Conseil Municipal: intervention de Frédéric Kott lors du Débat d'Orientation Budgétaire
Nous
allons vous présenter nos préconisations sur la construction du budget 2013, en
nous appuyant sur les chiffres que vous nous avez fournis et sur le rapport d’observations de la
Chambre Régionale des Comptes. Tous les
chiffres que je vais citer sont donc vérifiables et vérifiés.
En
préambule, nous devons rappeler dans quel contexte le budget 2013 est élaboré.
La
Ville et le bassin montluçonnais cumulent 2 handicaps (la baisse de population
qui va continuer et le chômage de masse). Chacun a pris connaissance de l’étude
de l'INSEE parue dans La
Montagne récemment et
qui montre que le bassin montluçonnais est l’un des plus mal placé de la Région pour la prévision
démographique à l’horizon 2040 et pour les perspectives économiques.
Face à la crise économique
et démographique, il nous faudrait un « budget de combat ».
1.
Il est indispensable de maintenir un effort
d’investissement conséquent
Il
s’agit à la fois de soutenir l’économie locale et d’aménager la Ville, pour ses
habitants et pour attirer de nouvelles populations.
2.
Il faut préserver les moyens matériels et humains
nécessaires à un service public municipal de qualité
Nous
avons assisté ces dernières années à une réduction du personnel avec le non
remplacement d’un certain nombre de départs à la retraite, en plus des
transferts à l’agglo.
Il
faut mettre fin à cette RGPP municipale et maintenir les effectifs sur le
terrain nécessaires à des services rendus à la population de qualité et à un
bon entretien de la ville.
Par
ailleurs, et c’est une question, la Ville fait de plus en plus souvent appel à
des entreprises privées pour pallier la baisse de personnel: qu'en est il de la
nature et du coût des prestations ?
- Sur les dotations de l’Etat :
Chacun
connaît la situation économique de notre Pays et la nécessité pour les
particuliers et les Collectivités à participer à l’effort de redressement.
C’est face à ces contraintes que nationalement, la Dotation
Globale est gelée pour
2013. Cependant, l’enveloppe de la Dotation de Solidarité Urbaine augmente significativement
(8,8%) pour accompagner les territoires en difficulté dont nous sommes.
Qu’observons
nous à Montluçon ? La Dotation de Solidarité Urbaine n’augmente que de
1,77 % et nous avons la désagréable surprise de voir la Dotation
Forfaitaire baisser de
2,45 %.
Nous
y voyons là non pas un quelconque désengagement de l’Etat mais la conséquence
de la baisse de notre population.
4.
Quant à la fiscalité :
Je
vais citer la Chambre Régionale des Comptes : « le niveau d’imposition de Montluçon était en 2005 inférieur de
11% (380 pour 422 euros) à la moyenne des communes de même taille. En 2009, ce
niveau d’imposition est devenu légèrement supérieur à celui de la strate (486
pour 482 euros). Les marges de manœuvre
en terme de fiscalité directe sont désormais limitées ».
L’analyse
de la Chambre Régionale des Comptes s’arrête en 2009.
Depuis,
vous avez fait procéder à des augmentations importantes de la TEOM et vous avez
créé une fiscalité additionnelle sur les ménages par l’Agglomération.
Le
Maire de Montluçon a certes stabilisé les taux des taxes votées par la Commune,
mais le Président de l’Agglomération a frappé fort, et le poids de la fiscalité
sur les montluçonnais s’est encore accru pour atteindre un niveau record.
5.
Concernant la dette:
Selon
la Chambre Régionale des Comptes, « Montluçon a
eu recours, dans des proportions plus élevées qu’en moyenne dans les communes
comparables, à des volumes d’emprunts conséquents. L’encours de la dette est de
ce fait, supérieur à celui de la moyenne
de référence.
La Chambre relève par ailleurs que
quatre emprunts de type structuré
ont été souscris, lesquels représentent 28,30 % de l’encours de la dette et
présentent un risque potentiellement
élevé à plus ou moins long terme.
La Chambre relève enfin que 3 emprunts
ont été renégociés, et les durées
résiduelles, qui étaient comprises entre 5 et 9 ans, ont été sensiblement
allongées entre 12 et 16 ans ».
Nos
commentaires sont les suivants :
Ø
Les emprunts
structurés existent bel et bien, avec un risque financier pour la Collectivité.
Ø
Un tournant a
été pris en 2010 avec un recours à l’emprunt inférieur à l’amortissement du
capital. Ce tournant, pris sous la pression des établissements bancaires qui
s’inquiétaient de la dégradation de nos ratios, quoique tardif, est pour nous
salutaire. En gros, nous empruntons moins que nous ne remboursons, mais vous
avez allongé la durée de remboursement de nos emprunts à hauteur de 20% de
l’encours de la dette, ce qui montre la fragilité de nos finances, et
représente selon nous un choix contestable. Vous vous êtes donné un peu d’air
en utilisant des outils de mauvaise gestion.
Ø
Notre capacité
d’emprunt, donc d’investissement, est donc désormais très limitée, pour 2013 et
pour les années suivantes, ce qui n’est pas sans nous inquiéter.
6.
Sur la tarification des services, nous considérons comme licite un taux directeur de progression
conforme au taux d’inflation, mais nous demandons que des bourses municipales
soient proposées à nos concitoyens dont le pouvoir d’achat s’est le plus
dégradé.
7.
Enfin, la Commune doit s’associer à la lutte contre le chômage des jeunes.
La Ville et l’Agglo se sont
engagées dans le recrutement de contrats d’apprentissage, ce qui est une bonne
chose. Nous souhaitons aller plus loin avec le recrutement par notre
Collectivité d’emplois d’avenir pour les jeunes les moins qualifiés, et avec la
prise en charge de 10 % du coût des emplois d’avenir qui seront créés par les
associations montluçonnaises.
Depuis
le début de votre second mandat, vous nous présentez des budgets limités à la
gestion du quotidien, avec peu de propositions nouvelles, des budgets sans
ambition qui ne répondent pas à notre sens aux enjeux actuels, des budgets de
passivité face à la baisse démographique et à la paupérisation d’une partie de
la population.
Certes,
c’est la Chambre Régionale des Comptes qui le dit, « la Commune a perdu toute marge de manœuvre en terme de fiscalité
directe ou en terme de capacité d’emprunt ».
Cependant,
l’enjeu du budget 2013 est bien de prendre « à bras le corps » les problèmes
que rencontrent Montluçon et ses habitants et de nous projeter vers l’avenir.
Nous
jugerons sur pièces lors de la présentation du budget.
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