mercredi 29 février 2012

Education: Nicolas Sarkozy hors-sujet - Réponse à ses mauvaises propositions

Communiqué de presse de Vincent Peillon, Responsable du pôle éducation dans la campagne de François Hollande


Hier soir, à Montpellier, Nicolas Sarkozy a été la caricature de lui-même et n'a pas ménagé non plus la caricature des autres. On comprend mieux les échecs, connus de tous, de la politique mise en oeuvre depuis 2007 : le président sortant ne comprend visiblement rien à l'école. Il ne sait pas de quoi il parle.

Il vante les internats d'excellence qui ne représentent que 0,04% de l'ensemble des établissements scolaires français (26 établissements sur 64 000) et n'accueillent que 0,02% des élèves. Il vante la création des Etablissements de Réinsertion Scolaire (ERS) qui ne prennent en charge qu'une petite centaine d'élèves. Il parle d'augmenter la présence des adultes dans les établissements, mais vient de supprimer 77 000 postes en cinq ans.

Il confond autonomie des équipes pédagogiques, voulue par la gauche, et caporalisme du chef d'établissement. Il se félicite du recul de l'échec scolaire, alors que toutes les évaluations sérieuses montrent malheureusement le contraire et la dégradation de notre système scolaire en la matière. Nicolas Sarkozy ne défend pas plus "l'école pour chacun" que "l'école pour tous" - une fausse opposition - mais défend "l'école pour quelques-uns"

Pas un mot en revanche sur les vrais sujets. Rien sur l'école primaire, alors que l'on sait que c'est là que se joue l'essentiel des apprentissages fondamentaux et donc de la lutte contre l'échec scolaire. Rien sur la maternelle, où le taux de scolarisation des moins de 3 ans s'est effondré, passant les 10 dernières années de 35% à 11%, sortant ainsi 150 000 enfants du système scolaire. Rien sur les rythmes scolaires et éducatifs, alors que la semaine de 4 jours généralisée dans son quinquennat a profondément affaibli notre école. Rien sur la formation des enseignants, que son gouvernement a pourtant détruit et sans laquelle aucun progrès ne pourra s'accomplir. Rien sur les lycées professionnels, qui concernent pourtant des centaines de milliers d'élèves.

Devant tant d'oublis, on serait tenté de sourire si le sujet n'était pas si grave, l'enjeu si important pour notre avenir commun. Manifestement, le Président n'a aucune autre ambition pour l'école que de poursuivre l'œuvre de destruction qui fut la sienne pendant cinq ans. Quant au « travaillons plus pour gagner plus », ce fut le clou de son discours, mélangeant mépris à l'égard des enseignants et à l'égard des français qui ont reconnu là une très vieille promesse dont les uns et les autres savent ce qu'elle est devenue.

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