Les débats des Etats généraux de la sécurité à l’Ecole ont révélé l’absurdité de la politique du gouvernement et le décalage complet entre la réalité de la violence scolaire et le discours démagogique de la droite.
Pendant deux jours, à la Sorbonne, les intervenants ont répété que la dégradation l’environnement social et urbain était la principale cause de la montée et de la répétition des violences. Ils ont dit que les classes trop chargées aggravaient la situation et que les jeunes enseignants n’étaient pas suffisamment armés pour faire face au climat qui règne dans les établissements les plus difficiles. Ils ont insisté sur l’importance de la pérennité des effectifs, de la présence des adultes dans les établissements. L’exclusion des « perturbateurs » a été dénoncée par les spécialistes de la délinquance parce qu’elle ne fait que déplacer le problème. A de nombreuses reprises, il a été souligné que la réforme de la formation des maîtres était totalement incompatible avec la volonté de lutter contre les violences scolaires.
Qu’attend le ministre pour en prendre acte ? Pour revenir sur les suppressions de postes d’enseignants, réagir à l’insuffisance du nombre de surveillants, de CPE, de Copsy, d’infirmières ?
En réalité, ces journées n’ont servi à rien. M. Châtel a préféré répéter ce que Nicolas Sarkozy avait déjà annoncé, et qu’aucun expert ne préconise : « sanctuarisation », développement des équipes mobiles de sécurité extérieures à l’établissement et n’intervenant qu’après coup, suppression des allocations familiales des parents d’élèves absentéistes et mise à l’écart des « élèves qui ne peuvent suivre une scolarité normale ». Le ministre de l’éducation a beau jeu de promettre d’introduire la gestion de crise et la tenue de classe dans la formation des enseignants : à quoi cela sert-il s’il ne renonce pas à son projet de réforme qui conduit à envoyer au casse-pipe, à plein temps dès la rentrée, des professeurs sans aucune expérience ?
Apporter une réponse sérieuse et pragmatique au problème de la violence nécessite un changement radical de toute la politique éducative de ce gouvernement. Il faut immédiatement mettre un frein à la suppression des postes et suspendre la réforme de la formation.
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