lundi 27 août 2012


L'éditorial de Libération

Par François Sergent


Le monde a beau être devenu multipolaire fait de bric et de broc, l’élection américaine gouverne la planète. 
Par son poids économique et financier, l’Amérique domine ; l’Europe est malade et l’euro court après le dollar. Aucun Bric n’a atteint la masse critique des Etats-Unis et l’on sait ce que valent les élections en Russie ou en Chine. 
Culture et idéologies américaines continuent d’influencer le monde, comme aucun autre pays. On peut encore rêver d’un rêve américain, qui parle d’un rêve chinois, russe ou européen ? 
De Reagan et ses néocons à Clinton et ses néoréalistes, les idées politiques américaines sont épidémiques. Et cette année, la campagne américaine se joue bien au niveau des idées. Quel pays au monde aurait choisi des hommes aussi à droite, aussi extrémistes à l’aune européenne pour les représenter que Mitt Romney et Paul Ryan. A côté Merkel, Cameron ou Sarkozy, c’est le Front de gauche. 
Romney a fait son immense fortune en délocalisant des milliers d’emplois et en abritant ses revenus dans les paradis fiscaux. Ryan, le plus idéologue des deux veut privatiser l’assurance santé des vieux, réduire l’Etat à ses fonctions régaliennes et interdire l’avortement même en cas d’inceste ou de viol. 
 Pourtant, selon les sondages, ces deux hommes font pour l’heure course quasi égale avec Obama. 
Preuve bien sûr du grand dérapage à droite du pays, Clinton fut l’exception, Reagan la règle. Preuve aussi qu’Obama, malgré sa victoire historique, n’a pas su vendre ses idées démocrates de justice sociale et de progrès économique. 
Les jeux ne sont pas faits mais la bataille idéologique américaine doit nous concerner.

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