Alors que les ministres défilent dans les médias pour afficher l’autosatisfaction du gouvernement, il n’y a décidément pas de quoi se réjouir pour les Français en ce 15 août. Depuis quelques jours, les chiffres et les annonces dessinent un sombre tableau.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour l’économie
L’annonce hier d’une croissance de 0,3% du PIB au second trimestre ne signale aucunement la reprise. C’est ce qu’ont noté tous les experts, qui rappellent que ni la consommation ni l’investissement ne repartent.
Cette analyse est confirmée par la publication aujourd’hui des chiffres du chômage, qui montrent une destruction nette de 74100 emplois au second semestre. Cela confirme les pires prévisions pour 2009 (591 000 emplois perdus dans le privé pour l’ensemble de l’année).
Aujourd’hui également, les chiffres concernant les salaires montrent un pouvoir d’achat en berne au second semestre (progression de 0) malgré une inflation très faible.
Pour les PME, la situation reste critique, notamment chez les sous-traitants industriels chez qui les plans sociaux et les fermetures de sites se multiplient (New Fabris, Molex, Wagon Automotive, Bosal…).
Dans le même temps, le déficit se creuse de manière vertigineuse. Les chiffres publiés le 11 août montrent que le déficit de l’Etat atteint 86,6 milliards d’euros au 30 juin, contre 32,8 milliards l’an dernier à la même date. Cela alors même que, à la différence de ses voisins, la France n’a jamais disposé d’un plan de relance de la consommation. Le déficit est plombé par des dépenses inutiles et injustes (paquet fiscal, baisse de la TVA dans la restauration, baisse des impôts pour les hauts revenus).
Les mauvais coups pour le pouvoir d’achat et les services publics continuent
Demain, le tarif de l’électricité va augmenter de 1,9% pour les particuliers, ce qui va plomber encore un peu plus le pouvoir d’achat. Et le pire est probablement à venir alors que le PDG d’EDF a réclamé une hausse de 20% des tarifs sur trois ans. Il s’agira, avec l’accord du gouvernement, de faire payer aux Français le prix des gaspillages.
Cette semaine, on apprenait que la bonification pour les retraites dont bénéficient les mères de famille allait être remise en cause, sous couvert d’égalité entre les sexes. Ce serait une mesure totalement injuste dans la mesure où la bonification vient compenser les différences liées aux périodes de maternité.
Lors du dernier Conseil des ministres avant la pause estivale, le gouvernement a officiellement lancé la privatisation de la poste, qui va inévitablement aboutir à une diminution du niveau de service.
Hausse des tarifs et remise en cause du service public, attaques contre les retraites : par petites touches, le menu social de la rentrée est déjà écrit.
Les mauvaises pratiques financières recommencent
Le 13 août, le CAC 40 a atteint son plus haut de l’année, à plus de 3550 points (après être tombé à 2500 en mars), ce qui traduit le redémarrage des profits financiers alors que l’économie reste en profonde dépression. Cela annonce un nouveau divorce entre la sphère financière et l’économie réelle. Tout semble recommencer comme avant.
En France et ailleurs, les banques et les établissements financiers, pourtant aidés par les Etats, reprennent sans rien changer les pratiques dangereuses et répréhensibles qui étaient les leurs avant la crise. BNP Paribas a annoncé début août la constitution d’une réserve d’un milliard d’euros pour les bonus des traders et des dirigeants.
Au total, l’économie continue de souffrir alors que les profits financiers repartent. Le pouvoir d’achat est raboté pour la majorité alors que les bonus sont de nouveau à l’ordre du jour pour une infime minorité. Les services publics sont attaqués alors que la finance n’est pas régulée.
Voilà le triste 15 août que Nicolas Sarkozy et ses ministres proposent aux Français.
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