vendredi 20 avril 2012

A 24 heures d’intervalle, Sarkozy se contredit sur le nucléaire libyen

Après l’avoir nié hier sur France Inter, Nicolas Sarkozy a reconnu ce matin sur RMC que des discussions avaient été engagées avec Tripoli pour la construction d’un réacteur nucléaire destiné à faire fonctionner une usine de dessalement d’eau de mer.

Le 10 décembre 2007, Mouammar Kadhafi est accueilli à l'Elysée par Nicolas Sarkozy © Reuters Jacky Naegelen

Décembre 2007. Mouammar Kadhafi est en visite en France et l’on se souvient qu’il a planté sa tente dans les jardins de l’hôtel Marigny, résidence officielle des hôtes de France.
Le 10 décembre, au cours d’une conférence de presse, le président Sarkozy annonce que "la France signera des contrats de collaboration pour une usine de dessalement de l’eau de mer avec un réacteur nucléaire". Un document distribué à la presse évoque même la fourniture "d’un ou plusieurs réacteurs pour le dessalement d’eau de mer".

Le 21 octobre 2010, quelques mois seulement avant la révolution du peuple libyen, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi est en Libye, où il signe avec Tripoli un accord de coopération commerciale. Le texte recouvre les secteurs des transports, de la santé, de la construction, des hydrocarbures, mais également l’énergie nucléaire civile.

"Non" sur France Inter, "oui" sur RMC

Invité de France Inter mardi matin, Nicolas Sarkozy dément qu’il ait "jamais été question de vendre une centrale (nucléaire) à M. Kadhafi", avec lequel il affirme n’avoir pas "frayé".

Réinterrogé ce matin, sur le même sujet, sur RMC, le président-candidat admet cette fois l’existence d’un tel projet : "Une usine de dessalement d’eau de mer, qu’ils n’ont jamais voulue, qu’ils n’ont jamais faite et pour laquelle les discussions n’ont jamais commencé", explique le chef de l’Etat. Avant d’ajouter : "Ce projet est resté à l’état de projet, pour une raison absolument simple, c’est que quelques mois après M. Kadhafi s’est enfermé dans une forme de folie destructrice".
Entre la conférence de presse de l’hôtel Marigny et le début de la chute de Kadhafi, il s’est cependant écoulé plus de trois années.

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