Même si certains signes de reprise se dessinent en Europe et aux Etats-Unis, la crise est loin d’être terminée. La France est toujours au cœur d’une profonde dépression économique et sociale et la rentrée s’annonce particulièrement difficile sur le plan de l’emploi.
Malgré la très faible croissance du deuxième trimestre (+0,3%), après quatre trimestres consécutifs de baisse, l’acquis de croissance pour 2009 reste largement négatif (-2,4%) et les prévisions d’un recul de -3% pour l’année ne sont pas modifiées, ce qui laisse présager de nouvelles dégradations sur le front de l’emploi. Les prévisions font toujours état d’un taux de chômage à plus de 10% à la fin de l’année et le pays vient de subir un recul historique de l’emploi au premier trimestre (193.000 emplois détruits). L’investissement des entreprises continue de reculer, les indicateurs de conjoncture sont toujours dans le rouge, notamment pour l’industrie.
La principale explication du petit chiffre de croissance tient à la hausse des exportations, c’est-à-dire à la reprise dans certains grands pays étrangers. Dans le même temps, les importations de biens intermédiaires continuent de reculer, ce qui confirme la baisse de l’activité anticipée des entreprises.
Les Français, dans leur grande majorité, ne voient aucune reprise. Pour eux – salariés, fonctionnaires, petites entreprises –, l’actualité, ce sont les plans sociaux, les réductions d’effectifs, les fermetures de sites et le pouvoir d’achat en berne. Ce qui repart aujourd’hui, c’est le CAC 40 et ce sont les bonus des traders et des patrons des grandes entreprises.
Le risque est grand d’assister à un nouveau divorce entre le redémarrage des profits pour une minorité et la dégradation réelle de l’économie vécue par la majorité. Les couches moyennes et populaires ont été les premières victimes de la crise. Si les choses continuent comme aujourd’hui, elles vont être une nouvelle fois sacrifiées.
C’est maintenant que les politiques publiques doivent être efficaces. Le soutien à l’activité reste profondément nécessaire, ce qui demande un véritable plan de relance pour que la France ne retombe pas dans une récession qui menace pour 2010. C’est maintenant qu’il faut faire preuve de volontarisme pour mettre en place les régulations nécessaires au niveau français, européen et mondial pour éviter que l’illusion d’une reprise pousse chacun à reprendre les mauvaises habitudes. La régulation est absolument nécessaire pour changer en profondeur le système économique afin d’éviter que la crise d’aujourd’hui ne se reproduise rapidement et plus violemment encore dans un futur proche.
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