vendredi 30 avril 2010

TRANSPARENCE ?

Les élus d’opposition rencontrent toujours les mêmes difficultés pour obtenir les documents administratifs auprès de la Mairie de Montluçon.

Lors de sa séance du 24 septembre 2009, le Conseil Municipal a adopté une convention d’échange de parcelles entre France Loire et la Ville de Montluçon.

A cette occasion, suite à sa demande, le Maire avait promis à Frédéric KOTT la transmission des évaluations des services des Domaines des parcelles concernées au sein de la ZAC des Forges et sur le site du lotissement des Hauts de Buffon.

A ce jour, n’ayant rien reçu, malgré plusieurs demandes restées sans réponse, Frédéric KOTT vient de saisir la CADA (Commission d'Accès aux Documents Administratifs).

jeudi 29 avril 2010

Pour un nouveau modèle de développement économique, social et écologique

Le PS se lance dans la bataille des idées face à la droite



Martine Aubry a défendu une "gauche qui ne s'excuse plus d'être de gauche" en présentant la matrice du nouveau projet du Parti socialiste français.

A mi-chemin entre la déclaration de principes et le programme présidentiel, le "parlement" du PS a validé un texte préparé depuis l'été dernier pour un "nouveau modèle de développement économique, social et écologique".

Compilé par le député Pierre Moscovici, ce socle de propositions, que les militants sont appelés à approuver le 20 mai, précède les travaux de trois autres conventions, sur la rénovation du PS, "l'égalité réelle" et les relations internationales.

"Pour nous, 2010 sera l'an I de la reconquête" sur le chemin de la prochaine élection présidentielle, a déclaré Martine Aubry devant les cadres du parti réunis à La Mutualité, à Paris.

Inventer de nouvelles réponses, "cela suppose non pas une rustine ici ou un pansement là mais un nouveau modèle de société", a-t-elle dit. "Notre ambition n'est pas d'être élus par le rejet qu'inspire la droite mais d'être choisis pour nos valeurs et notre projet".

Le texte de 27 pages, qui a été adopté lundi soir à l'unanimité par le Bureau national du PS, son organe exécutif, met un coup de barre à gauche.

Le PS propose, entre autres, d'augmenter le coût des licenciements économiques "dans les entreprises florissantes" et d'instaurer un remboursement des aides publiques en cas de licenciement.

Les socialistes envisagent la mise sous tutelle judiciaire d'une entreprise qui emploierait des "pratiques manifestement contraires à l'intérêt de l'entreprise, menaçant volontairement sa pérennité".

Comme en 2002 et en 2007, le PS dit que, s'il revient au pouvoir en 2012, il remplacera l'impôt sur le revenu et la Contribution sociale généralisée (CSG) par un "grand impôt citoyen sur le revenu, plus large, plus progressif et donc plus juste".

La crise étant "totale, notre projet doit être global", a souligné Martine Aubry.

Pour que la finance "soit de nouveau au service de l'économie", les socialistes veulent séparer les banques de dépôts et d'investissements et limiter "fortement" les activités spéculatives risquées.

Autant de propositions qui fondent une "gauche solidaire (...) qui ne s'excuse pas d'être de gauche dans une crise qui a donné raison à ses analyses", a résumé Martine Aubry.

Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS, "les socialistes proposent l'espoir" contre un gouvernement "pour les privilégiés, par les privilégiés et au nom des privilégiés".

Sans aller jusqu'à proposer des amendements, qui auraient été interprétés comme autant de fissures dans l'unité du parti, François Rebsamen a mis en garde le PS contre un trop grand interventionnisme de l'Etat.

"Le retour à l'Etat providence ne peut pas être le point central du projet du Parti socialiste", a déclaré le sénateur-maire de Dijon.

Ce texte n'est qu'une "trame de départ", a souligné l'ancien Premier ministre Laurent Fabius. "C'est une base de travail entre la matrice et le programme", a renchéri l'ancien ministre de l'Economie Michel Sapin.

Charge au futur candidat présidentiel, qui doit être élu lors de primaires internes, de remodeler le texte et l'adapter à la situation de la France en 2011.

Pour en discuter avec les citoyens intéressés,

le Parti Socialiste organise une réunion publique

LUNDI 10 MAI à 20 H 30

Salle SALICIS à Montluçon


mercredi 28 avril 2010

Tribune de François Hollande




Un projet pour la jeunesse

François Hollande, député de Corrèze et ancien premier secrétaire du PS, appelle à faire des choix clairs en 2012

Un discours de vérité. C’est ce que prône François Hollande, député socialiste de Corrèze et candidat aux primaires qui sélectionneront le candidat à la présidentielle de 2012. Sur les retraites, l’ancien premier secrétaire du PS se démarque d’une partie de la gauche, qui conteste le constat alarmant du Conseil d’orientation des retraites (COR). Sur l’état du pays, il prévient :» Nous n’avons pas pris la mesure de la gravité du choc économique. » A Martine Aubry, qui veut développer » la société du bien-être « , il répond : » On ne vit pas dans un monde édulcoré. « En 2012, ajoute-t-il, le PS devra se concentrer sur quelques priorités – l’éducation, l’emploi, l’écologie – et redonner espoir aux jeunes.

Dans une récente tribune au « Monde », Martine Aubry met en garde le gouvernement contre la tentation de « dramatiser » le débat sur les retraites. Partagez-vous son point de vue ? Considérez-vous les chiffres du Conseil d’orientation des retraites comme sujets à caution ?

Le Conseil d’orientation des retraites, c’est le gouvernement Jospin qui l’a mis en place. Je ne suggère donc pas de casser le baromètre sous prétexte qu’il annonce du mauvais temps. Bien sûr, je me demande moi aussi s’il est sérieux de se projeter aussi loin, en 2050. Il aurait mieux valu s’arrêter à 2020, voire à 2030. Mais sur le fond, cela ne change rien : la situation est grave, nous sommes confrontés à un déficit structurel lié à la faiblesse de la croissance, à l’arrivée à la retraite des générations nombreuses et à l’allongement de la vie. Quoi que ce gouvernement décide, il ne résorbera pas le déficit d’un seul coup. Il n’y aura pas de grand soir des retraites. Et sa prétention à en faire la grande réforme du quinquennat tient une nouvelle fois de l’illusion. Le financement des retraites concerne aussi bien la gauche que la droite. Il restera devant nous. C’est la raison pour laquelle je plaide pour un rendez-vous tous les cinq ans.

