mardi 8 mai 2012


LE JOUR D'APRÈS : CE QU'A FAIT FRANÇOIS HOLLANDE

François Hollande a consacré ses premières heures de Président élu à prendre contact avec les politiques internationaux. Ils sont "nombreux et très positifs" a déclaré Pierre Moscovici lors de la première conférence presse de la transition, le 7 mai. Comme cela a été répété tout au long de sa campagne, "les élections présidentielles françaises étaient importantes, pour les Français d’abord mais aussi pour l’Europe et pour le monde". 

Parmi les nombreux contacts internationaux que le Président élu a eu au cours de ces dernières 24 heures, Angela Merkel, chancelière allemande, qui l'a appelé le 6 mai au soir, afin de le féliciter pour son élection. Cette dernière l'a invité à Berlin afin de renforcer et approfondir les relations franco-allemandes. François Hollande se rendra donc rapidement dans la capitale allemande, après le 15 mai, jour de son investiture.
Le Président élu a également échangé au téléphone avec de nombreuses personnalités politiques et chefs d'Etat qui l’ont également félicité à l'image de Barack Obama, Président des Etats-Unis, qui l'a invité aux prochains sommets du G8 et de l'Otan, ainsi qu'à une rencontre bilatérale avant ces deux événements majeurs. Le président chinois, Hu Jintao, a envoyé l'ambassadeur de Chine à Paris, Quan Kong, pour féliciter François Hollande. Vladimir Poutine a de son côté adressé un message amical à ce dernier.
De nombreux autres contacts se sont faits à la suite de son élection à la présidence de la République, notamment José Manuel Baroso (président de la Commission européenne), les responsables italiens, Giorgio Napolitano, Mario Monti, ainsi que Pierluigi Bersani(secrétaire général du Parti démocrate italien), ou encore, Stephen Harper (premier ministre canadien), Mariano Rajoy (premier ministre espagnol), Bronisław Komorowski (président polonais), Herman Van Rompuy (président du conseil européen), Helle Thorning-Schmidt(ministre d'Etat danoise), Martin Schulz (Président de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen), Jean-Claude Juncker (premier ministre luxembourgeois), Elio Di Rupo (premier ministre belge), Werner Faymann (chancelier d'Autriche), Ollanta Humala (président péruvien), Mahmoud Abbas (président de l'autorité palestinienne), Sigmar Gabriel (Président fédéral du Parti social-démocrate d'Allemagne),  Yoshihiko Noda (premier ministre japonais), Pier Luigi Bersani (secrétaire du Parti démocrate italien) dont les échanges ont été très chaleureux.
 
