La délégation aux droits des femmes de l'Assemblée préconise de ramener à 65 ans au lieu de 67 l'âge de la retraite à taux plein, la réforme des retraites pénalisant particulièrement le femmes selon elle, dans un rapport sur le temps partiel présenté mercredi.
"La faiblesse des retraites perçues par les femmes, inférieures de 40% en moyenne à celle des hommes" et les années travaillées à temps partiel notamment font que la loi qui entrera en vigueur au 1er juillet "pénalise particulièrement les femmes", fait valoir la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes.
"Une erreur peut toujours être réparée", a estimé sa présidente, Marie-Jo Zimmermann (UMP), ajoutant qu'actuellement, "le coeur du problème de l'égalité, c'est le temps partiel".
La délégation évalue à 4,6 millions, dont 82% de femmes, le nombre de salariés à temps partiel contre 1,5 million il y a 30 ans.
"Entre 2003-2007, le temps partiel était compris dans une tranche d'âge 30-50 ans où on pouvait invoquer un peu l'éducation des enfants", explique Mme Zimmermann. "Aujourd'hui, ce qui nous inquiète c'est que c'est en début de carrière, et des temps partiels en dessous de 15 heures".
Pour la député socialiste Danielle Bousquet, "le temps partiel, bonheur des femmes est un argument fallacieux".
"La situation est très grave, elle sera urgente demain car la longévité des femmes augmente, elles risquent d'être dans une grande dépendance et n'auront pas les moyens d'y faire face", a-t-elle ajouté.
La délégation propose donc d'introduire une obligation de surcotiser pour l'assurance vieillesse si le salarié en fait la demande, et préconise l'introduction d'une durée légale minimum de travail par semaine, qui pourrait être fixée à 20 heures, sauf pour les recrutements par des particuliers.
Les députés de la délégation avancent par ailleurs la possibilité d'une majoration pour heure supplémentaire dès la première heure dépassant la durée contractuelle.
Ils proposent pour les salariés à temps partiel ayant plusieurs employeurs, de supprimer la condition de perte d'au moins 30% du salaire total antérieur pour percevoir les indemnités de chômage.
Selon les statistiques, les retraitées du privé touchent en moyenne 825 euros quand les hommes perçoivent environ 1.400 euros, résultat de carrière discontinues, de temps partiel et de moindres salaires.
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