Une partie de la gauche et du PS estime que tout peut se régler par des prélèvements nouveaux. Martine Aubry relaie leur argument en jugeant urgent de trouver de » nouvelles ressources « . Et vous ?

Oui, de nouvelles ressources sont nécessaires, notamment sur les revenus du capital et les bénéfices des banques. De même convient-il d’élargir l’assiette des cotisations à l’intéressement, à la participation et aux stock-options. Mais il n’existe pas des recettes miracles qui nous dispenseraient d’un effort contributif et productif pour préserver le niveau des pensions.

Il faut avoir conscience d’une chose : avec le niveau actuel du déficit public – plus de 8 % du PIB – les prélèvements que nous lèverons là, nous ne les mettrons pas ailleurs ! C’est pourquoi l’avenir des retraites ne peut se résoudre uniquement par l’impôt. Ne commettons pas la même erreur que celle du gouvernement, qui ne veut jouer que sur un seul paramètre : l’allongement de la durée de cotisation !

Pourquoi le PS tient-il à la défense de la retraite à 60 ans ?

Revenir sur ce principe infligerait une double peine aux salariés qui ont commencé à travailler tôt : ils seraient obligés de cotiser plus longtemps et pour une espérance de vie à la retraite plus courte. Ce serait aggraver l’injustice de notre système. La bonne position consiste à conserver l’âge de départ à 60 ans comme un droit, mais à adapter la durée de cotisation en fonction de l’allongement de l’espérance de vie et de la pénibilité. Si nous vivons plus longtemps, nous travaillerons plus longtemps.

Vos solutions sont proches de celles de Manuel Valls qui, comme Alain Juppé, plaide pour une union nationale sur le sujet.

Evitons les grands mots ! Sur ce sujet comme sur d’autres, il existe des différences entre la gauche et la droite. Mais cela n’exclut pas de faire preuve de responsabilité. Dans une société vieillissante, il faut arrêter d’arbitrer systématiquement en défaveur des jeunes. L’enjeu de 2012, c’est de leur donner toute leur place.

Que voulez-vous dire ?

Une élection ne se gagne pas clan contre clan, dans la stigmatisation, mais sur un thème fédérateur qui réconcilie les Français. Les classes moyennes et populaires ne retrouveront confiance dans la politique que si nous parvenons à leur démontrer que nous assurerons un avenir à leurs enfants. Si nous ne le faisons pas, c’est une explosion qui se prépare, pas seulement dans les banlieues et les quartiers. Une génération qui a fait des études, obtenu des diplômes et ne parvient ni à travailler, ni à s’installer, ni à se loger c’est insupportable. C’est ce qui explique cette défiance persistante à l’égard des décideurs, ce très haut niveau de pessimisme propre à la France. La jeunesse doit être notre projet. C’est pourquoi je lance l’idée d’un nouveau contrat de travail de cinq ans qui organisera un partenariat entre un jeune et un senior, un entrant et un futur sortant.

Martine Aubry défend un nouveau concept : la société du » care « , autrement dit du bien-être, où chacun se soucie l’un de l’autre. Est-ce une façon de dépasser le débat sur les retraites ou de noyer le poisson ?

Disons d’accompagner le débat. La gauche a raison d’affirmer des valeurs collectives contre la marchandisation de la société et l’individualisme forcené. Tout ne peut pas être assuré par l’Etat, ou relever de la loi, nous sommes individuellement comptables de la façon dont fonctionne une société.

En même temps, je me méfie des slogans. On ne vit pas dans un monde édulcoré. Les marchés financiers ne sont pas des Bisounours. Les rapports de force existent. On n’a pas encore pris la mesure de la gravité du choc économique que nous vivons. Le centre de gravité du monde s’est déplacé vers la Chine et l’Inde. L’Europe est en état de faiblesse. Contrairement à ce que nous espérions, le marché n’a pas été mis en situation de faiblesse par la crise financière. Bien au contraire, il se venge contre les Etats. Ce qu’on attend des socialistes, c’est qu’ils énoncent clairement leurs choix. Et qu’ils puissent les traduire concrètement.

Dominique de Villepin, Alain Juppé sont en train de doubler Nicolas Sarkozy sur sa gauche. Ils prônent, comme vous, la réforme fiscale et l’égalité républicaine. Cela n’incite-t-il pas la gauche à gauchir son discours ?

Nicolas Sarkozy aura au moins eu une utilité : les valeurs républicaines sont à la hausse. Il aura fait la démonstration que l’argent, la confusion des genres, la réussite qui n’est pas forcément le mérite ne peuvent servir d’horizon, surtout dans une période de crise. Je me réjouis que cette lucidité touche une partie de la droite. Elle ne doit pas nous conduire à céder à la surenchère ou à en ajouter, sinon gare aux déconvenues. Nous hériterons en 2012 d’une situation comme jamais la gauche n’en a connue : faible croissance, endettement record et compétitivité dégradée. C’est un quinquennat de redressement qu’il nous faut préparer.

Porter un discours sur les efforts à consentir, est-ce vraiment populaire ?

Ma démarche ne consiste pas à annoncer de la sueur, du sang et des larmes, mais à indiquer le chemin d’un espoir crédible. Pour gagner, nous n’avons pas besoin d’en promettre tant et plus. Nul n’y croirait, pas même les éventuels bénéficiaires. Nous devons donner du sens, annoncer trois ou quatre priorités : éducation, emploi, écologie, et surtout dire comment nous les financerons. La réforme fiscale est la condition de toutes les autres.

Avez-vous le sentiment que les débats engagés au sein du PS vont dans cette direction ?

N’évacuons pas les choix difficiles, ils nous reviendraient en boomerang.

Etes-vous prêt à une confrontation personnelle avec Martine Aubry sur ce sujet ?

Je suis, par les fonctions que j’ai exercées, attaché plus qu’aucun autre à l’unité du PS, mais elle ne doit pas être une facilité pour ne pas débattre des défis qui nous attendent. Il s’agit d’établir un socle commun entre nous. Ensuite, les primaires permettront non seulement de choisir notre candidat, mais de faire prévaloir une orientation et une méthode.

La gauche a-t-elle vraiment le temps de dépasser ses divergences pour construire un projet crédible en deux ans ?

