M. Kouchner aurait des états d'âmes. Il aurait pensé à démissionner face à la polémique sur les Roms. Une annonce faite sur RTL, ce lundi matin..
Extraits :
Bernard Kouchner : "Il y a une vraie oppression, et même une esclavagisation de ces populations. Ça, ça ne m'amuse pas du tout. Comment faire pour y remédier? En démissionnant? J'y ai pensé!."
Jean-Michel Aphatie : "Vous avez pensé à la démission à propos des Roms, M. Kouchner?"
B.K. : "Je viens de vous le dire donc je continue. Oui, oui, oui, oui, oui! Mais pour quoi faire?
J.M.A. : "Ça dit tout de même votre malaise alors".
B.K. : "Oui mais mon malaise s'est heurté à la réalité." (…)
J.M.A. : "C'est la première fois, si je peux me permettre, depuis que vous être ministre des affaires étrangères, que vous confessez avoir songé à démissionner?"
B.K. : "Profondément, oui, oui…ouais…enfin ça dépend. Ha ha ha ha, ça dépend, y'en a eu d'autres…"
J.M.A. : "Qu'est qui vous a retenu de le faire?"
B.K. : "L'efficacité. Il faut absolument…Qu'est-ce que ça aurait fait pour les Roms, il faut absolument s'en occuper beaucoup plus que…Encore une fois, j'ai commencé il y a 25 ans, c'est très difficile. Tout le monde le sait.
J.M.A. : "Vous en avez parlé avec Nicolas Sarkozy de vos états d'âme, de votre …"
B.K. : Oui, mais je voudrai d'abord finir, bien sur j'en ai parlé, bien sur j'en ai parlé. Si on n'en parle pas avec le Président, on en parle avec qui?"
J.M.A. : "Et il vous a convaincu de rester à votre poste?"
Long "blanc" de Bernard Kouchner (ndlr)
B.K. : "Je voudrais finir ma phrase…"
J.M.A. : Finissez la.
B.K. : "OK merci. C'est très important de continuer. S'en aller, c'est déserter. S'en aller c'est accepter (…)"
Une question me taraude M. Kouchner, qu'est-ce qui a pu vous mettre mal à l'aise dans cette affaire ?
Vous a-t-on entendu pendant le débat malsain sur l'identité nationale lancé par votre ex-collègue socialiste Eric Besson (et encore collègue dans ce gouvernement)? Je ne crois pas. Vous auriez pourtant pu être mal à l'aise pour un soi-disant "homme de gauche"?
Cette "polémique" sur les Roms a été créée exclusivement par le gouvernement auquel vous appartenez. Vous vous êtes heurté à la réalité mais une réalité créée par ceux à qui vous avez vendu votre âme. Ce n'est que de la "mayonnaise verbale"? Allez donc dire cela aux gens qui sont expulsés.
"S'en aller, c'est déserter. S'en aller c'est accepter."
M. Kouchner, déserter vous l'avez fait, en 2007, quand vous avez accepté de vous mettre au service de Nicolas Sarkozy. On pensait que vos idées étaient à l'opposée de celles du Chef de l'État. Peut-être l'ont-elles été…il y a 25 ans. Mais à l'évidence, c'est à un autre Bernard Kouchner à qui nous avons affaire aujourd'hui.
Celui que nous connaissions il y a 25 ans n'aurait jamais accepté, pour régler le "problème" des Roms, de pratiquer des renvois massifs d'êtres humains dans un pays où ils seront encore moins bien lotis qu'ici.
Le Bernard Kouchner d'il y a 25 ans n'aurait jamais qualifié "d'excellente" une loi Besson (Louis, pas Éric) qui n'est que très peu appliquée, Il aurait fustigé les communes de droite comme de gauche, qui ne l'auraient pas appliqué. Et vous savez que peu l'appliquent.
Le Bernard Kouchner d'il y a 25 ans n'aurait jamais déclaré que ces Roms seraient partis "volontairement après des décisions de justice", il aurait crié au scandale et à la manipulation.
M. Kouchner vous avez déjà déserté. Vos principes, vos idéaux…ou plutôt les nôtres, en tout cas les miens.
Comment pouvez-vous rester dans ce gouvernement, pourquoi y êtes vous entré?
Pourquoi ce malaise et cette non réponse quand on vous demande si Nicolas Sarkozy "vous a convaincu de rester à votre poste?" Que nous taisez-vous?
Vous avez déserté M. Kouchner, vous avez trahi le Bernard Kouchner d'il y a 25 ans, cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du monde.
Vous avez raison, démissionner ne servirai à rien et ce n'est pas partir qui serait "accepter", c'est rester justement.
Si votre réalité aujourd'hui est que, pour aider les Roms, la seule solution est de les renvoyer dans un pays où la misère qu'ils auront à supporter est encore pire que celle qu'ils vivent ici, et de dire qu'ils sont volontaires, vous ne valez pas mieux que M. Besson, et là je parle d'Éric, pas de Louis.
Et comme Éric Besson, vous n'avez pas besoin de déserter M. Kouchner, vous avez déjà trahi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire