Cette année, l'État a diminué de 183.000 euros l'enveloppe allouée aux structures d'accueil de Moulins, Montluçon et Vichy (2.675.000 euros en 2009 contre 2.491.000 euros cette année).
Les associations qui gèrent ces structures ont le choix entre deux solutions discutées hier en préfecture :« Il a été proposé de diminuer les budgets de 7 % pour tout le monde. Cela correspond à la baisse de l'enveloppe de l'État, explique Christian Michalak, secrétaire général de la préfecture. L'autre solution serait d'appliquer une diminution dégradée. Le budget serait en baisse de 4 % pour Vichy ; 7,5 % pour Montluçon et 8 % pour Moulins. Certaines associations nous ont dit qu'il ne serait pas équitable de ponctionner la même chose à tous (7 %), alors que les trois structures n'ont pas le même mode de fonctionnement ».
Cela porterait les budgets à 569.810 euros (dont 96.000 euros pour l'accueil de jour et 473.810 euros pour le CHRS) pour Vichy, à 793.812 euros (dont 84.520 euros pour l'accueil de jour et 709.406 euros pour le CHRS) pour Montluçon et à 1.120.000 euros (dont 100.000 euros pour l'accueil de jour et 1 million pour le CHRS) pour Moulins.
« C'est un tour de passe-passe estime Jacques Lahaye. L'État nous retire de l'argent du CHRS pour le mettre sur l'accueil de jour. On masque la suppression de la subvention à l'accueil de jour. Il n'en reste pas moins que nous perdons environ 120.000 euros de subventions. Or, la crise s'aggrave. On voit de plus en plus de jeunes de 30 ans pris par le phénomène de l'errance. On a déjà un budget serré pour le CHRS. Cette année, les congés maladie, les départs à la retraite n'ont pas été remplacés. Réduire les coûts, c'est intenable. On veut bien le faire, mais pas au détriment des personnes accueillies ».
Les inquiétudes sont les mêmes à Vichy où l'association Alié qui gère l'accueil de jour, a commencé à économiser :
« Afin d'éviter de payer un loyer, nous avons transféré l'accueil de jour dans les locaux de l'abri de nuit, indique Claude Cugnet, présidente d'Alié. L'accueil de jour fonctionne en service minimum. En fonction des subventions définitives que nous obtiendrons, nous verrons comment nous maintiendrons ce service? En prenant l'argent du CHRS pour le reporter à l'accueil de jour, on va devoir aussi économiser au CHRS. Or, on ne peut pas aller très loin. En baissant les crédits, on ne pourra pas avoir la même qualité de service ».
Les responsables des trois associations devront donner une réponse vendredi au secrétaire général de la préfecture sur la solution pour laquelle ils opteront.
« Il y a un problème de finances publiques, admet Christian Michalak. Ça ne veut pas dire que l'on nie les problèmes d'accueil dans l'Allier. Ce n'est pas le lieu où la situation est la plus difficile. Il est normal que les budgets de l'État partent vers des villes où la situation est plus complexe avec des populations plus nombreuses. L'Allier n'en fait pas partie ».
Leïla Aberkane
La Montagne
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