Oui, mais à la condition que ce travail soit mené dès maintenant pour être réglé à temps. Nos partenaires, ce sont d’abord les écologistes. Parce qu’ils existent et parce qu’ils le veulent. Qu’ils décident ou non de présenter un candidat, un contrat de gouvernement devra être conclu avec eux avant même que la campagne présidentielle ne s’engage. Ça vaut aussi pour le Front de gauche. Cela suppose que chacun fasse rapidement la clarté sur son propre leadership et son organisation. Je ne crois pas à la possibilité de formaliser les convergences dans le tumulte de l’élection présidentielle, et je n’imagine pas la situation où il faudrait négocier des engagements fondamentaux pour le pays entre les deux tours.

Le calendrier tel qu’il se dessine au PS prévoit des primaires en octobre 2011. Cela vous convient-il ?

Non. Je ne sais qui il protège, mais je vois qui il affaiblit ; en l’occurrence notre candidat. Le meilleur calendrier, c’est juin 2011. Il permet de donner à celui ou à celle qui sera choisi le temps de rassembler les socialistes, de préparer la coalition majoritaire et de convaincre les Français. Rien que cela !

A droite, qui voyez-vous en 2012 ?

Je n’exclus plus que Nicolas Sarkozy soit contraint à renoncer. Son système est épuisé et les fondamentaux qui avaient fait son succès en 2007 se sont fissurés.

Je suis frappé par l’analogie entre la fin du giscardisme et celle du sarkozysme. Tous les deux avaient brandi la rupture, brisé des codes, pratiqué l’ouverture. Tous les deux ont été bousculés par la crise et ont connu cette dérive monarchique avec des entourages qui ont fini par se détruire de l’intérieur. Mais la victoire ne se construit pas sur une décomposition. C’est une force qui se lève pour faire mouvement.

Propos recueillis par Françoise Fressoz et Jean-Michel Normand

mardi 27 avril 2010

Il y a 4 siècles

Extrait du « Diable Rouge » :

Colbert : « Pour trouver de l’argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus.
J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prendpour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou … »

Mazarin : «Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison mais l’Etat … L’Etat, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’Etat en prison. Alors, il continue, il creuse la dette !
Tous les Etats font cela. »

Colbert : « Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ? »

Mazarin : « On en crée d’autres ».

Colbert : « Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà ».

Mazarin : « Oui, c’est impossible ».

Colbert : « Alors, les riches ? »

Mazarin : « Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus.Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres ».

Colbert : « Alors, comment fait-on ? »

Mazarin : « Colbert, tu raisonnes comme un fromage ! Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches … Des Français qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres !
C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là !Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser …
C’est un réservoir inépuisable.

lundi 26 avril 2010

Journée Nationale de la Déportation

Quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-45), la République française décide d'honorer la mémoire des victimes de la déportation, en particulier des déportés de France dans les camps de concentration ou d'extermination nazis.

Depuis l'adoption de la loi du 14 avril 1954, le dernier dimanche d'avril est consacré "Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation".

Les déportés de France pendant la Seconde Guerre mondiale

(1939-45)
Sitôt arrivés au pouvoir en janvier 1933, Adolf Hitler et les nazis créent les premiers camps de concentration en Allemagne. Dachau est ainsi ouvert le 21 mars 1933.
Y sont internés les opposants au régime, les "asociaux", tous ceux qui n'entrent pas dans les normes national-socialistes.

Avec l'expansion allemande en Europe puis la Seconde Guerre mondiale, le système concentrationnaire prend une autre dimension. À partir de 1941, il s'intègre en outre dans la mise en place de la "solution finale de la question juive". Les camps se multiplient, y compris dans les territoires annexés ou occupés : Mauthausen en Autriche, Auschwitz en Pologne, Natzweiler (Struthof) en France ...
Une des devises inscrites à l'entrée des camps "Le travail rend libre"
Une des devises inscrites à l'entrée des camps "Le travail rend libre". Source : Collection SGA/DMPA
Le nombre des déportés de France dans les camps de concentration ou d'extermination nazis au cours de la Seconde Guerre mondiale est estimé à plus de 150 000 personnes, dont 80 000 victimes de mesures de répression (principalement des politiques et des résistants) et 75 000 juifs, victimes de mesures de persécution touchant également les Tsiganes. Au total, disparaissent plus de 100 000 déportés partis de France.

Avec la libération des camps puis le retour des premiers survivants, le monde entier mesure l'ampleur de la déportation et de son horreur.
Buchenwald, le petit lager, dessin de Marcel Beaujouan
Buchenwald, le petit lager, dessin de Marcel Beaujouan. Source : Collection SGA/DMPA
Accueil des déportés à l'hôtel Lutetia à Paris
Accueil des déportés à l'hôtel Lutetia à Paris. Source : FNDIRP

Le besoin de préserver la mémoire de la déportation est consacré par la loi du 14 avril 1954

La chapelle des déportés, église Saint-Roch
La chapelle des déportés, église Saint-Roch. Source : Collection SGA/DMPA
1946, premier anniversaire de la libération des camps
1946, premier anniversaire de la libération des camps. Source : FNDIRP

Dès le début des années cinquante, les anciens déportés et les familles de disparus expriment le souhait de voir inscrite, dans le calendrier des commémorations nationales, une date réservée au souvenir de la déportation. Le choix du dernier dimanche d'avril est retenu, en raison de la proximité avec l'anniversaire de la libération de la plupart des camps, sans se confondre avec aucune fête ou célébration, nationale ou religieuse, existante.
La loi n° 54-415 du 14 avril 1954
Cette loi consacre le dernier dimanche d'avril au souvenir des victimes de la déportation et morts dans les camps de concentration du IIIe Reich au cours de la guerre 1939-1945. Elle est adoptée à l'unanimité par le Parlement et fait de ce dimanche une journée de célébration nationale :
"Article 1er : La République française célèbre annuellement, le dernier dimanche d'avril, la commémoration des héros, victimes de la déportation dans les camps de concentration au cours de la guerre 1939-1945.

Article 2 : Le dernier dimanche d'avril devient "Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation". Des cérémonies officielles évoqueront le souvenir des souffrances et des tortures subies par les déportés dans les camps de concentration et rendront hommage au courage et à l'héroïsme de ceux et de celles qui en furent les victimes."