L'intégralité de la conférence de presse de Pierre Moscovici : 
La date de la passation de pouvoir, donc de l’installation du nouveau Président François Hollande, sera le 15 mai. Là encore, c’est Nicolas Sarkozy qui estimait qu’il fallait aller jusqu’au bout du mandat. Cela ne nous posait aucun problème. Je rappelle que contrairement à ce que j’avais lu ici ou là sur je ne sais quelle source diplomatique qui ne venait pas d’ici, nous n’avons jamais demandé que la transition soit accélérée et que la seule date qui avait été avancée par François Hollande lui-même était précisément le 15 mai. Et donc les choses se font dans un bon esprit, en bonne intelligence. Il y aura aussi une transmission d’informations, un échange d’informations sur les grands dossiers, notamment les grands dossiers internationaux qui attendent le nouveau Président dans les jours qui viennent. Donc les équipes travaillent. J’ai aussi eu des contacts avec Jean-David Levitte, conseiller diplomatique. Cela avance de façon j’allais dire naturelle dans une démocratie qui connaît l’alternance et où une continuité de l’Etat s’impose.
Pour ce qui est de contacts internationaux, qui ont occupé et qui vont occuper aujourd’hui François Hollande pour l’essentiel de son temps – c’est à cela qu’il se consacre –, ils sont nombreux et très positifs. J’allais dire que c’était assez naturel. Pendant la campagne électorale, François Hollande avait dit à plusieurs reprises que les élections présidentielles françaises étaient importantes, pour les Français d’abord mais aussi pour l’Europe et pour le monde. Elles le sont de manière naturelle puisque la France a un statut particulier en Europe et dans les relations internationales. Je rappelle que la France est un membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, que la France appartient au G8, qu’elle appartient au G20, qu’elle est un membre fondateur et un pays très important dans l’Union européenne. Et puis il y a toute une série d’options qui ont été prises par François Hollande pendant la campagne, qui sont des options importantes qui vont marquer des changements. J’en citerai deux. C’est d’abord la priorité à la croissance en Europe et c’est ensuite la volonté qui est la sienne de retirer nos troupes combattantes d’Afghanistan d’ici à la fin de l’année 2012.
Je vous rends compte simplement des principaux contacts – je vais essayer d’être à peu près exhaustif – que François Hollande a eus depuis hier soir. Attendez-vous à une certaine litanie. Mais c’est la preuve, au contraire, de la considération qu’on apporte à la France et à son Président – donc je retire le mot « litanie », évidemment. C’est une longue liste de contacts, car il y a une volonté forte de parler au nouveau Président.
Bien sûr, je commencerai par un certain nombre de contacts qui ont eu lieu hier soir. Le premier a été celui d’Angela Merkel, laquelle a appelé le nouveau Président pour le féliciter de son élection, pour convenir ensemble qu’il fallait travailler une relation franco-allemande qui reste forte car elle est fondamentale en Europe, et pour l’inviter à Berlin rapidement après son installation. Il y aura donc une visite à Berlin très rapidement après l’installation du nouveau Président, juste après le 15 mai.
Contact a été pris aussi hier, de façon chaleureuse, avec les responsables italiens – avec le Premier ministre Mario Monti et avec le Président de la République Giorgio Napolitano dont je rappelle qu’il avait rencontré François Hollande, qu’il l’avait reçu pendant la campagne présidentielle.
Un contact a été aussi pris avec Barack Obama, qui a appelé François Hollande hier soir. Là aussi, un entretien très chaleureux et substantiel au cours duquel le Président américain a invité François Hollande non seulement – c’était naturel – aux deux sommets du G8 et de l’Otan qui se tiennent sur le sol américain, le sommet du G8 à Camp David et le sommet de l’Otan à Chicago, mais lui a aussi proposé une rencontre bilatérale avant ces sommets à Washington, ce qui est une marque d’attention évidemment toute particulière car avant même que ces deux sommets ne se tiennent, il y aura une rencontre avec le nouveau Président français.
François Hollande a aussi eu hier soir Stephen Harper, le Premier ministre canadien. Aujourd’hui, il a eu de nombreux contacts à la fois mondiaux et européens avec le Premier ministre japonais, avec lequel l’entretien a été particulièrement positif et chaleureux, avec Mariano Rajoy, le Président du gouvernement espagnol — il est important que l’Espagne soit considérée, et elle l’apprécie comme tel —, avec le Président polonais Monsieur Komorowski, lequel je le rappelle avait reçu François Hollande pendant la campagne électorale. Vous avez vu que les autorités polonaises avaient déclaré à travers lui que l’élection de François Hollande était une bonne nouvelle pour la Pologne.
De nombreux représentants de l’Union européenne ont appelé François Hollande, à commencer par Herman Van Rompuy, le Président du Conseil européen. Leur échange a porté en particulier sur la date d’un prochain Conseil européen informel, date sur laquelle Monsieur Van Rompuy a demandé à François Hollande son sentiment. Un contact a aussi eu lieu avec Monsieur Barroso, le Président de la Commission européenne, avec Martin Schulz, le Président du Parlement européen — qui joue un rôle important -, et avec Jean-Claude Juncker, le Président de l’Eurogroupe. Le contact est en train de se dérouler à l’instant même. Je lui ai parlé moi-même avant.
D’autres premiers ministres européens se sont manifestés avec amitié : Helle Thorning-Schmidt, la Première ministre danoise, qui est aussi la Présidente en titre de l’Union européenne — car vous savez qu’à côté de la présidence permanente, il y a une présidence ministérielle — et Monsieur Feynman, le chancelier d’Autriche social-démocrate. Je rappelle que Monsieur Feynman était un de ceux qui avaient manifesté le plus de sympathie pour les thèses de François Hollande pendant la campagne. Mentionnons également Elio di Rupo, Premier ministre belge. Là, le contact a même été physique, comme vous l’avez vu hier à la bastille.
Je citerai également d’autres leaders qui ont appelé François Hollande, à commencer par le Président du Pérou, Monsieur Humala, qui était de passage à Paris. L’ambassadeur de Chine est venu porter de la part du Président chinois un message particulier. Il faudra nouer avec la Chine des relations fortes. Il en va de même de Vladimir Poutine, qui a fait porter un message à François Hollande. Dans l’après-midi auront lieu des contacts avec Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou.
Des leaders socio-démocrates, évidemment, se sont manifestés. Je pense à Sigmar Gabriel et à Pier Luigi Bersani, les deux étant, je vous le rappelle aussi, venus pendant la campagne électorale lors de la manifestation européenne que nous avions organisée au Cirque d’hiver.
Enfin, de nombreux messages écrits et oraux ont été envoyés, de la part du Président de la République fédérale d’Allemagne, du Premier ministre de Norvège et du Président de République de Turquie Monsieur Gül. Il y aura un entretien téléphonique avec Monsieur Erdogan, le Premier ministre turc, ultérieurement. Les autorités turques ont souhaité qu’il y ait une relation meilleure entre la France et la Turquie demain. Citons également le Roi des Belges, le Roi du Maroc et le Président de la République de Chypre — Chypre étant le prochain pays à prendre la présidence de l’Union européenne. Sans oublier le Président de la République d’Algérie, qui a envoyé un message écrit à François Hollande. Rappelons que David Cameron fut un des premiers à téléphoner à François Hollande, dans un contact tout à fait amical. Nous avons beaucoup à faire avec la Grande-Bretagne.
Voilà ce qu’a été et ce qu’est encore cette journée. C’est une journée de contacts internationaux et de préparation des dossiers internationaux. D’ailleurs, ce sera très largement sous ce signe-là que se déroulera la semaine à venir. Ce sera donc une semaine de travail sera consacrée à la préparation de la transition, à des contacts internationaux et à la préparation des dossiers internationaux, avec bien sûr les cérémonies du 8 mai qui se dérouleront demain. Enfin, François Hollande se rendra en Corrèze en fin de semaine.

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