sens. D’autant que l’on imagine bien, en plus, que les compteurs peuvent êtres remis indéfiniment à zéro au gré du hasard !

On se retrouve déjà effectivement actuellement avec des gens méritants maintenus en précarité parce qu’ils n’ont que 4 ou 5 années continues sur l’instant alors que par ailleurs ils cumulent plus d’une dizaine d’années de plein temps !

Sans oublier la discrimination faite aux mères de famille pour lesquelles les congés de maternité classiques sont, suivant les dates, à l’égard de ce qui nous préoccupe, vus comme une interruption de service !

Chaque interrogation adressée à l’administration par des parlementaires se solde par une réponse, toujours la même, juste en dehors des frontières du vrai problème : « la loi DUTREIL est appliquée avec souplesse en ne tenant pas compte de la période des deux mois d’interruption dus aux congés d’été pour tenir compte des spécificités de l’E.N. ». Tiens… Je ne savais pas que l’on pouvait remplacer les personnels en vacances.

Dommage que le contractuel n’ait pu expliciter tout cela devant les Français le 25 janvier dernier…De quoi mettre en colère le Président contre la chaîne des champions de l’aberration ci exposée; trop passifs devant le sort réservé à des travailleurs qui remplissent les mêmes tâches mais avec des conditions aux antipodes de celles de leurs collègues titulaires.

On n’ose imaginer qu’il n’y ait pas de suite à l’immense espoir né de la réponse de Nicolas SARKOZY sur ce sujet.
Qui en porterait la responsabilité en rompant le consensus ? Car les syndicats, même s’il ne s’agissait pour l’instant que de rendre plus justes et plus rapides les conditions d’accès au CDI, à mon avis ne peuvent mettre en péril une réelle avancée. Elle est urgente pour les personnels concernés. N’ont-ils pas d’ailleurs répondu : chiche...

christyvette a dit…

Pour êtres crédibles et gagner, c'est l'ensemble des précaires qu'il faut SECOURIR! DANS LE SUPERIEUR ET AILLEURS!

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