Des eurodéputés du groupe des socialistes et démocrates ont dénoncé les conditions d’exploitation de plusieurs centaines d’ouvriers du chantier de l’EPR sur le site d’EDF de Flamanville, première étape d’une mobilisation des instances européennes.
Une délégation d’eurodéputés socialistes et démocrates, emmenée par la présidente de la commission de l’Emploi du Parlement européen, la française Pervenche Berès et Estelle Grelier, députée de l’euro circonscription, a rencontré des représentants d’EDF, maître d’ouvrage et d’œuvre, et des syndicats, le 1er juillet sur le site de Flamanville.
« Nous sommes d’ardents partisans des grands chantiers européens. Mais ils doivent être socialement exemplaires. Il est inadmissible que des entreprises peu scrupuleuses contournent les lois sociales européennes et nationales pour exploiter des travailleurs », déclare Estelle Grelier, la socialiste française élue de la circonscription.
« De telles sociétés ne devraient pas être autorisées à opérer en Europe. Elles devraient être mises sur liste noire », estime la présidente de la commission de l’Emploi et des Affaires sociales, Pervenche Berès. « Le sort des ouvriers européens de Flamanville est un cas typique de contournement des règles européennes sur le détachement des travailleurs. C’est un exemple d’esclavage moderne », souligne t-elle.
« Nous allons nous servir de ce cas pour exiger une nouvelle fois de la Commission Barroso une révision des règles sur les travailleurs détachés au sein de l’Union européenne afin de lutter contre le dumping social. Nous ouvrirons le débat dès la rentrée de septembre avec la Commission européenne », a annoncé Mme Berès. « Nous allons en outre exiger dans le cadre des marchés publics, des mesures pour clarifier les responsabilités sociales dans la chaîne des sous-traitants du maître d’ouvrage ».
« Dans le cas présent, le responsable du génie civil a fait appel à une société d’intérim pour recruter de la main d’œuvre. D’après nos informations, des Polonais ont été engagés. Ils ont payé des impôts et des cotisations sociales prélevés directement sur leur fiche de paie dont ils n’ont pas la trace. Dès que ces problèmes ont été rendus publics, les travailleurs ont été renvoyés chez eux du jour au lendemain sans autre forme de procès », expliquent Mme Berès et Mme Grelier.
« Je ne doute pas de l’intérêt de la Pologne, qui prend aujourd’hui la présidence semestrielle de l’Union européenne, pour ce dossier » ajoute l’eurodéputée.
« Il existe malheureusement trop d’exemples comme Flamanville en Europe », déplore l’eurodéputée allemande Jutta Steinruck. « Nous avons réalisé le grand marché, créé l’euro mais nous devons encore construire une Europe sociale qui garantisse l’égalité de traitement. Nous voulons l’application du principe « à travail égal salaire égal sur le même lieu de travail », souligne Mme Steinruck.
« Ceux qui sont appelés à travailler dans autre Etat membre doivent avoir accès au droit syndical, à la sécurité sociale, à un salaire décent et à cotiser pour leurs droits à la retraite », estime l’eurodéputée allemande Jutta Steinruck.
1 commentaire:
Vous êtes d'un compliqué !
Si un ouvrier se tue, on en embauche un autre et puis voilà. Ce n'est pas la main-d'œuvre qui manque aujourd'hui.
Et si ils la ramènent trop, on les vire et puis c'est tout. On ne va pas se laisser agacer par des revendicatifs !
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