Pour ses initiateurs, la journée nationale de la déportation répond à deux exigences.

Tout d'abord, elle rappelle à tous ce drame historique majeur comme les leçons qui s'en dégagent. Selon les termes de l'exposé des motifs de la loi, pour que de tels faits ne se reproduisent plus, "il importe de ne pas laisser sombrer dans l'oubli les souvenirs et les enseignements d'une telle expérience, ni l'atroce et scientifique anéantissement de millions d'innocents, ni les gestes héroïques d'un grand nombre parmi cette masse humaine soumise aux tortures de la faim, du froid, de la vermine, de travaux épuisants et de sadiques représailles, non plus que la cruauté réfléchie des bourreaux."

En second lieu, par cette célébration, la nation honore la mémoire de tous les déportés - y compris ceux victimes des déportations en Indochine du fait de l'impérialisme japonais -, survivants ou disparus, pour rendre hommage à leur sacrifice.
Journée nationale de la déportation, Paris - Trocadéro
Journée nationale de la déportation, Paris - Trocadéro.
Le déroulement de la commémoration a évolué depuis 1954
De sa création à nos jours, le déroulement de la commémoration de la journée nationale de la déportation connaît de nombreuses modifications.

Dans chaque département, son organisation incombe au préfet, en concertation avec les associations. Stèles, plaques et monuments sont fleuris ; des allocutions sont prononcées et des enseignants sont en outre généralement invités à profiter de cette occasion pour évoquer la déportation et le système concentrationnaire.
A Montluçon, les cérémonies se sont déroulées successivement au Monument de la Résistance à Chatelard, au Monument aux Morts avenue Marx Dormoy puis à la gare pour commémorer la déportation de 144 Juifs au départ de la gare de la Ville Gozet en septembre 1942.
Le Chant des marais

Loin, vers l'infini, s'étendent
Les grands prés marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

Dans ce camp morne et sauvage,
Entouré de murs de fer,
Il nous semble vivre en cage,
Au milieu d'un grand désert.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !

Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Libre alors, ô ma Patrie !
Je dirai : tu es à moi.
Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre, aimer !
Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre, aimer, aimer.



Composé en 1934 par des détenus politiques allemands du camp de Börgermoor (le "camp des marais"), ce chant est devenu, après la Seconde Guerre mondiale, l'hymne commémoratif de tous les anciens déportés.
Source : Collection "Mémoire et citoyenneté", N° 13. Publication Ministère de la défense/SGA/DMPA

dimanche 25 avril 2010

Faire la lumière sur son capital de cotisations retraites

Mettre chaque mois le quart de son salaire de côté, le déposer à un guichet et ne recevoir aucun reçu ni relevé de situation : inimaginable de la part d’une banque ou d’un assureur. C’est exactement ce que les caisses de retraites obligatoires ont fait pendant 50 ans. Il aura fallu une loi en 2003 pour que le droit à l’information soit mis en place. Un progrès net, mais insuffisant.

Entre la retraite Sécurité sociale (Cnav [1]) et les retraites complémentaires (Arrco [2]/ Agirc [3]), les salariés du privé consacrent 10 % de leur salaire à leur retraite et leur employeur 15 %, soit un total de 25 %. Cela constitue leur premier poste de dépense, loin devant la santé (18 %), le logement (16 %), l’alimentation (15 %) et les transports (14 %).

Les dégâts du secret

Il aura fallu attendre 2003 pour que les salariés qui ont commencé à travailler entre 14 et 16 ans puissent prendre leur retraite avant 60 ans. Mais comment éviter les contestations quand les caisses n’ont pas fourni de relevé depuis 40 ans ? Une procédure de déclaration sur l’honneur et de témoins a été improvisée. Les fraudes inévitables se sont produites.

Jusqu’en 2006, la Cnav ne communiquait RIEN à ses adhérents, attendant que le salarié se manifeste à l’approche de la retraite. La Cnav lui envoyait alors un relevé de carrière indiquant le nombre de trimestres cotisés. Ce relevé contenait souvent de multiples manques difficiles à combler si tardivement : trimestres perdus entre l’employeur et la Cnav, service militaire, chômage, enfants, allocation vieillesse pour parents au foyer (AVPF)… Les règles de calcul étant complexes ; en 2009, les surprises sont encore nombreuses [4] et des erreurs existent dans 5 % des retraites versées. Avec son relevé de carrière, son nombre de trimestres et son âge, le futur retraité pouvait évaluer quand il pourrait prendre sa retraite à taux plein, mais pas le montant de sa retraite. Pour les personnes qui ont cotisé à plusieurs caisses (agricoles, indépendants, non titulaires de la fonction publique…), la situation était encore plus floue.

À la même période, les régimes Arrco et Agirc étaient plus proches de leurs clients. Chaque année, ils envoyaient à chaque salarié un relevé de ses « points » et le prix d’une de ces unités. En multipliant les deux, il était possible d’avoir une idée du montant déjà acquis de sa retraite, mais très vague puisque le prix du point varie chaque année et qu’aucune projection sur l’avenir n’était faite.

Situation actuelle : en progrès

En 2003, le Parlement a décidé que ces informations insuffisantes et trop complexes ne permettaient pas aux salariés de préparer correctement leur retraite. Il a été décidé que les salariés recevraient deux documents couvrant à la fois la Cnav et l’Arrco/Agirc (et tous les autres régimes de retraite, soit 36 au total).

Un Relevé de situation individuelle (RSI) tous les 5 ans à partir de 35 ans. Ce RSI décrit le passé : nombre de trimestres cotisés pour la Cnav et nombre de points acquis pour les complémentaires.

Une Estimation indicative globale (EIG) tous les 5 ans à partir de 55 ans qui fournit une estimation du montant des retraites à 60, 62 et 65 ans. Cette estimation est faite en supposant que l’intéressé continuera à travailler dans une situation analogue à sa situation actuelle.

Ce droit à l’information sera opérationnel pour tous en 2011, mais les personnes les plus proches de la retraite reçoivent déjà les relevés RSI et EIG.

Situation actuelle : insuffisante

Pour le passé, les relevés actuels ne prennent pas en compte les avantages familiaux et comportent encore de nombreuses erreurs pour les périodes lointaines et pour les cotisations dans différents régimes. Ces deux derniers points vont s’améliorer automatiquement au fur et à mesure que les cotisations passées auront été gérées par informatique. Mais la prise en compte des enfants demande un changement de méthode dans la capture des données.

