jeudi 1 septembre 2011

Pauvreté : les chiffres de l'INSEE "en dessous" de la réalité

Tant le Secours populaire français qu'ATD-Quart Monde tirent l'alarme sur ces "pauvres qui deviennent de plus en plus pauvres".

Des personnes sortent des locaux du Secours Populaire avec des colis de nourriture, le 4 décembre 2009 à Saint-Eloy-les-Mines (AFP)

Le taux de 13,5% de pauvres en France métropolitaine en 2009 dévoilé mardi 30 août par l'Insee est bien "en dessous" de la réalité de 2011, la situation s'étant depuis "considérablement aggravée", a estimé le président du Secours populaire français, Julien Lauprêtre.

De son côté, ATD Quart Monde a jugé ces chiffres "alarmants mais pas inéluctables". "J'insiste sur le fait que ce sont des chiffres qui remontent à 2009, mais depuis, la situation s'est considérablement aggravée", a t-il déclaré. Le Secours populaire français dispose de 1.400 permanences réparties sur tout le territoire, et "quand toutes nos fédérations disent: "ça augmente sans cesse", il y a une réalité. Les chiffres de l'Insee sont malheureusement en dessous de la gravité de la situation aujourd'hui en 2011", a-t-il ajouté.

Ces "personnes qui ne s'attendaient pas à ce qui leur arrive"

Selon lui, "des pauvres deviennent de plus en plus pauvres mais il y a aussi des personnes qui ne s'attendaient pas à ce qui leur arrive : cadres, petits commerçants, petits artisans". "Ce phénomène, j'insiste beaucoup là-dessus, grandit", a assuré Julien Lauprêtre. Il y a aussi "de plus en plus de travailleurs pauvres", et la "misère" progresse dans les rangs des "jeunes", qui n'ont jamais été aussi nombreux à se tourner vers le Secours populaire, a-t-il ajouté.

Conséquence de la crise, la France métropolitaine comptait 8,2 millions de pauvres en 2009, contre 7,8 millions l'année précédente, selon une étude de l'Insee publiée mardi : 13,5% de la population étaient considérés comme pauvres, c'est-à-dire vivant avec moins de 954 euros par mois, contre 13% en 2008.

Dans un communiqué, ATD Quart Monde "constate que la fragilisation des plus pauvres ressentie par ses équipes ces dernières années se confirme à plus grande échelle : difficulté à nourrir la famille tout au long du mois, accès aux soins, dettes de loyer et donc augmentation des expulsions, précarité énergétique...". Mais selon l'association, ces chiffre sont "alarmants mais pas inéluctables". C'est "à ceux qui nous gouvernent et souhaitent nous gouverner de nous dire ce qu'ils comptent faire pour détruire la misère. Parce que c'est possible: elle résulte de choix ou de non choix faits par des hommes et des femmes, souvent en notre nom...", ajoute ATD Quart Monde.

Le Nouvel Observateur - AFP

Aucun commentaire:

compteur de visites - adresse ip