lundi 15 novembre 2010

Vers la sortie

Bernard Kouchner, le symbole de l'ouverture dévalué

Bernard Kouchner, le symbole de l'ouverture dévalué

Symbole de la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy en 2007, Bernard Kouchner quitte le Quai d'Orsay sans avoir réussi à marquer de son empreinte une politique étrangère de la France entièrement conçue à l'Elysée.

L'ancien membre de plusieurs gouvernements socialistes, popularisé par ses combats humanitaires, s'est contenté d'en être l'exécutant, se faisant sèchement recadrer les rares fois où il tenta de marquer sa différence.

Ce fut le cas notamment quand il évoqua à l'automne 2009 les risques pour la population civile iranienne de sanctions trop sévères, au moment où Nicolas Sarkozy plaidait pour une ligne dure afin d'amener Téhéran à renoncer à son programme nucléaire.

Plus récemment, il a exprimé son malaise à propos de la politique du gouvernement envers les Roms, déclarant qu'après avoir songé un temps à démissionner, il restait au gouvernement par souci d'"efficacité". "Qu'est-ce que ça aurait fait pour les Roms ?", a-t-il dit pour se justifier.

Ses relations difficiles avec un corps diplomatique qu'il n'a pas toujours tenu en estime dans ses premières luttes humanitaires n'ont pas arrangé les choses.

La nomination de proches, étrangers à la profession, à la tête d'ambassades a été aussi mal ressentie. Elle a trouvé ses limites quand la France a accédé à une demande du président sénégalais Abdoulaye Wade pour remplacer à Dakar l'écrivain Jean-Christophe Ruffin, compagnon des premières luttes humanitaires.

A 71 ans, le cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du monde ne cachait pas que ses jours au gouvernement étaient comptés depuis que Nicolas Sarkozy a confirmé au début de l'été qu'il procéderait à un remaniement à l'automne.

FRENCH DOCTOR

Il y était entré en 2007 sous les huées de son ancienne famille socialiste, qui n'a pas eu de mots assez durs pour dénoncer l'opportunisme de cet ancien militant d'extrême gauche.

Médecin gastro-entérologue de formation, Bernard Kouchner se fait connaître dans les années 1970 en attirant l'attention de l'opinion sur les méfaits humanitaires de la guerre du Biafra. Il mènera ensuite des campagnes pour sauver les boat people qui fuient le Vietnam communiste sur des embarcations de fortune.

Cofondateur de Médecins sans frontières en 1971, puis Médecins du Monde en 1980, le "French doctor" entre dans le rang en politique comme secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire des gouvernements de Michel Rocard et d'Edith Cresson, puis ministre de la Santé de Pierre Bérégovoy, avant de rejoindre le gouvernement de Lionel Jospin en 1997, puis en 2001.

Il occupe entre-temps les fonctions de représentant spécial du secrétaire général de l'Onu au Kosovo, la mission qui lui a valu le plus d'éloges.

Député européen de 1994 à 1997, Bernard Kouchner n'a jamais réussi à entrer à l'Assemblée nationale malgré un charisme qui lui vaut une cote enviable dans les enquêtes de popularité.

Il est un des inventeurs de la notion de "droit d'ingérence humanitaire", qui veut que "la souveraineté nationale ne donne pas le droit de massacrer son propre peuple". C'est en vertu de ce principe qu'il est l'un des rares responsables français à approuver l'intervention armée américaine en Irak en 2003.

Grand utilisateur des médias au profit des causes qu'il défend, il en abuse parfois comme lorsque s'il se fait filmer en 1992 débarquant sur une plage de Somalie, un sac de riz sur l'épaule. L'épisode lui colle encore à la peau, notamment dans l'émission satirique de Canal+ "Les Guignols de l'Info".

Son image de défenseur des droits de l'homme a été ternie par un rapport controversé sur les activités du groupe pétrolier Total en Birmanie et des révélations sur sa collaboration avec des gouvernements africains par l'écrivain Pierre Péan.

Né à Avignon, Bernard Kouchner vit avec la journaliste Christine Ockrent, avec qui il a un fils. La nomination de l'ancienne présentatrice vedette du journal télévisé à la direction générale des services audiovisuels extérieurs, qui dépendent du ministère des Affaires étrangères, a suscité de nombreuses critiques sur fond de soupçons de conflit d'intérêt.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Il manque à cette description:
Soutien de campagne à Ségolène Royal et sur le bassin nous sommes bien placés pour le savoir souvenez vous de sa participation au meeting de Domérat de son soutien à la candidates et de ses sourires (de faux cul)etc...
Et comme trait de caractère: Un gout pour le pouvoir si important qu'il est capable de changer de camp...
Alors de grâce oublions le vite c'est une girouette pour nous les socialistes

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