Pour l’avenir, les prévisions doivent être améliorées pour expliciter clairement les hypothèses concernant les dates de départ en retraite, l’évolution de la carrière à venir et celles concernant l’inflation : 2 000 euros de 2009 peuvent être très différents de 2 000 euros de 2015. Les EIG doivent surtout être envoyées aux adhérents des caisses de retraite beaucoup plus tôt, dès 40 ans. À 55 ans, les possibilités de réactions des intéressés sont très limitées, particulièrement pour les mères au foyer.

Ces documents sont censés regrouper les relevés des différentes caisses, mais pour obtenir des compléments d’information ou des corrections, il est toujours nécessaire de s’adresser à autant d’interlocuteurs qu’il y a de caisses : un guichet unique doit être mis en place.

Vous avez déjà cotisé des centaines de milliers d’euros

Enfin, il est naturel que les adhérents connaissent le montant des cotisations qu’eux-mêmes et leurs employeurs ont déjà versées aux différents organismes. Informés de ce qu’ils ont cotisé et de ce qu’ils vont percevoir, les Français se sentiront vraiment responsables de leurs retraites et pourront agir en conséquence : faire un choix de vie personnelle, reprendre un travail ou économiser, par exemple.

Vingt-deux ans plus tard, le salarié cité ci-dessous aura 62 ans, cotisé 42 ans et accumulé un montant total de cotisations qui se chiffrera entre un demi-million et un million d’euros. Il serait juste et utile qu’il en soit informé.

Proposition de complément au contenu de l’Estimation Indicative Globale

Madame, Monsieur,
À l’occasion de votre 40e anniversaire, l’ensemble de vos caisses de retraite vous proposent de faire le point sur votre dossier retraite.

Période de cotisationTotal de vos cotisations
(salarié et employeur)
Total de vos cotisations
(salarié et employeur)
indexé sur l’inflation et sur la croissance du PIB
1990-2009150 000 €200 000 €
Source : estimation iFRAP d’après les données de croissance du PIB en volume de l’Insee.
Article complet : http://www.ifrap.org/Faire-la-lumiere-sur-son-capital-de-cotisations-retraites,11574.html

samedi 24 avril 2010

Soutien

Les élus socialistes du Conseil Général de l'Allier soutiennent Claude Bartolone et le Conseil Général de Seine Saint Denis

CG03

Roland FLEURY

Président du Groupe PS
à
Claude BARTOLONE
Président du Conseil Général,
Mesdames et Messieurs les Conseillers
Généraux de Seine Saint Denis

Chers camarades,

Les sept élus socialistes du Conseil Général de l’Allier tiennent à exprimer
toute leur solidarité et leur soutien à la majorité de gauche du Conseil Général de Seine St
Denis et plus particulièrement à son président Claude BARTOLONE.

Sa décision de présenter un budget en déséquilibre illustre la situation
catastrophique générée par la politique gouvernementale à laquelle tous les exécutifs
départementaux se trouvent confrontés.
Elle permet également de mettre en évidence le côté hypocrite du projet de
réforme du gouvernement. C’est lui, en effet, qui stigmatise le caractère prétendument
dispendieux des collectivités territoriales, le nombre pléthorique et donc budgétivore de
ses élus et le supposé "mille feuilles" administratif et décisionnel cause de lourdeurs et
d’interventions croisées intolérables. Mais c’est également lui qui n’a de cesse de
transférer de plus en plus de compétences et de missions aux départements sans pour
autant respecter la règle de la compensation à l’euro près qui devrait pourtant s’imposer
à l’Etat.

Pis encore : sur certains domaines dont il a l’entière compétence, l’Etat
conditionne son niveau d’intervention à la participation "sonnante et trébuchante" des
collectivités territoriales…

Ainsi, pour le département de l’Allier, il manque 110 M d’€ de subventions
dans le cadre du Programme Départemental de Modernisation des Itinéraires pour couvrir
les besoins de mise à niveau notamment pour la RCEA et la N7 : et le ministre (relayé
localement par les Conseillers Généraux et Régionaux de droite) de regretter que la
région et le département refusent de mettre la main à la poche !!!

Les élus socialistes de l’Allier en sont à se demander s’il ne serait pas
judicieux d’inscrire en recettes les sommes dues par l’Etat au titre de la compensation
des transferts de compétence et de les affecter en participation départementale au
PDMI (38 M d’€ pour 2009, 40M d’€ estimés pour 2010) …

La situation que nous venons d’évoquer n’est malheureusement pas spécifique
à notre département et le choix de Claude BARTOLONE et de sa majorité démontre, s’il en
était besoin, que la révolte est une réaction non seulement nécessaire et légitime mais
qu’elle doit également, notamment au travers de l’ARF et de l’ADF, s’organiser en combat
pour forcer l’Etat à rembourser ses dettes à l’ensemble des collectivités territoriales et à
respecter les règles de compensations financières qu’il a lui-même fixées.

Les élus socialistes du département de l’Allier se déclarent solidaire du Conseil
Général de la Seine Saint Denis, de son président Claude BARTOLONE et de leur budget
de révolte.
" Nous demandons solennellement au gouvernement de venir en aide aux
départements qu’il a lui-même mis en très grave difficulté, et de venir en aide à leurs
territoires et leurs populations dont il a injustement aggravé le sort."

Jean Paul CHERASSE VP chargé de l’Administration Générale et du Personnel.
Alain DENIZOT Vice Président chargé des Infrastructures, des T I C et des Transports.
Roland FLEURY VP chargé de la Culture, des Sports et de la Vie Associative.
Guy LABBE Conseiller Général, sub-délégué aux bâtiments départementaux
Marc MALBET Conseiller Général.
Pascal PERRIN VP chargé des Solidarités, de l’Insertion, du Logement, de l’Habitat et de la
Politique de la Ville.
Bernard POZZOLI VP chargé de l’Enseignement, des Transports Scolaires et de la Jeunesse.

vendredi 23 avril 2010

"1er Mai Socialiste"

Le 1er mai les socialistes participeront aux manifestations et évènements prévus partout en France.


A Montluçon la section du Parti Socialiste participera au rassemblement organisé par les syndicats, prévu à 10 H Place Jean Dormoy.

