samedi 1 mai 2010

Le petit télégraphiste ?



Artifice, Par François SERGENT

L’Exposition universelle de Shanghai n’est qu’une somptueuse mise en scène à la gloire du régime chinois. Tout comme le furent les Jeux olympiques. Même démesure, même esthétique du gigantisme, même symbolisme politique et hégémonique. La Chine projette son pouvoir à l’extérieur, mais aussi sur ses sujets. On estime que 95% des visiteurs de l’Expo seront des Chinois, qui pourront témoigner de la puissance du Parti communiste et de la réussite économique et diplomatique de l’empire. Autant de tours, autant de stades, autant de feux d’artifice pour faire oublier l’envers du décor : les accidents de mine par milliers, les réfugiés des tremblements de terre, les bidonvilles des ouvriers qui font de la Chine l’atelier du monde. Une démonstration de force pour effacer les violations des droits de l’homme et de toutes les minorités, les enfermements et la torture des opposants les plus démocratiques comme l’avocat Gao Zhisheng ou le dissident Hu Jia. Lors de l’une de ses dernières visites en Chine, Nicolas Sarkozy avait emporté une liste de prisonniers politiques fournie par Cohn-Bendit. Il avait rencontré le dalaï-lama en Pologne. Des gestes qui n’ont pas été renouvelés pour un voyage d’Etat voué à la «normalisation».

Pour le régime chinois, la France est le maillon faible en Europe et Pékin a su se jouer de son Président.

Dans la grande scénographie de Shanghai, Sarkozy n’est pas un acteur, juste un figurant.


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