samedi 28 août 2010

Ouverture de l'Université d'été du PS à La Rochelle


L'appel à l'unité de Ségolène Royal

Ségolène Royal, le 27 août à La Rochelle.

Je te salue chaleureusement, Martine, et toute l'équipe qui t'entoure." Ségolène Royal commence en présidente de région, évoquant la sienne, Poitou-Charentes – sa réelection haut la main, le bilan de la tempête Xynthia et l'inefficacité du gouvernement, mais annonce aussi son programme et ses objectifs. "L'être humain doit être remis au cœur de l'économie."

Une économie qu'elle place résolument à gauche. Longtemps proche de la "deuxième gauche", plutôt social-démocrate, Ségolène Royal manie cette fois un discours très social, saluant nommément les figures syndicales de sa région ou faisant huer le ministre de l'industrie,Christian Estrosi, et le "cynisme du capitalisme financier". Puis c'est au tour de Nicolas Sarkozyde subir les piques de Mme Royal :"nous lui disons, à Nicolas Sarkozy, que les visites, ça suffit! Que les discours, ça suffit! Que les mises en scène, ça suffit! On veut des actes, on veut des décisions. On veut que la France se redresse à nouveau et reparte vers le haut", a-t-elle lancé.

LA SÉCURITÉ, "UNE VALEUR UNIVERSELLE"

L'expression est devenue slogan. Ségolène Royal fait scander à la salle un "ça suffit !" pour chaque domaine, ou presque, de l'action du gouvernement. Avant de commencer le paragraphe le plus attendu de son discours : la sécurité. "Une valeur universelle, qui appartient à tout le monde." "C'est la population tout entière qui doit construire la sécurité", explique l'ex-candidate à la présidentielle, qui veut incarner le virage dogmatique du PS à ce sujet. "Il n'y a plus de laxistes" dans le parti sur la question, expliquait Manuel Valls vendredi 27 août au matin.

Fustigeant la plupart des propositions sécuritaires de Nicolas Sarkozy, dont, en référence aux Roms,"les mises en scène indignes des migrations de la misère" - Ségolène Royal évoque les siennes, revenant notamment sur l'encadrement militaire des jeunes délinquants ou des internats pour jeunes délinquants, qui lui avait valu son premier succès lors des primaires de 2006. Les réactions sont mitigées dans la salle : autant d'applaudissements que de sifflets accueillent sa proposition "d'en débattre".

La présidente de région a plus de soutien lorsqu'elle s'en prend à Nicolas Sarkozy, dénonçant un"pouvoir corrompu", alors que "le pouvoir est fait pour servir et pas pour se servir". Pour elle, ce n'est qu'une question de temps : "Dans deux ans, nous pourrons mettre fin à cette présidence, à ce gouvernement qui oppose les citoyens entre eux."

"L'HEURE N'EST PAS AU CHOIX DU CANDIDAT"

Vient la fin du discours, et Royal se lance dans une envolée comme elle les affectionne dans ses discours. Citant d'abord Jaurès, elle explique : "La peur resserre, l'espérance dilate." Une citation qui ne manquera sans doute pas d'être reprise par nombre d'humoristes de France. Elle termine par un long appel à l'unité : "Nous savons que chaque fois que les socialistes sont unis, nos voix sont plus puissantes de celle de tout le Premier Cercle de l'UMP et de ceux qui se coalisent autour."

Surtout, affirme-t-elle, "l'heure n'est pas au choix de notre candidat ou candidate". Manière de calmer le début de fièvre qui s'est emparée des socialistes après la parution du livre Petits meurtres entre camarades, dans lequel Martine Aubry affirme qu'elle décidera ou non si elle est candidate aux primaires socialistes avant le début 2011. Mais aussi après les allusions de Royal elle-même à une candidature.

Lyrique, Ségolène Royal conclut en demandant aux socialistes de dire "Ensemble : unis nous sommes, nous resterons unis quoi qu'il arrive". Le public applaudit longuement, scandant "unité, unité, unité". Longtemps une gageure au PS, le terme est cette année devenu une consigne impérative.
En quittant la tribune, l'ex-candidate PS a d'ailleurs été embrasser Martine Aubry, qui a salué son discours.

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