Nous organisons ensuite, comme chaque année, une cérémonie d’hommage aux anciens maires socialistes de la ville, notamment celle du "Forgeron du 1er mai", Jean DORMOY.

Le rendez-vous est fixé à 11 heures à l’entrée du cimetière Saint Paul. Nous nous rendrons ensuite au cimetière de l’est .

vendredi 16 avril 2010

«Réussir notre révolution de l’âge»

Par Martine Aubry, tribune publiée dans Le Monde

En ce début de XXIe siècle, la France a franchi le seuil des 80 ans en matière d’espérance de vie totale. Ce sont des années gagnées, des années utiles pour soi-même et pour autrui, une conquête à laquelle notre modèle social, si décrié par la droite, n’est pas étranger.

En même temps, l’allongement de la durée de la vie ne s’accompagne pas toujours d’une valorisation des individus qui vieillissent. Sur d’autres continents, vieillir est positif, symbole de sagesse et d’expérience. Mais dans la société du live et du in, les cheveux blancs, les rides, les années sont souvent ignorées, voire stigmatisées. Notre modernité, consciemment ou non, organise une véritable exclusion de l’âge et du grand âge.

Telle est l’ambivalence du vieillissement, à la fois cadeau et discrimination. C’est aussi l’un des plus grands défis à relever par la puissance publique, celui du changement des conditions d’accès des seniors à l’autonomie, au logement, à la mobilité et aux soins, aux loisirs, ainsi que de leur indispensable financement. Ces enjeux seront au cœur du débat sur l’avenir des retraites. Les socialistes seront au rendez-vous des contre-propositions.

Nous serons fermes sur nos valeurs et inventifs pour trouver des solutions qui garantissent la pérennité et l’équité du système par répartition. Nous n’acceptons pas l’appauvrissement de nos aînés, qui enferme tant d’entre eux – et d’abord d’entre elles – dans des « minimum vieillesse » de quelques centaines d’euros par mois.

Nous le ferons sans céder aux ultimatums. Le gouvernement cherche à dramatiser pour imposer ses décisions à sens unique dans l’urgence quand il faudrait, comme le demandent les organisations syndicales, prendre le temps d’une véritable négociation pour trouver les voies d’une réforme juste et viable dans la durée. A cet égard, la statistique ne saurait remplacer la politique : le rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) est un élément parmi d’autres de l’évaluation financière et ne doit pas être instrumentalisé pour imposer des choix de société.

Les salariés et les retraités ne peuvent pas être les seuls sur lesquels reposent tous les efforts. Réformer les retraites suppose d’introduire sans tarder de nouvelles ressources dans le système. Ce qui ne signifie pas de peser sans fin sur les salariés ni de diminuer les pensions.

Là se trouve le point aveugle des décisions libérales de 1993 de Balladur ou de 2003 de Fillon : jamais la droite n’a pris la peine de soumettre les très hauts revenus, les produits du capital financier ou de la rente à l’impératif de solidarité alors même qu’un million de retraités vivent sous le seuil de pauvreté.

Les pistes ne manquent pas : élargissement de l’assiette des cotisations à la valeur ajoutée, cotisations sur les stock-options et d’autres rémunérations non assujetties, abolition des privilèges fiscaux qui minent la cohésion nationale, surtaxe de 10 % de l’impôt sur les sociétés acquitté par les banques, affectée au fonds de réserve des retraites, etc. Les choix opérés devront être réévalués à étapes régulières, tant ils dépendront de l’évolution de la démographie, de la croissance, de l’emploi et de la masse salariale, sans pour autant remettre en cause la stabilité des droits indispensable à la confiance dans le système pour les jeunes générations.

Sans renoncer à donner plus de souplesse aux choix individuels et en tenant compte de l’hétérogénéité des parcours professionnels et de leur pénibilité, nous défendrons le maintien de l’âge légal du départ à la retraite à 60 ans – c’est-à-dire la possibilité de faire valoir ses droits à pension –, avec la possibilité de partir plus tôt pour ceux qui ont exercé des activités particulièrement pénibles.

Les Français savent que l’accroissement de l’espérance de vie et une arrivée plus tardive sur le marché du travail nécessitent pour beaucoup un départ réel après 60 ans : l’âge moyen de départ réel est déjà de 61ans et demi. Mais si l’âge légal était repoussé à 62, 63, 65 ans, comme le préconisent l’UMP et le Medef, des centaines de milliers de personnes qui ont commencé à travailler très jeunes seraient contraintes de faire 44, 45, 48 années de travail. Dans un marché du travail qui ne fait pas sa place aux seniors, combiné à l’allongement des durées de cotisation, cela se traduirait pour eux, avant tout, par une baisse des pensions que nous ne pouvons accepter. L’efficacité n’est pas, à nos yeux, le contraire de la justice.

Au-delà, chacun le sait : le bien-être des Français qui vieillissent ne sera pas assuré en comblant les seuls déficits comptables. L’allongement de la vie a fait naître d’autres déficits : d’utilité sociale pour les seniors, d’emplois qualifiés pour accompagner les mutations de l’âge, de liberté pour ceux, sans cesse plus nombreux, qui souhaitent rester à domicile, de logements et d’équipements adaptés aux personnes dépendantes, de soutien pour les familles confrontées à la maladie d’Alzheimer ou aux pathologies dégénératives, de valorisation accrue des filières gériatriques à l’hôpital ou encore de la reconnaissance du droit de mourir dans la dignité… Le progrès en âge fait émerger des aspirations mais aussi de nouvelles inégalités. Celles qui se révèlent quand la société se défait et se détache de ses plus anciens.

Mieux vieillir ensemble exige d’abord la possibilité de se « réengager ». Après le temps du travail, le temps des projets ! Forts de cette « vieillesse indépendante », les retraités demeurent des acteurs, même s’ils ne sont plus des actifs au sens où l’Insee les définit. Ils sont souvent des bénévoles sur lesquels beaucoup sinon tout repose, dans des associations, des municipalités ou des mutuelles, dans l’aide aux devoirs pour les élèves et le lien social pour les plus démunis, pour soutenir ici un jeune qui crée sa PME et conseiller là-bas une organisation non gouvernementale humanitaire.

