jeudi 16 avril 2009

Journal de campagne d'Henri Weber

jeudi 9 avril : Moulins-sur-Allier, Montluçon, Saint-Pourçain-sur Sioule

C'est beau la France ! Moulins m'accueille sous un soleil radieux. Je retrouve mes deux co-listiers François Cassany et Hélène Millet. Jean Mallot, député et Premier secrétaire fédéral et Daniel Delassale, secrétaire à la section de Moulins nous mènent au restaurant pour un déjeuner de travail -donc frugal. Il y a là Guy Chambefort,  député de Moulins et maire d'Yzeure, Alain Denizot, 1er vice-président socialiste du Conseil général, le Président étant Jean-Paul Dufresne, un communiste fort unitaire, (l'Allier, restant avec le Val-de-Marne, les deux derniers départements dirigés par le PCF); Jacques Lahaye, leader de l'opposition municipale à Moulins (dans ce département de gauche, les trois villes principales -Vichy, Montluçon, Moulins- sont gouvernées par la droite). Sont là également les secrétaires de section d'Avernes -Philippe Pawelak-, de Dompierre-sur-Bresbre -Laurent Desmytter-, Amine El Khateni, jeune et prometteur chargé de mission auprès du Président du Conseil général.L'Allier est un haut lieu de l'histoire du mouvement ouvrier et de la gauche.

C'est ici en 1882, à Commentry, que les socialistes ont conquis leur première municipalité en France, et sans doute, au monde ! L'auteur de cet exploit, Christophe Thivrier, député des mineurs de fer, n'a pas fait long feu à l'Assemblée nationale. Il a été expulsé, manu militari, pour avoir crié "Vive la Commune !" en pleine séance. "L'enracinement à gauche vient de loin, me dit Jean Mallot, dont le péché mignon est l'Histoire. Les hobereaux, propriétaires terriens vivaient à Paris et exploitaient leurs métayers, par le truchement des régisseurs. Puis on a trouvé du fer et du charbon, le prolétariat industriel a pris la relève."

Il y a beaucoup d'entreprises industrielles dans ces lieux. Potain (grues), Bosch, à Moulins, spécialisé dans les systèmes de freinage, les Fonderies de Peugeot à Dompierre-sur-Bresbre, Adisséo (Pétrochimie) à Commentry, l'Oréal à Vichy, Dunlop, Sagem,... à Montluçon et une myriade de PME de mécanique générale qui souffrent de la crise.

Nous parlons de l'accord que les syndicats de Potain ont signé dans la nuit et qui a mis -provisoirement ?- fin au conflit sur le site de Moulins. De l'importance de la formation professionnelle pour adultes, en cette période de chômage partiel. Des retombées d'un grand plan de relance européen sur ce département à la fois agricole et industriel, mal équipé en infrastructures routières et ferroviaires.

Jean Mallot nous conduit, mes co-listiers et moi-même, à Montluçon, pour une rencontre avec les syndicalistes; Claude Desurier, représentant du syndicat des éleveurs de moutons, s'inquiète de l'avenir de la prime à la brebis, portée récemment de 20 à 45 € par tête, mais à partir de 2010 seulement et jusqu'en 2013. Jean-Louis Grener, de la FDSEA me demande de défendre la PAC, menacée par plusieurs Etats

membres, et en premier lieu la Grande-Bretagne. Jean-Pierre Fournier et Gilles Popy du Modef, ajoutent que si la PAC mérite d'être défendue, elle doit aussi être réformée au profit des petites et moyennes entreprises familiales, ce que j'approuve évidemment. Vincent Presumey, de la FSU, J. Bernard de la CFTC m'interpellent sur la déréglementation des services publics, inspirée par la majorité sortante du Parlement. Je les invite à nous aider à changer cette majorité, les socialistes s'étant engagés à défendre et à développer des services publics diversifiés et de qualité en Europe.

Après la traditionnelle, mais fructueuse, conférence de presse, nous partons pour Saint-Pourçain, au coeur de la circonscription de Jean Mallot, pour un débat avec les militants. Bernard Lesterlin, député de l'Allier nous rejoint tout content tard dans la soirée. Il vient de participer au vote surprise qui a rejeté la loi Hadopi, défendue par le gouvernement. Cette loi autorise de couper l'accès Internet à tous ceux qui téléchargeraient gratuitement de la musique  ou des films. Elle pose plus de problèmes qu'elle n'en résout. Le débat se poursuit tard dans la nuit.

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