Les résultats montluçonnais du scrutin européen doivent appeler à une certaine rigueur dans leur interprétation et à une grande humilité devant le message envoyé par les électeurs.
Humilité pour le PS, qui certes obtient un score supérieur à son score national, qui certes demeure et de loin la seconde formation politique de notre Cité, mais subit un recul par rapport aux scrutins précédents.
Humilité pour tous, tant l'ampleur de l'abstention doit frapper les démocrates et les interpeller sur la détresse de nos concitoyens: plus de 63% des inscrits ont choisi de bouder les urnes, plus de 80% dans le bureau de vote que je présidais à Bien Assis hier. C'est un message de défiance envers la classe politique en cette période de crise qu'il va nous falloir intégrer avec force.
Humilité enfin pour le parti présidentiel, dont les 30,93 % lui permettent certes de virer en tête de cet unique tour du scrutin, mais ne l'autorisent en aucun cas à pavoiser.
Ce score de 30, 93 % n'est-il pas à comparer au total des voix des partis de gauche traditionnels (31,45 % si l'on aditionne PS et Front de Gauche, 42,17 % si l'on ajoute naturellement le score de la liste Europe Ecologie, etc ...)?
Ce score de 30,93 % n'est-il pas à comparer aux 45,43 % obtenus à Montluçon par le candidat Duglery au premier tour de la législative 2007 ?
Dans ce contexte, le triomphalisme du Maire de Montluçon qui voit dans ces résultats un "renversement spectaculaire des rapports de force politiques à Montluçon" et un soutien populaire à sa politique municipale semble, une nouvelle fois, plus que déplacé.
En cette période de difficultés extrêmes pour les familles, pour les 7151 chômeurs du bassin, l'action politique doit se tourner vers nos concitoyens, loin des effets d'annonce et des déclarations politiciennes.
Frédéric KOTT
2 commentaires:
La droite surfe sur la division de la gauche.
En plus avec le découpage en régions.
J'aimerais une simulation au niveau national. Sans régionalisme, je suis persuadé que l'UMP aurait moins d'élus.
Quand à DD, il va trouver là une raison de plus pour surendetter la ville.
Certes la gauche est divisée. Elle le restera tant que chaque parti de gauche se contentera d'en faire le constat et de se dire qu'effectivement si on additionne toute la gauche, elle est majoritaire. Tant que les partis ne travailleront pas sur le fond, au lieu de travailler sur la forme, la gauche restera minoritaire. Montebourg parle de faire un vrai travail sur les élections primaires. En voilà, du fond. Il n'a rien compris et je crains que les autres non plus. Les primaires ne peuvent être que l'aboutissement d'une réflexion de fond. Que la gauche mette en avant ses projets, ses propositions sans parler de la couleur des sous vêtements de Ségolène ou de Martine, et il sera plus audible. Bayrou a fait son méa culpa, et a reconnu s'être trompé de cible. Je n'ai pas entendu le PS en faire autant. Pourquoi le PSE a été désavoué par 25 pays sur 27 en pleine crise économique alors que c'est le système libéral qui en est en parti responsable ? L'Europe ce n'est pas Sarkosy et le bouclier fiscal. Sous prétexte de ne rien vouloir cacher, d'être un grand parti démocrate, seul le superficiel en ressort. Sortons de cette télé-réalité, arrêtons de vouloir coller à la modernité et au blingbling de Sarkosy. A moins que la gauche, et le PS n'ait plus rien à proposer de nouveau, mais juste à s'adapter et accompagner le libéralisme dans lequel il s'engouffre depuis des années. Ecoutons les autres, sans apriori. J'ai entendu par certains que Martine Aubry reprenait toutes les idées de Ségolène Royal. Certes. Mais, je ne suis pas sûr que Martine Aubry ne les avait pas également. N'est ce pas 2 femmes de gauche ? Seule la forme les différenciait peut être et leur façon de les exprimer, tout ça derrière un télé-réality-show qui a occulté le fond, avec des rancoeurs, des frustrations et des ambitions personnelles de part et d'autres des différents camps ? Le mini protectionnisme prôné par Hamon n'était pas totalement idiot. N'est ce pas ce que les USA font sur certains produits.Bref, tout n'est pas à jeter, voire à ridiculiser. Le Front de gauche aussi a une vision intéressante, même si ses leaders (Buffet et Mélenchon) ne passent pas toujours et représentent aux yeux de certains des idées un peu dépassées et d'appareil dont on ne veut plus.
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