Un Sarkozy plus défensif que pugnace, concentré, aux traits tirés, attentif et précis : un Sarkozy de crise.
Devant le panel de citoyens honnêtement composé par TF1, des hommes et des femmes souvent en difficulté, directs, sans apprêts, impertinents si nécessaire, le président a défendu sa politique avec une maîtrise indiscutable, suffisamment informé pour répondre pied à pied, suffisamment roublard pour esquiver les vraies objections. Devant une France qui souffre, le profil bas s’imposait.
Loin des diversions identitaires ou des antiennes sécuritaires, ces contradicteurs qui sonnent vrai ont maintenu le débat sur l’essentiel en ces temps douloureux : la question sociale, les duretés du marché, le rôle nécessaire de la puissance publique.
Et c’est bien là que réside la faiblesse principale d’une politique, même si elle est défendue avec talent : aux yeux des intervenants, comme aux yeux de ceux qui les ont regardés, les sacrifices imposés par la récession sont inégalement répartis. Toute la rhétorique du monde ne pourra dissiper ce sentiment d’injustice.
Avocat des patrons du CAC 40 dont il justifie les revenus extravagants, défenseurs d’Henri Proglio et de sa double casquette, même provisoire, procureur indulgent des banquiers, Nicolas Sarkozy paie le péché originel de sa stratégie : une trop grande proximité avec la caste de l’argent.
Une émission plutôt réussie n’y changera rien.
1 commentaire:
L'homme qui occupe le Palais de l'Élysée, non content de massacrer le Programme du Conseil National de la Résistance, massacre la langue française, comme le rapporte le "Canard Enchaîné" de ce mercredi 27 janvier :
* << Si on dit plus qu'est-ce qui va et qu'est-ce qui va pas...>>
* le << repliement communautaire >>
* << Ce sont nos principals concurrents, nos principals partenaires. >>
* << L'apprentissage, elle a [plein de vertus] >>
* << Nous sommes la dernière génération qui peuvent sauver le monde. >>
Aïe aïe aïe, sauvez nous de Sarkozy !
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