Nucléaire libyen : des explications sont dues aux Français
Dans une dépêche
publiée ce jour, l'AFP évoque les conditions dans lesquelles serait intervenu,
en 2007, un "deal" secret entre le pouvoir de Mouammar Kadhafi et le
gouvernement français, en vue de la libération des infirmières bulgares.
Selon le magazine
les Inrockuptibles, qui se fonde sur des échanges de télégrammes diplomatiques
entre notre représentation à Tripoli et les autorités gouvernementales
françaises, cette transaction incongrue aurait conduit à la libération des
infirmières bulgares. Elle aurait porté sur des sujets
nucléaires.
Ces éléments
viennent corroborer les affirmations récentes de l'ancienne présidente d'Areva,
Anne Lauvergeon, pourtant démenties à plusieurs reprises par de nombreux membres
du gouvernement et le candidat sortant. Ils posent par ailleurs deux problèmes
politiques et moraux : celui des conditions dans lesquelles des accords ont pu
être envisagés avec la dictature libyenne dans le domaine du nucléaire, celui
des contrevérités éventuelles proférées par les ministres, relatives à cette
affaire, devant la représentation nationale, qui a conduit des investigations
sur ces questions dans le cadre de ses prérogatives de contrôle.
Ces éléments
appellent plusieurs questions précises :
- des négociations
sont-elles intervenues avec la Libye en 2007, en vue de conclure un accord en
matière nucléaire ?
- des documents
ont-ils été en possession du quai d'Orsay ou d'autres administrations relatifs à
ces transactions ?
- quels sont les
ministres qui ont eu à connaître de ces sujets ? A quel niveau de l'Etat aurait
été donnée l'instruction d'engager de telles négociations ?
- ces
négociations, si elles sont intervenues, ont elles été engagées en vue d'obtenir
la libération des infirmières bulgares ?
La clarification
de nos relations avec les dictatures est une exigence morale. Le nucléaire n'est
par ailleurs compatible qu'avec la démocratie, qui seule peut garantir un haut
niveau de sécurité et de transparence des activités nucléaires.
La réponse à ces
questions s’impose. Elle ne saurait supporter de nouveaux mensonges
d'Etat.
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