Le nombre de demandeurs d’emploi continue d’augmenter en août par rapport à juillet avec 18.100 personnes supplémentaires touchées par le chômage. Plus que jamais, la France est en situation d’urgence sociale, alors que l’on n’attend pas de redémarrage de l’emploi avant fin 2010.
Cette augmentation a lieu alors que les entrées pour fin de CDD ou de mission d’intérim reculent. Les effets de la crise commencent à toucher le noyau dur des salariés. Les licenciements économiques sont en hausse de 3%. Les nombreux plans sociaux risquent de ne produire leurs effets que dans les mois à venir, amplifiant une crise sociale déjà très forte.
Et ces chiffres ne traduisent pas toute l’ampleur du drame. Il faut rappeler que les salariés victimes d’un licenciement économique bénéficiant d’un contrat de transition professionnelle ou d’une convention de reclassement personnalisée n’apparaissent pas dans ces chiffres puisqu’ils sont considérés comme stagiaires de la formation professionnelle.
Ces chiffres désastreux ne représentent que la partie la plus visible des effets de la crise sur l’emploi. Soumis à la pression de la crise et à la peur du chômage, les salariés subissent une dégradation de leurs conditions de travail. Le stress au travail progresse.
Pourtant, le gouvernement ne prend toujours pas les mesures nécessaires de relance et de soutien à l’emploi. Les derniers chiffres de la croissance ne doivent pas conduire à l’illusion d’une reprise. Le chômage va continuer d’augmenter dans les mois à venir.
Dans ces conditions, prétendre, comme l’a fait le Président de la République, que la France a le meilleur plan de relance est indécent. Il est bien le seul à croire ces mensonges. La faiblesse du plan de relance français lui est d’ailleurs reprochée par de nombreux pays qui l’accusent de ne pas prendre suffisamment part aux efforts collectifs.
Au G20, la question de l’emploi et l’urgence de remettre la finance au service de l’économie réelle est restée au deuxième, voir au troisième plan. Alors que les profits repartent pour ceux qui ont été à l’origine de la crise, les salariés restent à l’écart.
Le Parti socialiste a proposé, face à l’urgence sociale, des mesures fortes. Il demande au gouvernement de les mettre en œuvre sans tarder : prolonger de 6 mois la durée d’indemnisation sur la base de 80% du salaire ; étendre les contrats de transition professionnelle à l’ensemble des bassins d’emploi et porter la durée d’indemnisation à deux ans ; augmenter le coût des licenciements pour les entreprises qui versent des dividendes ou rachètent leurs propres actions ; instaurer une procédure de mise sous tutelle de l’entreprise par le tribunal de grande instance sur saisine des salariés, en amont des licenciements.
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