Nos représentations sont à revoir, car les seniors soutiennent la société et ne se bornent pas à lui demander secours. En meilleure santé, de plus en plus longtemps, ils consomment, voyagent, épargnent, aident financièrement leurs enfants et petits-enfants. L’expérience est un atout, voilà la grande révolution ! Une société créative ne saurait se passer de ce capital. Encore faut-il que la société et que le politique considèrent l’âge pour ce qu’il est : une chance, non un fardeau. Reste qu’il n’est pas donné à tout le monde d’être délivré des enjeux du quotidien.

Mieux vivre le grand âge dans une société solidaire, c’est non seulement assurer des retraites décentes – nous en sommes encore loin pour des millions de nos concitoyens –, mais également offrir la possibilité à chacun de vivre et non de survivre, de se loger dignement, d’être soigné sans retard dans un pays qui n’accepte pas de devenir un « désert médical ».

Mieux vieillir exige aussi que les territoires, villes ou campagnes, s’organisent pour apporter des réponses personnalisées, humaines et de proximité, capables de satisfaire des besoins qui varient selon l’état de santé, la situation familiale. L’action publique doit apprendre à mieux conjuguer un habitat mêlant les générations, des soins à domicile (que l’Etat rationne encore), des accueils de jour (trop rares), des hébergements médicalisés plus ouverts sur le quartier ou le village. Oui, il est grand temps que la ville du XXIe siècle s’adapte aux âges et repense accès, déplacements et espaces collectifs pour apporter plus de douceur… et même de lenteur.

Mais il faut aller plus loin, vers une société du soin : une aide de qualité aux personnes fragilisées, le traitement des grandes dépendances, les soins corporels et vitaux quotidiens. C’est aussi mieux reconnaître, mieux former et mieux rémunérer ceux qui apportent ces soins et en exercent la lourde responsabilité. L’allongement de la vie a des effets économiques positifs grâce aux nouveaux emplois de proximité liés à l’aide à la personne.

J’invite, et ce sera un choix politique majeur de la gauche, à relancer des politiques publiques qui ne compressent pas ces emplois mais, au contraire, les sécurisent. Comment accepter, par exemple, le manque cruel de places dans les services de soins infirmiers à domicile ? L’allocation personnalisée pour l’autonomie, l’APA, en rendant solvable le besoin d’aide, a permis une formidable avancée. Encore faut-il que les conseils généraux qui la dispensent ne soient pas étranglés financièrement par les décisions aveugles de l’Etat !

Le moment est venu pour la France de dire quelle part des ressources nationales elle entend consacrer au vieillissement. Aux retraites et à la révolution de la qualité des âges que nous voulons réussir. Soyons à la hauteur du futur. Exerçons notre sollicitude pour construire « une société qui n’expulse pas ses aînés du monde des vivants », selon le mot terrible de l’anthropologue Maurice Godelier.

N’oublions jamais, non plus, qu’aucune allocation ne remplace les chaînes de soins, les solidarités familiales et amicales, l’attention du voisinage, l’engagement de la société tout entière. A ce prix, la réhumanisation de notre société prendra tout son sens. C’est ainsi que nous ajouterons de la vie aux années, et pas seulement des années à la vie.

samedi 10 avril 2010

Les Etats généraux de la sécurité à l’Ecole soulignent l’absurdité de la politique du gouvernement

Les débats des Etats généraux de la sécurité à l’Ecole ont révélé l’absurdité de la politique du gouvernement et le décalage complet entre la réalité de la violence scolaire et le discours démagogique de la droite.

Pendant deux jours, à la Sorbonne, les intervenants ont répété que la dégradation l’environnement social et urbain était la principale cause de la montée et de la répétition des violences. Ils ont dit que les classes trop chargées aggravaient la situation et que les jeunes enseignants n’étaient pas suffisamment armés pour faire face au climat qui règne dans les établissements les plus difficiles. Ils ont insisté sur l’importance de la pérennité des effectifs, de la présence des adultes dans les établissements. L’exclusion des « perturbateurs » a été dénoncée par les spécialistes de la délinquance parce qu’elle ne fait que déplacer le problème. A de nombreuses reprises, il a été souligné que la réforme de la formation des maîtres était totalement incompatible avec la volonté de lutter contre les violences scolaires.

Qu’attend le ministre pour en prendre acte ? Pour revenir sur les suppressions de postes d’enseignants, réagir à l’insuffisance du nombre de surveillants, de CPE, de Copsy, d’infirmières ?
En réalité, ces journées n’ont servi à rien. M. Châtel a préféré répéter ce que Nicolas Sarkozy avait déjà annoncé, et qu’aucun expert ne préconise : « sanctuarisation », développement des équipes mobiles de sécurité extérieures à l’établissement et n’intervenant qu’après coup, suppression des allocations familiales des parents d’élèves absentéistes et mise à l’écart des « élèves qui ne peuvent suivre une scolarité normale ». Le ministre de l’éducation a beau jeu de promettre d’introduire la gestion de crise et la tenue de classe dans la formation des enseignants : à quoi cela sert-il s’il ne renonce pas à son projet de réforme qui conduit à envoyer au casse-pipe, à plein temps dès la rentrée, des professeurs sans aucune expérience ?

Apporter une réponse sérieuse et pragmatique au problème de la violence nécessite un changement radical de toute la politique éducative de ce gouvernement. Il faut immédiatement mettre un frein à la suppression des postes et suspendre la réforme de la formation.

vendredi 9 avril 2010

Rions un peu

Les annonces de Pierre DAC

RENCONTRES
Astronaute recherche femme lunatique.
Artificier cherche femme canon.
Sourd rencontrerait sourde pour trouver terrain d'entente.
Jeune homme désintéressé épouserait jeune fille laide même fortunée.
Abeille épouserait frelon. Lune de miel assurée.

EMPLOI
Metteur en scène cherche nain pour rôle dans court métrage.
On recherche deux hommes de paille (1 grand, 1 petit) pour tirage au sort.
Cannibale mélomane cherche travail dans opéra-bouffe.
Offre bonne place de gardien de vaches. Paiement par traites.
Inventeur produit amaigrissant cherche grossiste.

ACHAT - VENTE

Cause fausse alerte, vends cercueil en ébène, jamais servi.
Chien à vendre : mange n'importe quoi. Adore les enfants.
A vendre robe de mariée portée une seule fois par erreur.

SERVICES
Analphabète ? Ecrivez-nous dès aujourd'hui pour obtenir une brochure gratuite sur nos formations accélérées.

