Ce ne sont que quelques mots, 44 exactement, que l’on peut juger ambigus et
frileux. Il reste que pour la première fois, cinquante et un ans après le
massacre de centaines d’Algériens par la police française le 17 octobre 1961, la
République par la voix du chef de l’Etat «reconnaît ces faits».
Ainsi prend fin la censure officielle, le silence d’Etat qui a, des années
durant, occulté ces meurtres et noyades de manifestants qui défilaient pour
l’indépendance de leur pays colonisé. Des années durant, pouvoirs de droite
comme de gauche, police et justice ont interdit et étouffé la vérité.
Aujourd’hui encore, le bilan de cette effroyable répression n’est pas
établi.
Il a fallu le travail d’historiens, écrivains et journalistes courageux comme
Paulette et Marcel Péju, Jacques Panijel, Jean-Luc Einaudi, Michel Levine,
Jean-Louis Péninou (de Libération), Didier Daeninckx pour démasquer ce
mensonge d’Etat.
Aujourd’hui, certains à droite, les descendants des Maurice
Papon, Michel Debré et Roger Frey, qui furent les exécuteurs de ces massacres,
condamnent le geste de justice et d’apaisement de François Hollande.
Tout comme
ils ont condamné ses déclarations sur la rafle du Vél d’Hiv pourtant dans la
droite ligne des mots courageux de Jacques Chirac. Comme si l’histoire
collective et tourmentée d’un vieux pays pouvait se construire sur des mensonges
et des dissimulations.
Cette nuit du 17 octobre appartient à une histoire
commune et adverse aux Français et aux Algériens, à leurs enfants aussi. La
France leur devait justice et vérité.
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