dimanche 3 février 2013


Et si on parlait d’emploi ?

Ils le voulaient, ils l’ont eu. L’UMP réclamait à cors et à cris un débat sur le « mariage gay ». La semaine dernière, la nouvelle leur est tombée sur le coin de la figure : 15 journées d’affilée, samedi et dimanche compris, nuit et jour, seront bloquées à l’ordre du jour de l’Assemblée Nationale pour permettre l’examen des 5000 (sic !) amendements déposés par l’UMP pour faire de l’obstruction au mariage pour tous.
Tout ça pour ça. 5000 amendements sur le mariage pour tous et combien sur la fermeture de Goodyear à Amiens ? 15 jours de débat à l’Assemblée Nationale pour le mariage pour tous et pendant ce temps nous attendons encore la loi contre les licenciements boursiers ou notre grande réforme fiscale.
Le mariage pour tous est une belle avancée, une grande avancée, un progrès de société. Il suffit de regarder autour de nous pour nous convaincre de l’ineptie de quelques députés UMP, qui ont oublié d’ôter le bandeau du conservatisme et d’observer le réel. Il suffit de regarder à l’Est-de notre arrondissement, pour admirer le courage de ce couple gay de Louroux-de-Beaune qui est allé toquer à toutes les portes de son village afin de récolter 80% de soutien à une pétition en faveur des droits des homosexuels. Il suffit de regarder au nord de notre département pour voir avec un œil attendri ce couple de Vallon-en-Sully qui élabore des projets de mariage et espère vivre son union sous l’ombre protectrice de la République.
L’égalité, l’égalité, encore l’égalité. C’est le principe sacré des socialistes, des progressistes, des fondateurs de la République. Le mariage, célébré dans la salle des Fêtes de la mairie, devant le buste de Marianne, est républicain avant d’être religieux et son accès ne saurait être restreint.
Tous les conservateurs doivent l’entendre : la société change plus vite que la loi. J’étais le mois dernier sur le terrain, dans une crèche. M’approchant d’une petite Marie, âgée d’à peine 3 ans, je lui demande : « Et il est où ton amoureux ? ». Elle me répondit « c’est Lucie mon amoureux »… On dit que la vérité sort de la bouche des enfants…
En politique, il faut savoir marcher sur deux jambes : le changement social et la transformation de l’économie. Le débat sur le mariage pour tous fait écran depuis plusieurs semaines. Nous ne parlons que de questions de société et si peu d’économie. Les médias, obnubilés par les débats houleux, donnent la parole aux points de vue les plus extrêmes. Loin de cette agitation, les usines se mettent au chômage partiel à tour de bras, sabrent les contrats des intérimaires et ne renouvellent pas les départs en retraite. Prenons garde à ne pas monter en épingle un phénomène de société accepté depuis longtemps par une écrasante majorité. Après 15 jours de débats parlementaires sur le mariage, il sera grand temps de retourner aux questions d’emploi.
Nicolas Brien

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