La messe est dite, les médecins ont d'ores et déjà gagné la partie qui se jouera le 20 juillet prochain. Mais l'UFC Que Choisir monte malgré tout au créneau. L'association de consommateurs en vient à se demander si la facture des dépassements d'honoraires - qui s'élevait à 2,5 milliards d'euros en 2010 soit un doublement en l'espace de 20 ans (en euros constants) - ne sera pas "bientôt adressée aux plus modestes".
L'expression est un brin provocatrice mais reflète bien l'urgence de la sitaution. Explications : le secteur dit optionnel tel qu'il est envisagé autorisera certains spécalistes à pratiquer des dépassements d'honoraires pouvant atteindre 50% du tarif de base (appelé également tarif de convention, celui sur lequel la Sécu base ses remboursements), à la condition que 30% de leurs actes se fassent au tarif conventionné. Les catégories de médecins qui en bénéficieront sont les chirurgiens, les anesthésistes, gynécologues et obstétriciens.
Concrètement ? Ces spécialistes pourront faire payer jusqu'à 37,5 euros une consultation par exemple (le tarif de convention d'un spécialiste étant de 25 euros). Des tarifs souvent déjà dépassés, notamment en région parisienne. Sauf que, dans ce cadre, les complémentaires santé s'engageront le plus souvent à prendre en charge ces dépassements.
La facture peut donc paraître indolore pour les patients. Sauf qu'en réalité, ce surcoût pour les complémentaires sera repercuté sur les assurés, comme c'est déjà le cas depuis plusieurs années avec le désengagement progressif de la Sécu. L'UFC Que Choisir rappelle en effet que les cotisations ont déjà bondi de 52% entre 2001 et 2008.
L'association rappelle également que "16,5% des Français déclarent d'ores et déjà renoncer à des soins pour des raisons budgétaires". Elle réclame donc l'abandon du "secteur optionnel", un réexamen de la rémunération des actes médicaux et demande au gouvernement de s'attaquer aux dépassements les plus élevés.
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