Redécoupage électoral : la gauche pénalisée
Le Monde a publié la liste des 33 circonscriptions législatives que, pour l'heure, le gouvernement envisage de supprimer. Sur les 33 "sacrifiées", 9 sont actuellement détenues par la droite et 23 par la gauche. Le fléau de la balance penche sérieusement d'un côté.
La troisième circonscription de l’Allier dont le Député est Jean Mallot est menacée, ainsi que l'ancienne circonscription de Ségolène Royal ou celle actuelle de Michel Sapin dans l'Indre.
http://jean.mallot.over-blog.com/article-28593769.html
Le président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault, a interpellé le premier ministre, accusant le gouvernement de procéder à un "tripatouillage" des circonscriptions. "Le document dont nous avons pris connaissance est à des années-lumière de la démocratie exemplaire que prétendait promouvoir le président de la République", s'est il élevé.
Une constatation s'impose : on est loin de l'"opération neutre" que M. Marleix promettait à ses interlocuteurs lorsqu'il recevait, en décembre 2008, une délégation du PS conduite par Martine Aubry. La nouvelle première secrétaire l'avait mis en garde de ne pas "utiliser ce redécoupage pour rendre plus difficile l'alternance". Même si M. Marleix assure que "rien n'est figé", ces propositions risquent de mettre le feu aux poudres. "Les parlementaires ont souhaité, à ce stade, lancer un avertissement au gouvernement", indique Christophe Borgel, secrétaire national du PS chargé des élections.
Même du côté de l'UMP, sous le sceau de l'anonymat, on reconnaît avoir été "bien servis".
Selon les informations publiées par le ministère de l'intérieur au moment où a été lancée l'opération, onze départements (Ain, Gard, Gironde, Ille-et-Vilaine, Isère, Loiret, Savoie, Haute-Savoie, Var, Vaucluse, Val-d'Oise) vont bénéficier d'un siège supplémentaire et quatre départements (Haute-Garonne, Hérault, Seine-et-Marne, Réunion) de deux sièges supplémentaires.
Trois des quatorze sièges restants seront attribués aux collectivités territoriales : un de plus pour Mayotte et la Polynésie française, et une création pour Saint-Barthélemy - Saint-Martin. Ce qui permettrait de répartir la représentation des Français de l'étranger à l'Assemblée nationale, comme le prévoit désormais la Constitution, en onze circonscriptions.
Cinquante-neuf départements vont conserver leur nombre actuel de députés. Cependant, dix d'entre eux (Alpes-Maritimes, Aude, Bouches-du-Rhône, Loire-Atlantique, Bas-Rhin, Rhône, Yvelines, Guadeloupe, Martinique, Guyane) subiront un remodelage de leurs circonscriptions afin de rééquilibrer leur nombre d'habitants de telle sorte que l'écart ne soit pas de plus de 20 % par rapport à la moyenne départementale.
Ces opérations-là sont autant de chausse-trapes. En déplaçant tel ou tel canton d'une circonscription à une autre, il est tout à fait possible de fragiliser une circonscription de gauche ou, au contraire, de rendre "imprenable" un siège tenu par la droite. (Le Monde)
À l’occasion d’un point presse, Martine Aubry a analysé les premières révélations sur le redécoupage électoral orchestré par Alain Marleix : « Sur 33 suppressions prévues, 23 circonscriptions sont détenues par la gauche et 10 par la droite et sur ces 33 créations, 9 sont en faveur de la gauche et 24 en faveur de la droite. Cela représente une différence de 28 circonscriptions en faveur de la droite. Le déséquilibre est manifeste. »
http://www.dailymotion.com/user/PartiSocialiste/video/x8zm8c_point-presse-de-martine-aubry-sur-l_news
Les circonscriptions que le gouvernement suggère de faire disparaître sont les suivantes :
1ère de l'Indre, (Michel Sapin, PS)
Les 6ème (Jean-Paul Lecoq, PC) et 11ème (Sandrine Hurel, PS) de Seine Maritime
La 4ème de la Manche (Claude Gatignol, UMP)
Les 3ème (Alain Cacheux, PS), et 12ème (Christian Hutin, PS) du Nord
La 4ème de la Somme (Gilbert Mathon, PS)
La 8ème de Moselle (Aurélie Filipetti, PS)
La 3ème de la Marne (Jean-Claude Thomas, UMP)
La 2ème de Meurthe et Moselle (Hervé Féron, PS)
La 6ème de la Loire (Pascal Clément, UMP)
La 3ème de Haute Saône (Michel Raison, UMP)
La 4ème du Haut-Rhin (Jean Ueberschlag, UMP)
La 3ème de la Nièvre (Christian Paul, PS)
La 3ème de l'Allier (Jean Mallot, PS)
La 2nde du Puy de Dôme (Alain Néri, PS)
La 3ème de Seine Saint Denis (Daniel Goldberg, PS)
La 7ème du Val de Marne (Marie Anne Montchamp, UMP)
La 3ème de Hautes Pyrénées (Jean Glavany, PS)
La 3ème de Corrèze (Jean-Pierre Dupont, UMP)
La 3ème de Haute Vienne (Monique Boulestin, UMP)
La 2nde de Paris (Jean Tibéri, UMP)
Deux circonscriptions socialistes du Pas de Calais et deux autres socialistes de Paris
Celles que le gouvernement veut fusionner sont :
Les 1ère (Michel Vergnier, PS) et 2nde de la Creuse (Jean Auclair, UMP)
Les 1ère (Geneviève Gaillard, PS) et 2ème des Deux Sèvres (Delphine Batho, PS)
Les 1ère (Jean-Claude Viollet, PS) et 4ème (Martine Pinville, PS) de Charente
Les 22ème (C. Bataille, PS) et 24ème (Jean-Luc Pérat, PS) dans le Nord
Les 4ème (Didier Mathus, PS) et 5ème (Christophe Sirugue, PS) de Saône et Loire
Les 1ère (Francis Saint-Léger, UMP) et 2nde (Pierre Morel-à-Lhuissier, UMP)
Les 1ère (Jacques Valax, PS) et 2nde (Thierry Carcenac, PS) du Tarn.