DIVERS
Homme sans histoires recherche éditeur pour devenir écrivain.
Souffrant d'insomnies, échangerais matelas de plumes contre sommeil de plomb
Échangerais voiture de sport endommagée contre chaise roulante en bon état.

Perdu partie haute d'un dentier. Merfi de le reftituer à fon propriétaire auffitôt que poffible.

jeudi 8 avril 2010

Le chiffre du jour










Sur les 585 millions d'euros que coûte le dispositif, les deux tiers profitent à un millier de contribuables des plus fortunés.
Le bouclier fiscal n'empêche pas l'exil : 821 contribuables assujettis à l'ISF ont quitté la France en 2008.
Ce dispositif est annuel.

mercredi 7 avril 2010

Il pleut sous nos képis !

Pour avoir publié un poème de soutien à l'officier Jean-Hugues Matelly, 44 ans, radié pour une tribune publiée sur Rue89, un gendarme a été suspendu par sa hiérarchie.

Intitulé « Il pleut sur nos képis », ce poème a été publié sur le forum de l'association « Gendarmes et citoyens » il y a quelques jours. La direction de la gendarmerie nationale a ouvert une enquête pour entorse au devoir de réserve, considérant que le texte, critiquant vertement Nicolas Sarkozy et défendant Jean-Hugues Matelly, constitue une offense grave au chef de l'Etat.

Sur France Info, Jacques Bessy, le vice-président de l'Association de Défense des Droits des Militaires (Adefdromil), s'est déclaré inquiet face à cette « répression des délits d'opinions, ce qui rappelle d'autres pays et d'autres régimes ».

Rue89 republie en intégralité le poème, signé l'adujdant A.

« Il faisait beau alors, le jour où j'ai signé !
Je me souviens comme j'étais fier de m'engager,
D'être formé à ce métier par mes aînés…

Du bon droit je voulais être le soldat,
Dans le respect des traditions et des hommes.
Du citoyen, à tout faire je serai l'homme !

De ma personne alors, j'ai donné sans compter.
Ma famille dans cette voie s'est trouvée liée.
Mes devoirs étaient les siens sans qu'elle ait signé…

Nos Gradés, nos Officiers étaient nos modèles.
Ils savaient nous motiver et nous ordonner.
Alors nous étions soudés, unis et fidèles…

Nous savions des sacrifices la juste raison,
Et étions tous reconnus “Servants de la Nation ! ”
De la France, la plus noble et vieille Institution.

Un nouveau Roy fût nommé, et tout a changé.
Diviser pour mieux régner, tel était son but !
Il y parvint bien, précipitant la chute !

Pour ce faire, il choisit bien parmi les nôtres,
Ceux d'entre eux les plus vénaux, les moins fidèles,
Leur fit tant miroiter, qu'il furent ses “apôtres”.

Ces vendus et parjures aujourd'hui, ont ourdi
D'enterrer sans coup férir notre belle histoire…
De nous taire ils nous ordonnent, arguant : “Tout est dit ! ”

L'un des nôtres osa parler sans démériter,
se faisant ainsi le râle de notre douleur…
Il fût vite éliminé par ces fossoyeurs !

Aujourd'hui, Sainte Geneviève saigne et pleure,
Je sens bien ses larmes chaudes sous mon képi,
Comme si sur moi SARKOZY faisait son pipi…

Soldats nous sommes, et c'est debout que nous mourrons.
Et à l'instar de CAMBRONNE, “MERDE” nous dirons.
Nous briserons nos armes, mais nous taire “Pas question ! ”

Nous ne sommes que des hommes, soldats mais citoyens,
Et nos voix dans l'urne pèsent bien pour un scrutin…
Qu'on les entende ensuite, d'étonnant n'a rien.

Nous taire il ne faut point, surtout si c'est la fin !
Au pays des Droits de l'Homme, on dénie les miens.
Fidèle, loyal je suis, muet je ne suis point.

Même si tout est fini, que prévue est la fin,
Nous n'irons au sépulcre qu'après avoir tout dit.
Geneviève, Chère Patronne, Il pleut sous nos képis ! »

mardi 6 avril 2010

Il faut sauver la rénovation urbaine

Le comité d’évaluation et de suivi de l’ANRU (Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine), qui survit malgré les nombreux coups qui lui ont été portés par les parlementaires UMP, vient de présenter son rapport 2009 dans lequel il fait part de ses inquiétudes sur l’avenir et l’efficacité du plan de renouvellement urbain. Il confirme en cela les signaux d’alarme tirés depuis plusieurs mois par le Parti socialiste et les élus locaux.

L’ANRU est confrontée à un grave problème de financement. La quasi-totalité des crédits de l’ANRU (11 milliards d’euros) ont déjà été affectés et seuls les 2/3 des objectifs quantitatifs fixés par la loi de programmation 2005 seront atteints. De nombreux projets risquent de voir leur avenir mis en cause. Le naufrage annoncé du 1% Logement, contributeur de l’ANRU, alimente encore les craintes d’une banqueroute financière.

La règle du 1 pour 1, c’est-à-dire un logement reconstruit pour un logement détruit, n’est pas respectée. Quant à l’objectif de mixité, il a été abandonné en cours de route : plus des 2/3 des ménages sont relogés dans des zones urbaines sensibles. Mais comment pourrait-il en être autrement, alors que le gouvernement a renoncé à mettre réellement en œuvre l’article 55 de la loi SRU ? Derrière les discours compassionnels de la droite, le constat est clair : tant que les ministres successifs de l’UMP n’imposeront pas à toutes les villes la construction de 20% de logements sociaux et très sociaux, la mixité restera une vaine incantation.

Tandis que la droite laisse mourir l’ANRU à petit feu, le Parti socialiste demande une réelle mobilisation de l’Etat pour donner un second souffle à l’ANRU par :

  • - Le déploiement des crédits suffisants pour assurer le financement des programmes ;
  • - La définition d’outils spécifiques de pilotage du peuplement pour lutter contre l’effet de «ghettoïsation» et l’assignation à résidence des familles aux situations sociales les plus fragiles dans les ZUS ;
  • - La garantie de la reconstitution de l’offre « un pour un » à l’échelle des territoires de vie ;
  • - Le développement d’un « désenclavement-transports » dans les Programmes de Rénovation Urbaine (PRU).
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