Le Président de la République a rendu publique sa proposition de réforme du lycée. Alors que tous, lycéens, parents d’élèves et enseignants, attendaient depuis un an une réforme ambitieuse du lycée, Nicolas Sarkozy a longuement aligné de nombreuses banalités. Dans cet exercice fastidieux -non dénué d’humour, ainsi Nicolas Sarkozy appelle-t-il à la fin des privilèges de naissance…-, les constats étaient connus depuis bien longtemps.
Nous attendions aujourd’hui de vraies pistes de réformes, en vain.
Le Président de la République souhaite « casser » la hiérarchie des filières mais se limite à de l’incantation, en maintenant à l’identique les structures actuelles. Il appelle à une revalorisation des langues tout en diminuant chaque année le nombre de recrutements d’enseignants en langues étrangères. Il souhaite un meilleur accueil des élèves handicapés, tout en précarisant les Auxiliaires de Vie Scolaire en charge de leur accompagnement. Quant à l’amélioration du système d’orientation, il n’y a rien derrière les mots. S’il est juste d’envisager le lycée comme le temps de l’orientation progressive et de la préparation à l’enseignement supérieur, on ne s’en donne en aucun cas les moyens. De plus, lutter contre l’échec scolaire au lycée n’a de sens qu’en ouvrant un chantier pour une refonte du collège, chaînon délaissé du système éducatif.
Plutôt que d’apporter des réponses audacieuses aux difficultés que rencontre le lycée, Nicolas Sarkozy a choisi d’apporter des réponses cosmétiques, en passant à côté des sujets essentiels : quelle culture commune pour tous les lycéens ? Quelle revalorisation des filières professionnelles et quelle refonte des filières actuelles? Quelle préparation à l’enseignement supérieur et au projet professionnel? Comment améliorer les conditions de vie lycéenne ? Quelles modernisations du métier d’enseignant ? Quelle optimisation du temps scolaire et quelles pédagogies nouvelles faisant appel à l’autonomie des élèves ?
Manifestement Nicolas Sarkozy a fait le choix de l’immobilisme au lieu d’apporter de vraies réponses aux enseignants, aux personnels, aux élèves et à l’ensemble des Français qui attendent pour notre système éducatif un projet à la hauteur de sa mission.
Alors que le Président de la République affirme que la création des Lycées en 1802 symbolise « la fin des privilèges de la naissance », la réalité démontre quotidiennement aux Français, et avec encore plus de cruauté depuis l’annonce de la nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD, que la promesse républicaine d’égalité réelle entre tous s’éloigne un peu plus chaque jour avec l’Etat UMP.
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