Par FRANÇOIS SERGENT
Comme aurait dit Jean-Luc Godard, l’image dégradée de la France de Sarkozy, «ce n’est pas juste une image». C’est aussi une réalité telle qu’elle est rapportée jour après jour par la presse étrangère mais aussi par les ONG internationales ou les instances européennes.
Les comparaisons risquées par certains confrères avec la France de la guerre ou la Gestapo sont évidemment grotesques. Et il n’y a pas de leçons à recevoir de la presse de la dictature chinoise.
Mais à lire et à écouter le reste du monde, la France qui expulse les Roms, la France qui discrimine, la France qui assimile immigrants et délinquants, ne représente pas vraiment la «patrie des droits de l’homme». Mérité par son histoire, ce qualificatif donne aussi à la France des obligations. Qu’elle est loin de remplir. La France est ainsi le pays avec le contentieux le plus lourd auprès de la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg. Tout y passe : indépendance du parquet, sort des homosexuels, lenteur de la justice, suicides en prison. Selon l’Elysée, Nicolas Sarkozy, au plus bas dans les sondages penserait rebondir sur la scène internationale au moment du G20 et du G8 comme il l’a fait lorsqu’il présidait l’Union européenne. Mais son apparente surdité à l’opinion internationale, son indifférence aux instances européennes pour gérer dignement la question des Roms, laissent mal augurer de cette mue en homme d’Etat de stature internationale. Si l’on veut donner des leçons au monde, si l’on veut que la voix de la France soit audible, il faut que le pays que l’on gouverne soit exemplaire.
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