Le collectif budgétaire présenté à l’Assemblée nationale et le projet présidentiel de l’UMP s’inscrivent dans la parfaite continuité de la politique menée depuis 2007, malgré son échec avéré.
Explosion du chômage, inégalités en forte hausse, pauvreté qui atteint un niveau record, rechute de l’activité économique, désindustrialisation, explosion des déficits publics et de la dette, creusement sans précédent du déficit commercial : le bilan de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement est désastreux. Ces indicateurs étaient au rouge avant le début de la crise. Ils se sont gravement aggravés alors que le gouvernement s’est avéré incapable de mener une politique efficace de lutte contre la crise, à la différence d’autres pays, à commencer par l’Allemagne.
Et pourtant, loin de se remettre en question, le gouvernement et l’UMP n’avancent rien de nouveau. Ils hésitent, tâtonnent et bricolent et sont réduits à annoncer dans l’urgence un nouveau plan d’austérité pour rassurer les marchés alors que l’encre du précédent n’est pas encore sèche.
Malgré les annonces et les plans de communication, ce nouveau plan est conforme à l’orientation de ce gouvernement. Toujours moins de taxes pour ceux qui ont tout, toujours plus d’impôts pour les Français qui travaillent dur, les retraités, les petites entreprises, etc.
Les choix de ce gouvernement, c’est « plus la crise s’aggrave, plus je ponctionne le pouvoir d’achat des Français » : la hausse de la TVA sur les parcs à thème avant de reculer, la hausse de la CSG, l’augmentation des taxes sur les mutuelles, le recul sur la suppression de l’abattement sur les plus-values immobilières, une taxe sur les hauts revenus ne rapportant qu’à peine 200 millions d’euros, à comparer au cadeau de 1,8 milliards d’euros de l’abaissement de l’ISF ! Ce sont encore les Français moyens et modestes qui vont subir les conséquences des échecs de la droite et l’injustice des politiques adoptées.
Et pourtant, l’UMP annonce qu’elle ne va pas s’arrêter en si bon chemin ! Les premières mesures du projet présidentiel du parti majoritaire font apparaître la volonté de remettre en cause le niveau des allocations chômage ou de fiscaliser les allocations familiales, deux mesures qui pénaliseront fortement les catégories moyennes et populaires.
Ces propositions sont d’autant plus indécentes que le gouvernement refuse de remettre en cause les multiples niches et cadeaux fiscaux accordés depuis 2002 pour un coût de 70 milliards d’euros, et pour une efficacité économique nulle ou très réduite, comme l’a montré l’Inspection générale des finances.
Dans ce contexte, la volonté du gouvernement d’imposer une règle constitutionnelle sur les finances publiques est une pitoyable manœuvre pour tenter de s’exonérer de ses propres responsabilités. Voilà un gouvernement qui n’aura respecté aucune des règles budgétaires en vigueur – ni la limite des 3 % de déficit, ni le maximum de 60 % de dette, ni les nombreuses règles qu’il a lui-même fait voter – et qui tente aujourd’hui de faire oublier sa gestion calamiteuse des finances publiques de notre pays par une opération de nature politique. La prétendue règle d’or n’est qu’une façade pour faire oublier leur irresponsabilité de gestion et la chape de plomb placée sur les finances de notre pays. La droite a fait passer la dette publique de 60% du PIB en 2002 (900 milliards d’euros) à 86% en 2012 (1.800 milliards) selon les prévisions de la majorité. Depuis 2007, le Président de la République a laissé explosé la dette et les déficits dans des proportions inédites depuis 1945.
Ce dont la France a besoin, ce n’est pas d’une règle qui ne règle rien, mais d’une politique budgétaire et fiscale sérieuse, ce dont la droite est incapable. En trente ans, jamais un gouvernement de droite n’est parvenu à faire passer le déficit en dessous de 2 % ! Les seuls gouvernements à y être parvenus étaient de gauche : les gouvernements Rocard et Jospin.
En conséquence, les parlementaires socialistes voteront contre la pseudo « règle d’or ». Le Parti socialiste s’exprimera dans le cadre des consultations engagées par le Premier ministre sur ce sujet. S’il est auditionné, il sera représenté par le Premier secrétaire par intérim et les Présidents des deux groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat.
Cette politique sérieuse consiste à s’attaquer au triple déficit qui frappe notre pays : financier, de croissance et de compétitivité. Il est impératif de prendre enfin les mesures permettant de relancer l’activité et de réduire réellement les déficits. Le Parti socialiste propose depuis plusieurs mois des mesures en ce sens : suppression des niches fiscales inutiles et injustes telles que la « niche Copé » et ses 22 milliards d’euros, réforme fiscale pour redonner de la progressivité à l’impôt, modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction de l’utilisation des bénéfices, création d’une banque publique d’investissement et mise en place d’une véritable régulation du secteur bancaire et financier. Il est temps de changer enfin de politique économique et budgétaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire