vendredi 22 avril 2011

La prime de 1000 euros : une vaste supercherie

Quelle supercherie ! La prime « d’au moins 1000 euros » annoncée par le gouvernement il y a quelques jours, qui devait être obligatoire et concerner l’ensemble des salariés des entreprises qui versent des dividendes, s’est dégonflée à vue d’œil !

Le gouvernement a reculé dans la cacophonie après avoir joué avec les espérances de nombreux foyers en difficulté. La manœuvre électoraliste ne trompe personne.

Alors que des millions de Français souffrent quotidiennement de la baisse de leur pouvoir d’achat et subissent les hausses vertigineuses des prix de l’énergie et des produits alimentaires, la plupart ne verra jamais la couleur de cette prime.

Elle ne concernera que les travailleurs des entreprises de plus de 50 salariés dont les dividendes versés augmentent par rapport à l’année précédente. Autant dire une poignée ! Le gouvernement tente en outre de nous faire croire que cette prime sera obligatoire. Il n’en sera rien ! Si elle sera obligatoirement négociée, son versement est conditionné à la conclusion d’un accord au sein de l’entreprise, aucune précision n‘étant apportée aujourd’hui sur ce qu’il se passera en cas d’absence d’accord. Il y a fort à parier que ce dispositif sera le même que celui pour les salaires, les négociations devront être ouvertes, mais il n’y aura aucune obligation de résultat !

Le montant de la prime a également fondu. Après avoir promis « au moins 1000 euros » dès cette année, il s’avère que ce montant n’est plus un minimum mais un plafond au dessus duquel les entreprises ne bénéficieront plus d’exonération de cotisations patronales. Le gouvernement incite donc les entreprises à ne pas dépasser 1000 euros et surtout à substituer une prime exonérée à des augmentations de salaires ! Ce n’est donc plus une prime aux salariés, mais une prime aux entreprises.

Ce dispositif n’est en réalité qu’une nouvelle niche sociale, au moment où le gouvernement affiche pourtant la lutte contre les déficits et la dette publique comme une priorité.

A côté de cela, il y a des décisions bien réelles : les 300 000 contribuables les plus riches qui vont être exonérés de l’impôt sur la fortune, les 5,2 millions d’agents publics qui voient leur pouvoir d’achat gelé et les millions de smicards qui n’ont eu aucun coup de pouce.

Aucun commentaire:

compteur de visites - adresse ip