"1er Mai Socialiste": intervention de Frédéric Kott

Traditionnellement, le 1er mai, jour de la Fête internationale du Travail et des Travailleurs, les Socialistes vont se recueillir sur la tombe des anciens Maires socialistes de Montluçon.

Parce que nous sommes leurs héritiers, à eux qui ont consacré toute leur vie politique à la lutte pour le progrès social, cette cérémonie revêt pour nous une importance particulière : en leur rendant hommage, en restant fidèles à leur exemple, à nos racines, loin d’être dans la nostalgie, nous poursuivons notre combat pour le progrès social et l'émancipation de l'Homme.

En 1888, lors du 3ème congrès de la Fédération Nationale des Syndicats, JEAN DORMOY propose d’organiser une manifestation populaire dans le monde entier, pour célébrer les manifestations de 1886 pour la journée de 8 heures aux USA qui ont vu la police américaine tirer sur des centaines de travailleurs.

Depuis l'adoption de ce projet le 1er mai 1890, Jean Dormoy est surnommé le « Forgeron du 1er Mai ». Cette journée sera fériée à partir de 1947.

En cette journée emblématique, après avoir participé à la manifestation organisée par l’intersyndicale, nous venons donc saluer la mémoire et l'action de nos illustres anciens premiers magistrats socialistes, Jean DORMOY, Marx DORMOY, Paul CONSTANS, Alexandre DORMOY, François CARRIAS, René RIBIERE, Lucien MENUT et André SOUTHON. Nous déposerons une rose sur leur sépulture ici au Cimetière de l’Ouest, puis au Cimetière de l’Est, et nous aurons une pensée pour ceux qui sont inhumés dans d’autres lieux.

Le second tour des élections régionales a été pour la gauche un dimanche de re trouvailles. Des retrouvailles entre nous, des retrouvailles avec nos partenaires de la gauche et des retrouvailles avec les Français.

Le bilan des équipes sortantes a été approuvé par les électeurs et nos propositions ont suscité l'adhésion. Pour autant, il faut recevoir ce résultat avec humilité et responsabilité.

L'abstention massive doit aussi être entendue par le Parti socialiste. Le désarroi des Français est immense et les désillusions s'accumulent. Ce vote ne doit donc susciter aucune autosatisfaction. C'est avant tout un encouragement à continuer l’action entamée.

Les Français nous demandent de poursuivre sur la voie d'une gauche de projet, d'une gauche unie et solidaire.

Nous sommes tournés vers l'avenir et au travail pour élaborer et adopter notre projet.

Trois conventions thématiques et une convention de la rénovation vont se tenir d'ici à la fin de l'année pour doter notre Parti des orientations, des propositions et de l'organisation qui nous permettront d'être au rendez -vous avec les Français.

Le résultat de l'élection régionale est aussi un désaveu cinglant de la politique du gouvernement. Il n'y a que le Président de la République pour ne pas prendre la mesure de la défiance exprimée par les Français. Alors qu'ils ont demandé plus de gauche dans les urnes, Nicolas Sarkozy répond par un coup de barre à droite et un reniement sur l'écologie.

Alors que précarité et injustice sociale ne font que s’accroître, les Socialistes prennent toute la mesure de l’attente des Français à leur égard.

Ce moment de mémoire qui nous permet de nous ressourcer nous rappelle que le nombre des chantiers à ouvrir reste immense : nous poursuivons notre combat pour l'avenir de notre pays, et, comme le disait François Mitterrand, pour « mettre du bleu au ciel de nos concitoyens ».